Dans le lointain pays d’Artala, les nobles sont dotés de la jeunesse éternelle. L’on raconte qu’Érato, leur impétueuse reine, use de magie pour la leur procurer. Mais la réalité est tout autre…
Le jour où son secret est mis en péril, Érato décide de faire appel à Orfef, un ancien lieutenant de sa garde personnelle, banni quelques années plus tôt. Pour aller le trouver aux confins du royaume, elle s’adresse au meilleur ami de celui-ci, Silas, son chef des armées. Le voyage serait bien plus simple pour Silas s’il n’était pas accompagné du premier lieutenant d’Érato, la piquante Nausicaa, qui l’attire plus que de raison. Laissez-vous entraîner dans un tourbillon d’action et de sentiments sur fond de fantasy. Le dernier métro pour Artala vous attend ! |
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Je remercie Ena Fitzbel pour sa confiance. Nous nous sommes rencontrées sur un salon et j’ai été surprise par sa gentillesse et son professionnalisme. Par la suite, elle m’a proposé de bêta-lire son nouveau projet fantasy et, que voulez-vous, je n’ai pas pu résister. La fantasy et moi sommes comme cul et chemise. Et une idée bien précise m’a accompagnée tout au long de ma bêta-lecture : Ena Fitzbel a une façon très personnelle de s’approprier son univers et ses personnages.
Le dernier métro pour Artala est avant tout une histoire de quête. Car la reine Érato – une femme aussi forte que détestable – voit le secret qu’elle s’évertue à cacher fortement menacé. Acculée, elle n’a d’autre choix que de confier une mission des plus délicates à son chef des armées, Silas. Et pour s’assurer que les choses se passeront sans heurt, elle demande à Nausicaa, son meilleur agent, de l’accompagner. Dans cet univers mystérieux aux embûches multiples, le duo vogue dans la même direction, mais pas pour les mêmes raisons. Leurs aspirations ne sont pas tout à fait les mêmes, et en fond, la reine Érato guette.
Je ne tiens vraiment pas à vous en dire plus, car ce livre mérite d’être découvert pan par pan et sans spoilers. De manière générale, c’est une succession d’aventures mûres, magiques et pensées jusqu’à la toute fin. L’auteur ne laisse rien au hasard et chaque scène est là pour une raison bien précise. À chaque instant, j’ai senti le travail que ça a demandé, car l’univers d’Artala est extrêmement bien ficelé, la société est tout ce qu’il y a de plus réaliste. Et ce qui est encore mieux, c’est que les petites intrigues qui se mêlent à la trame principale complexifient davantage l’histoire, il devient alors très difficile de lâcher le livre.
Il se passe beaucoup de choses dans ce roman et l’action est au rendez-vous à chaque instant. Les scènes de combat sont criantes d’originalité et de réalisme. La trame est solide. Les mystères, conséquents. On apprend à connaître des personnages travaillés au caractère affirmé ; et quand je dis ça, je pense surtout à Nausicaa qui – loin d’avoir une cervelle d’oiseau – se révèle être la plus insaisissable et épineuse de l’histoire. Franchement, j’ai adoré ce que l’auteur a cherché à faire passer : ce message de féminisme. Nausicaa n’a pas besoin d’un homme, elle se suffit à elle-même et quand elle a quelque chose en tête… rien ne peut l’en dévier !
Orfef et Silas m’en ont fait voir de toutes les couleurs. Imprévisibles, sarcastiques et bourrés de surprise, je les ai tantôt aimés tantôt détestés ! Avec Nausicaa, ils forment un trio de choc. Et c’est ça qui fait la force de ce roman, c’est que les personnages sont multifacettes et ne se laissent pas découvrir ; ils s’imposent face au lecteur. Ena Fitzbel exploite les variations qui peuvent subvenir dans leurs relations, nous faisant passer par toutes les émotions humaines : les accès de tendresse, la colère, la rage, les larmes et les incertitudes. Et c’est fait avec beaucoup de subtilité, grâce à une plume soignée et pleine de finesse.
En revanche, je n’ai pas été très fan du triangle amoureux. Mais l’auteur a choisi de l’introduire d’une façon tellement originale (surtout à la fin !), que j’ai fini par le tolérer, alors que dans un autre roman, ça me serait certainement sorti par les yeux. C’est vraiment le seul élément négatif que j’aurai retenu de ce roman, car le reste est extra.
La fin, je ne l’attendais pas du tout ! C’est seulement à ce moment-là que l’on comprend la signification du titre, et le parallèle fait avec notre monde à nous… Rololo si seulement je m’y étais attendu ! On ne voit rien arriver, avec cette sensation de s’être fait balader comme des bleus ! Bravo à l’auteur, car elle a semé des tas de petits détails qui – mis bout à bout – rendent les révélations de fin fabuleuses !