Un garçon...
Un dragon... Une épopée... Voilà bien longtemps que le mal règne dans l'Empire de l'Alagaësia... Et puis, un jour, le jeune Eragon découvre au cœur de la forêt une magnifique pierre bleue, étrangement lisse. Fasciné et effrayé, il l'emporte à Carvahall, le village où il vit très simplement avec son oncle et son cousin. Il n'imagine pas alors qu'il s'agit d'une œuf, et qu'un dragon, porteur d'un héritage ancestral, aussi vieux que l'Empire lui- |
J’ai découvert la saga de L’Héritage il y a quelques années déjà (un petit cadeau de mon papounet). J’en avais gardé un souvenir merveilleux, avec la furieuse envie d’écrire quelque chose d’aussi prenant et d’aussi beau. Cette histoire a vraiment une grande valeur sentimentale pour moi, car c’est après sa lecture que j’ai repris l’écriture de façon plus poussée et que j’aie pu être éditée. Revivre les aventures d’Eragon et retrouver les personnages que j’affectionnais tant a été un véritable plaisir et même un énorme coup de foudre !
Eragon est un jeune garçon de 16 ans, fermier vivant modestement auprès de son oncle et de son cousin en Alagaësia. Parfois, il lui arrive de partir plusieurs jours chasser, et par le plus grand des hasards, il tombe sur une étrange pierre bleue qui a le mérite d’attirer son attention. En la ramenant chez lui, Eragon la garde en sûreté dans le plus grand des secrets, sans se douter une seconde que la pierre est en réalité un oeuf, et qu’il renferme un dragon !
La petite vie ordinaire d’Eragon se transforme alors en véritable quête héroïque. Une connexion unique se créer entre lui et sa dragonne, Saphira. Le jeune homme va donc entreprendre un long voyage en sa compagnie, et faire la rencontre de nombreux personnages qui auront tous un impact dans ses aventures.
Heureusement, ils sont loin d’être seuls, car conseillés par Brom, un homme bien mystérieux qui semble en connaître beaucoup sur les secrets des dragons. Dans une ambiance très moyenâgeuse, ils croiseront la route des nains, des elfes et de bien d’autres créatures.
Si la trame de ce premier tome est assez classique, j’ai la sensation qu’il se distingue des autres livres du même genre grâce à bien des choses. Le roman en lui-même est assez dense, mais il se lit très rapidement et se révèle particulièrement addictif. Je me souviens l’avoir dévoré pour la première fois après avoir vu l’adaptation cinématographique (qui est une honte, il faut le dire !). Du coup ça m’avait un peu gâché le plaisir, même si l’histoire en elle-même mérite vraiment d’être découverte.
J’ai apprécié le fait que l’auteur ne nous donne pas toutes les informations en même temps. On découvre des secrets insoupçonnés concernant le destin d’Eragon et Saphira, et on prend conscience que le monde est vraiment extraordinaire et bien pensé. Sachant que l’auteur était très jeune lorsqu’il a publié ce premier opus, j’en suis d’autant plus sur les fesses, car c’est vraiment du grand art !
Là où je suis encore plus impressionnée, c’est au niveau de la relation complexe entre le héros et sa dragonne. Elle évolue constamment au cours de la croissance de cette dernière. De parents/enfants, elle progresse vers un rapport d’égal à égale emprunt d’un certain respect. Si les premiers temps Saphira est dans l’apprentissage et découvre tout à travers son dragonnier, elle finit par penser par elle-même et à devenir très réfléchie. Le lien qui existe entre eux est difficile à expliquer, mais leur attachement est palpable, sachant qu’il partage la même intimité et les mêmes pensées. Chapeau bas à l’auteur pour ce travail remarquable, car mettre en place pareille relation, ce n’est pas aisé.
Saphira n’est pas la seule à évoluer. Si au début on découvre un Eragon un peu effacé et naïf, on sent nettement qu’il grandit au fil des chapitres et promet de devenir un guerrier redoutable. Cela est possible grâce à l’influence que Brom joue sur lui. Brom que l’on a du mal à comprendre par moment et qui est une véritable énigme à lui tout seul. C’est un personnage qui a aussi su me toucher et auquel je me suis attachée dès les premiers instants.
J’ai souvent entendu dire que cette saga ressemblait fort au Seigneurs des Anneaux. Pour moi, il n’en est rien ! Là où Tolkien se perd en détail et en narration, Paolini parvient à se démarquer grâce à un tome riche en action et en suspens. S’il y a cet aspect “quête” que l’on retrouve dans les deux romans, il y a également une grande sensibilité qui se dégage de cet ouvrage, ainsi qu’un dépaysement total et surtout très accessible !
L'écriture est vraiment élégante, avec une vraie personnalité. Des descriptions pas trop longues, mais joliment rédigées, un univers bien abordé et totalement maitrisé par l’auteur. Si Eragon est un très gros livre, il n’en reste pas moins facile à lire. Les pages se tournent toutes seules.
En résumé, c’est un roman dépaysant et prenant qui nous maintient en haleine jusqu’à la fin. Un tome introductif, mais riche en rebondissements et en retournements de situation. Une relation entre un adolescent et sa dragonne fascinante, qui mérite qu’on s’y attarde. Vraiment, foncez les yeux fermés !! |
Un Dragonnier, un nouveau rebelle, une princesse. L'épopée continue...
Eragon et Saphira, sa dragonne, sont à peine sortis vainqueurs de la bataille de Farthen Dûr que des Urgals attaquent de nouveau et tuent le chef des Vardens... Nasuada, sa fille, est nommée à la tête des rebelles. Après lui avoir prêté allégeance, Eragon entreprend avec Saphira un long et périlleux voyage vers Ellesméra, le royaume des elfes, où ils recevront les enseignements d'un vieux Dragonnier. Pendant ce temps, Roran, le cousin d'Eragon, organise la défense de son village contre les |
L’Héritage est une saga inspirante que j’ai découverte il y a déjà un paquet d’années. Lorsqu’on voit le pavé que ça représente (d’autant plus que je l’ai en poche et que c’est écrit tout petit), on peut être tenté de prendre peur. Mais hormis une écriture parfois très dense, on se retrouve rapidement embarqué dans un monde d’une richesse extraordinaire !
Nous retrouvons Eragon, peu de temps après la bataille de Farthen Dûr. Les Vardens ont remporté la victoire de justesse contre les Urgals. Mais de sombres évènements se préparent, lorsque Ajihad, le chef des Vardens, est tué par des Urgals. Sa fille Nasuada doit alors prendre la tête de la résistance à sa place. De son côté, Eragon doit poursuivre son enseignement, et il se fait à Ellesméra, chez les Elfes. C’est là qu’il va découvrir qu’il n’est pas l’unique Dragonnier et que Saphira n’est pas la seule dragonne. Caché en plein coeur de la capitale, il y a Oromis, un Elfe, et son dragon d’or Glaedr. Tous deux vont enseigner leur art à Eragon et Saphira.
Nous suivons également Roran, qui pour information est le cousin d’Eragon. De son côté, le jeune garçon a aussi bien des batailles à essuyer, et celles-ci commencent par repousser les Ra’zacs et protéger les habitants de Carvahall. Roran va apprendre à devenir un combattant, lui qui n’était destiné à devenir qu’un paysan.
Encore une fois, j’ai plongé et replongé dans cette histoire avec plaisir. Retrouver Eragon, son monde et ses promesses, c’était un pur bonheur. Je me rends compte qu’il y avait un tas de petits détails qui m’étaient sortis de la tête depuis ma toute première lecture, détails qui rendent cette trame extrêmement vaste. On se régale en suivant Eragon dans sa quête vers l’accomplissement. Il découvre des lieux poétiques et incroyables, qu’on n’oserait même pas imaginer en rêve, et le peuple elfique est décrit avec tant de majesté que ça les rend presque inaccessibles et lointains.
Tout nous est dévoilé avec finesse et franchement, tout le long de ma lecture, je ne pouvais pas m’empêcher de me dire que l’auteur nous gâtait. Rien n’est laissé au hasard, il prend le temps de nous présenter son univers, et ce avec une remarquable adresse. Certains pourraient qualifier cela de longueur, mais pour moi il n’en est rien. Alagaësia mérite qu’on s’y attarde. Les territoires regorgent de secrets, de zones d’ombre, et Christopher Paolini nous en parle comme un conteur, en laissant le suspens nous submerger tout entier. C’est ce qui rend ses personnages si tangibles. Et c’est tout ce que j’aime en Fantasy.
D’autant plus qu’ici, contrairement au tome 1, Eragon ne mobilise plus toute l’attention. Christopher Paolini laisse la parole à Roran. Au début je n’étais pas fan de l’idée (j’aime vraiment beaucoup le personnage d’Eragon), mais au fur et à mesure de l’histoire, on s’aperçoit que Roran est quelqu’un de très attachant. On admire sa combativité, son opiniâtreté, aussi. D’adolescent, il se transforme en homme mûr, prêt à tout, menant ses combats dans l’ombre, tandis qu’Eragon évolue dans la lumière. Et voir leurs histoires respectives se relier à la fin… fffiou, ça, c’était du grand art !
Je tiens aussi à souligner que l’auteur a ce don pour imprégner chaque endroit d’une ambiance bien particulière. Chez les Elfes, par exemple, on a l’impression que le temps est suspendu, comme si les conflits autour n’existaient plus. Ellesméra ressemble à un havre de paix, un paradis aussi distant qu’énigmatique. Tandis que chez les humains, les choses s’accélèrent toujours jusqu’à atteindre un paroxysme déstabilisant.
En résumé, c’est plus qu’une réussite ! Avec L’Aîné, Christopher Paolini démontre qu’il peut aller encore plus loin, en poussant la psychologie de ses personnages à fond. Les surprises sont au rendez-vous, les grandes découvertes aussi. La plume est extraordinaire et se marie parfaitement bien à l’univers de fantasy pure qui nous est offert. Un deuxième tome meilleur que le premier (si encore c’est possible de faire mieux !) avec un monde dense où l’imagination est sans limites.
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Légendes d'Alagaësia