Si seulement j'avais su combien ma vie allait basculer. Comment l'enfer m'aurait enchaînée. Si seulement j'avais pu entrevoir les rouages du destin. Les rencontres comme les pièges, les obstacles comme les révélations. Si j'avais su mieux distinguer bontés et malveillances. Amours, amitiés ou loyautés. Cette histoire serait toute autre. Mon histoire. Preuve que même les Dieux ne peuvent tout savoir. Rare rescapée du massacre de son village natal, Diphtil, une jeune fille du peuple de l’Air, est sauvée en territoire ennemi grâce au symbole étrange qu’elle porte sur le front. Elle serait la cinquième fille de la Déesse Aveugle. Séquestrée dans un monastère et manipulée par le
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prêtre Sarïn qui compte la livrer au roi une fois ses pouvoirs éveillés, elle est libérée par son frère, Naid, qui la persuade de partir avec lui. Sauf que les terres de l’Edenor sont semées de dangers et que la cruauté de certaines personnes, hantées par la haine et la guerre, s’oppose à la candeur de Diphtil, avide de découvrir ce monde dont elle a si peu joui. Mais avant tout, elle veut échapper à son destin. Est-ce possible, lorsque l’on est vouée à devenir une Déesse ?
Les chroniques des fleurs d’opales a une saveur assez particulière pour moi, car j’en ai lu les premiers chapitres il y a environ 6 ans sur Skyrock. C’est un peu l’œuvre de toute une vie pour l’auteur, alors je ne voulais surtout pas passer à côté de ce petit bijou. D’autant plus que l’on parle de fantasy dans sa tradition la plus pure… De quoi me régaler, en somme ! Retrouver Diphtil et tous les autres a été comme une plongée dans le passé bien agréable, j’ai senti dans chaque mot et dans chaque page la passion et l’amour que Ielenna porte à cette histoire.
Diphtil est une Neltiade. Elle fait partie du peuple de l’Air et vit avec sa mère et son petit frère, Naid. Mais le jour où les Humains ravagent leur village, ils n’ont pas d’autres choix que de fuir. Diphtil se retrouve séparée de son frère et atterrit dans un monastère. Elle ne doit la vie sauve qu’à Sarïn, un religieux qui semble persuadé qu’elle n’est pas une Neltiade, mais la cinquième Déesse, fille de la grande Dorina. Ainsi, Diphtil passe 11 années recluse dans un monastère. Elle y est instruite et ne se mêle pas à grand monde, jusqu’à ce qu’elle fasse la connaissance d’Astiran qui devient son seul ami. Un soir, elle reçoit la visite d’une personne qu’elle connaît particulièrement bien et qui l’arrache à sa vie monacale. Accompagnée d’amis fidèles et d’autres moins recommandables, Diphtil va se lancer dans une quête initiatique qui la conduira tout droit vers son destin…
Avant même de retrouver cet univers, j’avais une idée de ce que j’allais y découvrir. J’avais déjà eu un aperçu du potentiel de Ielenna et j’étais surtout très impatiente de la redécouvrir après toutes ces années.
D’abord, parlons de la plume. Elle était comme dans mon souvenir : riche, raffinée et soutenue à l’extrême. Certains la trouveront ronflante – surtout lorsque Diphtil prend la parole –, mais on ne peut nier qu’il y a une réelle maîtrise, ainsi qu’un travail de titan en amont. On décèle encore quelques micro maladresses ici et là, mais la narration reste élaborée avec soin. Aucun détail ne manque et Ielenna aborde des sujets intéressants comme la religion ou encore la destinée.
L’ennui, c’est que comme beaucoup de mastodontes de la fantasy classique, La candeur de la rose souffre d’un rythme particulièrement lent. Durant les premières centaines de pages, l’action n’est pas vraiment au rendez-vous et il faut s’accrocher. Mais dès que le voyage de Diphtil se met en place, Ielenna nous prend dans ses filets et les mots défilent tous seuls.
Les personnages en feront également bondir plus d’un. Diphtil est sacrément bien entourée durant sa quête. Entre Naid, son frère, et Astiran, son amoureux, les tensions vont bon train, mais c’est aussi ce qui rend le quatuor si savoureux. Rien n’est jamais facile, le groupe cherche constamment son équilibre. Mention spéciale pour Yasalyn qui est à mes yeux le personnage qui fait la différence. Sa psychologie est fouillée et son côté rebelle particulièrement envoûtant. C’est typiquement le genre de profil que j’adore dans les romans.
En revanche, j’ai eu énormément de mal avec Diphtil que j’ai trouvé un peu bécasse par moment. Alors oui, j’admets que ses réactions sont en adéquation avec son vécu, en sachant qu’elle a passé la dernière décennie enfermée et que des religieux l’ont instruite dans l’innocence la plus pure. Mais son ingénuité la rend très vite… insupportable ! Diphtil parle de cette manière ampoulée qui a de quoi exaspérer quiconque. Elle-même ne semble pas se rendre compte que le commun des mortels peine à saisir ce qu’elle bavouille, mais quelque part, c’est aussi ce qui fait son charme. Hélas, ça n’a pas pris avec moi. Yasalyn la supplante largement !
En résumé, La candeur de la rose réunit toutes les qualités que l’on peut attendre d’un roman de fantasy. L’action est au rendez-vous, les personnages sont attachants et la plume est recherchée, d’une richesse presque étourdissante. Malgré la lenteur de l’histoire et l’héroïne souvent exaspérante, j’ai pris un réel plaisir à pérégriner dans cet univers foisonnant de magie. Ielenna signe là le premier opus d’une saga à haut potentiel et j’espère lire la deuxième partie du tome 1 très bientôt !
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REMERCIEMENTS
Un très grand merci à Ielenna pour cette belle lecture et pour sa confiance !
INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES
EN LECTURE COMMUNE AVEC Aliybooks ET Une envolée de passions (chroniques à venir)