Campagne romaine, de nos jours.
Dissimulés depuis deux mille ans dans une crypte scellée, de mystérieux parchemins, rédigés par un sénateur du règne de l’Empereur Néron, sont mis au jour dans les ruines d’une villa. Ceci est la traduction du premier volume. Haraar Lucaino, habitant d’Ydrith où évoluent les plus féériques créatures, est envoyé par son sultan quérir le moyen de sauver son pays d’une guerre sanglante. La Pierre des Glaces possède un pouvoir magique incommensurable qui, dit-on, pourrait parvenir à repousser les armées ennemies. Mais en la touchant, le jeune homme découvre un univers parallèle dévoré par la |
luxure et la corruption : Rome. Là, un dieu renégat et ambitieux, tapi au plus profond des Enfers, est bien décidé à asseoir son joug sur les deux mondes... Dans cette lutte divine à laquelle Haraar prend part bien malgré lui, à qui pourra-t-il faire confiance ? Saura-t-il embrasser la destinée des Deorum Interfectores, seuls mortels capables de tuer des dieux ? Et qui est réellement Anna Ordas, cette jeune femme énigmatique d’une beauté glaciale qu’il s’est juré de protéger, et qui ne le laisse pas indifférent ?
Depuis la nuit des temps, l’homme cherche dans l’imaginaire les réponses à toutes ses questions.
Le moment est venu de découvrir l’origine de l’imaginaire lui-même.
Depuis la nuit des temps, l’homme cherche dans l’imaginaire les réponses à toutes ses questions.
Le moment est venu de découvrir l’origine de l’imaginaire lui-même.
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J’ai eu la chance de rencontrer l’auteure lors d’un salon, et son livre me faisait déjà dangereusement de l’oeil. Autant vous dire que quand on voit la brique que c’est, on peut prendre peur. Mais il n’en est rien une fois qu’on est plongé dans cet univers. J’ai malheureusement dû stopper ma lecture en cours de route, mais le reprendre, c’était comme de retrouver de vieux amis et un monde familier (bien que riche en surprises et en retournements de situation).
Vous résumer l’histoire va être assez problématique, je le sens. Deorum Interfectores est un roman particulièrement dense où l’action ne manque pas. Il y a énormément de péripéties et je ne tiens pas à vous spoiler. Mais pour faire court, l’histoire raconte les aventures de Harrar Lucaino, un noble guerrier, envoyé dans une quête afin de venir en aide à son pays au moyen d’un puissant artefact. Mais rien ne va se passer comme prévu, et Harrar se retrouvera dans une situation inattendue. Le fait est qu’il est un élu, choisi par les Dieux et que ce statut lui permettra de se dresser contre le courroux d’un Dieu avide de pouvoir. À côté de cela, sa route croisera celle d’une énigmatique jeune femme à qui il viendra en aide : Anna. Ensemble, ils entreprendront un voyage semé d’embûches.
Bon, mon résumé est caca, mais qu’importe !
Que dire, si ce n’est que j’ai dévoré cette histoire ? Je m’attendais à quelque chose de poussé et abouti, mais pas à ce point-là ! Dès les premières pages, Astrid Méan nous entraîne dans les confins de ses mondes parallèles (Rome et Ydrith), et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle ne nous ménage pas ! Il y a une vraie passion pour le monde romain, avec ses affres et ses découvertes. Le récit est mûr, minutieux et très travaillé. On devine qu’il y a des mois (peut-être des années ?) de recherche derrière tout cela ; et c’est surtout le fait que l’auteur maîtrise tous les éléments de son roman sur le bout des doigts qui m’a laissé béate d’admiration.
On plonge dans Deorum Interfectores assez rapidement. Au début, j’ai un peu bloqué parce que la police est vraiment toute petite et le livre assez lourd, mais j’ai fini par me laisser porter à partir de la centième page, au point de m’agripper au roman dans les moments un peu trop éprouvants. Car des moments éprouvants, il y en a beaucoup. Des batailles sanglantes, des scènes insoutenables et bouleversantes… les mots me manquent pour décrire tous les états par lesquels je suis passée.
Astrid Méan a ce don pour nous maintenir sur la corde raide tout le long de l’histoire, même dans les moments plus calmes. Non seulement le suspens va crescendo, mais en plus, tout le livre est un concentré de tensions et de frictions permanentes, qui vous gardent en haleine jusqu’à la dernière page.
Concernant les personnages, j’ai beaucoup apprécié la relation Harrar/Wa qui est juste délicieuse. Pour information, Wa est la jument de notre héros et… elle parle. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle est aussi bavarde que courageuse. Je vous laisse faire vos propres déductions, ah ah ! Les personnages humains ont – quant à eux – une vraie histoire, un parcours de vie très riche, et se révèlent attachants et bourrés de surprise. Harrar a une façon de s’exprimer et de penser très chevaleresque (un peu rigide par moment, mais bon, c’est l’époque qui veut ça), et Anna est tout un mystère, mais sa fragilité ne laisse pas indifférent. Astrid Méan aime ses personnages. Mais elle prend un macabre plaisir à placer pleeeeins de pièges et d’embûches pour rendre leurs épreuves les plus épiques possible. Elle ne leur fait pas de cadeaux et vous surprendra à de multiples reprises, vous pouvez me croire !
La plume de l’auteur… Un grand débat intérieur en ce qui me concerne. Je me suis demandé à de multiples reprises comment Astrid (qui était âgée de 18 ans au moment de la sortie du roman) avait pu écrire quelque chose d’aussi poétique, fluide, massif et acéré ! Vous trouvez que tous ces termes ne vont pas ensemble ? Eh bien, laissez-moi vous dire que l’auteur a réussi cet exploit. Ça se lit tout seul, mais en même temps, ça ne manque pas de détails. J’ai trouvé que parfois, certaines scènes étaient accessoires et qu’on n’avait pas besoin d’autant de précisions, mais peut-être l’auteur compte-t-elle exploiter toutes ces informations par la suite, à voir.
En résumé, je pense que j’aurais sans doute lu le livre plus vite s’il avait été scindé en deux et que la mise en page avait été plus attractive. Mais Deorum Interfectores n’en reste pas moins un roman exceptionnel avec d’innombrables qualités dignes des grands écrivains de fantasy pure. C’est une auteur à suivre de très près, dont la plume remarquable plaira aux amateurs du genre.
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