Avec sa peau pâle et ses cheveux de neige, Alice détonne à Ferenwood. Car Ferenwood est un monde éclatant de couleurs, révélatrices d'un don magique. La blanche Alice n'a donc apparemment aucun don, aucun intérêt : les habitants de ce lieu en ont fait une paria.
Aussi lorsque son père, la seule personne qui lui témoigne de la bienveillance, disparaît soudainement, la jeune fille n'a-t-elle plus qu'un seul but : le retrouver. Pour cela, elle va devoir explorer la mythique et dangereuse contrée un peu plus loin que l'horizon... Elle part avec Oliver, un compagnon de route dont le talent magique consiste à pouvoir tromper son monde. Ce don leur sera-t-il utile Là-bas, un univers |
sans pitié peuplé de créatures effroyables où rien n'est ce que l'on croit, où les pièges pullulent ? Alice elle-même devra reprendre confiance et utiliser des pouvoirs cachés que nul n'avait décelé chez elle. Reverra-t-elle son père et pourra-t-elle enfin mettre des couleurs sur sa vie ?
Au pays de l’Ailleurs est une bizarrerie de la littérature fantasy. Je connaissais la plume de Tahereh Mafi par le biais de sa saga Insaisissable. Je pensais savoir ce qui m’attendait en commençant cette lecture, eh bien j’étais vraiment à côté de la plaque. Ce one-shot est indescriptible et m’en a fait voir de toutes les couleurs.
Nous suivons les aventures d’Alice, une fillette de douze ans qui vit Ferenwood. Là-bas, tout n’est que couleur et dons prodigieux. Mais Alice, qui est pâle de la tête aux pieds, presque translucide, détonne complètement. Tout le monde, à commencer par sa propre mère, la traite en paria. Le seul qui l’a toujours aimée sans condition, c’est son père, mais il a disparu voilà trois ans. Un jour, l’occasion se présente pour Alice de le retrouver. Pour cela, elle va devoir s’aventurer dans le terrible et mystérieux Pays de l’Ailleurs.
Ce n’est pas bien compliqué, Au pays de l’Ailleurs est un roman atypique, clin d’oeil au célèbre conte de Lewis Carroll. Un roman qui met l’accent sur l’absurde, le non-sens et le dépaysement le plus total. Dès le début, la singularité de ce monde nous explose au visage, mélange de saveurs et de couleurs totalement nouvelles et merveilleuses. La plume de Tahereh Mafi m’a emportée loin, très loin de mon univers à moi qui me paraissait bien gris et fade en comparaison.
Alice vit à Ferenwood depuis toujours et n’a jamais réussi à y trouver sa place. Cette petite fille de douze ans est déjà un petit morceau bien coriace, avec du caractère et de l’originalité à revendre. Alice ne ressemble à personne et cultive sa différence avec des lubies étranges (comme celles de vouloir toujours se mettre toute nue, par exemple) et une apparence aux antipodes de celle des autres. Alors que Ferenwood n’est que couleur et aptitudes fabuleuses, Alice ne manifeste aucune capacité qui sorte de l’ordinaire.
C’est une héroïne qui ne peut pas laisser indifférent. Autant ses tendances à rester autocentrée et sa condescendance m’ont prodigieusement agacée, autant je l’ai trouvée particulièrement touchante et originale. L’absence de son père est une souffrance presque tangible, chez elle. Mais on ne peut pas lui reprocher d’être extrêmement forte et déterminée. C’est un petit bout de fille bien décidée à suivre son chemin, et ses aventures vont un peu plus forger son caractère impétueux, et l’amener à grandir.
Concernant l’univers en lui-même, je vous préviens tout de suite, c’est assez spécial. À certains moments, j’avais l’impression d’évoluer dans un rêve totalement perché. Pour le coup, on se croirait vraiment au pays des merveilles. Pour pleinement apprécier un tel cadre, à la fois merveilleux et insaisissable, il faut enlever ses oeillères et se laisser porter par la magie de la plume. Parce qu’une fois qu’on se laisse aller, le récit coule de source, notre imagination s’emballe et on y prend beaucoup de plaisir. Tahereh Mafi fouille dans le coeur de son lecteur pour faire ressortir son âme d’enfant. C’est aussi simple que ça.
Le gros point négatif que je soulèverai dans ma chronique concerne les longueurs du récit. Il y a beaucoup de narration et peu de dialogue, ce qui peut rendre certains moments assez lourds. Parfois, j’avais l’impression que le rythme s’emballait, hélas tout retombait comme un soufflet la page suivante. Ce sont ces transitions inégales, cette dynamique atypique, qui me faisaient perdre le rythme et me coupaient dans ma lecture.
Tahereh Mafi nous démontre encore une fois qu’elle peut écrire de tout en jouant de sa plume comme une virtuose. Je suis assez soufflée par son style plein d’audace. L’écriture peut se faire très enfantine, et l’instant suivant receler d’une poésie enchanteresse. Je n’ai rien retrouvé d’Insaisissable, mais j’ai tout de même été transportée par ce que j’ai lu.
En résumé, Au pays de l’Ailleurs est un pari risqué, mais un pari que je trouve plutôt réussi. Tahereh Mafi nous démontre encore une fois que sa plume peut faire des prouesses. Elle a su imaginer un univers qui piétine sans ménagement les codes de la fantasy. Je déplore quelques longueurs dans le récit, mais cela n’a pas entaché le plaisir de découvrir le Pays de l’Ailleurs à travers les yeux d’une jeune héroïne bravache et de son compère pétillant.
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INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES
EN LECTURE COMMUNE AVEC ALIYBOOKS, LA PETITE ÉTAGÈRE ET UNE ENVOLÉE DE PASSIONS
VOIR AUSSI LA CHRONIQUE DE
LIRE UNE PASSION
DE LA MÊME AUTEUR :
Insaisissable
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Je remercie Camille et les éditions Michel pour cette lecture qui confère à l’étrange.