2044. La Terre est à l'agonie.
Comme la majeure partie de l'humanité, Wade, 17 ans, passe son temps dans l'OASIS – un univers virtuel où chacun peut vivre et être ce qui lui chante. Mais lorsque le fondateur de l'OASIS meurt sans héritier, une formidable chasse au trésor est lancée : celui qui découvrira les trois clefs cachées dans l'OASIS par son créateur remportera 250 milliards de dollars ! Multinationales et geeks s'affrontent alors dans une quête épique, dont l'avenir du monde est l'enjeu. Que le meilleur gagne... |
Cela faisait un petit moment que je zieutais la réédition de ce livre, quelques mois avant sa sortie en salle. J’avais particulièrement envie de m’y plonger et je n’ai pas perdu de temps dès réception. Amatrice de MMORPG depuis peu et avide des lectures de ce genre (Log Horizon, Sword art online, Eldorado…), j’avais de grandes attentes et m’attendais à quelque chose de très chouette. En réalité, j’étais bien loin d’imaginer qu’il était possible d’aller encore plus loin. J’ai passé un moment extraordinaire avec Ready player one.
Adolescent désœuvré, Wade Watts n’a pas spécialement l’allure d’un héros. Il vit dans un mobile home miteux avec sa tante acariâtre, au milieu d’empilements à l’équilibre précaire, pire que le plus minable des bidonvilles. Pourtant, chaque jour, Wade s’évade dans l’OASIS, une plateforme virtuelle dans laquelle il peut incarner un personnage fictif et s’inventer la vie qu’il a choisie. Si Wade trouve dans l’OASIS un refuge bienvenu, ce n’est néanmoins pas le seul but qu’il cherche à atteindre. Avant de mourir, James Halliday, le créateur de ce fabuleux système, a lancé une « chasse à l’œuf ». Celui qui décèlera les indices disséminés dans une quantité astronomique d’informations sera susceptible de remporter la compétition, et ainsi empocher la totalité de la fortune du défunt. C’est dans une quête de plusieurs années que se sont lancés ceux que l’on appelle communément les Chassoeufs, et Wade (grand admirateur de Halliday) est bien décidé à gagner.
Avant toute chose, il est important de s’arrêter sur le décor totalement unique concocté par Ernest Cline. Apocalyptique dans la vraie vie, sans la moindre limite à l’intérieur de l’OASIS. Vous n’en aurez jamais vu de pareil, il repousse tout ce qu’il est possible de s’imaginer et donne cruellement envie d’y passer sa vie, tout en donnant une étrange impression de vertige.
Le plus étonnant là-dedans est que le contexte ne paraît pas si surréaliste que cela. Là où on commence déjà à mêler la vie virtuelle de la réelle, il est aisé de s’imaginer qu’une telle chose peut arriver un jour. J’ai parfois eu l’impression qu’Ernest Cline lisait notre futur à tous. Celui d’une Terre mourante, en proie au chaos ; d’une population démunie qui ne trouve refuge qu’en elle-même, là où elle peut assouvir la plupart de ses besoins et ses fantasmes. Car l’OASIS, c’est ça : le monde de tous les excès.
Plus on avance aux côtés de Wade, et plus on constate qu’il devient difficile de distinguer le vrai du faux, le leurre de la vérité, le concret de l’impalpable. Lui-même a tendance à tout mélanger, vu que la vie qu’il mène dans la réalité ne présente pas le moindre attrait.
Il n'avait pas fallu longtemps pour que des milliards de gens travaillent ou bien s'amusent au sein de l'OASIS au quotidien. Ils se rencontraient, tombaient amoureux, se mariaient sans jamais poser le pied sur le même continent. La frontière entre leur identité réelle et celle de leur avatar avait alors commencé à se brouiller.
Nous étions à l'aube d'une ère nouvelle : la majeure partie de l'espèce humaine passait désormais tout son temps libre à l'intérieur d'un jeu vidéo.
Dans l’OASIS, il y a quelque chose d'à la fois fabuleux et de terriblement triste. Tout est démesuré, amplifié, démultiplié... mais à quel prix ? Ernest Cline dépeint un monde virtuel poussé à son apogée, tout en truffant l’histoire de références aux années 80 en terme de cultures geek et pop. Étant une enfant de 1990, je n’ai malheureusement pas pu tout saisir, mais l’idée reste brillante et n’en demeure pas moins captivante.
En dehors des valeurs et des questionnements que ce récit peut apporter, on se prend également d’affection pour le héros et les personnages qui gravitent autour de lui. En plus d’être extrêmement riche sur le plan moral, c’est un roman susceptible de totalement dépayser son (chanceux) lecteur, grâce à une succession de quêtes et d’indices qui nous tiennent en haleine jusqu’au bout.
En dehors des valeurs et des questionnements que ce récit peut apporter, on se prend également d’affection pour le héros et les personnages qui gravitent autour de lui. En plus d’être extrêmement riche sur le plan moral, c’est un roman susceptible de totalement dépayser son (chanceux) lecteur, grâce à une succession de quêtes et d’indices qui nous tiennent en haleine jusqu’au bout.
En résumé, Ready player one est une bonne grosse claque à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Ernest Cline signe ici un livre intelligent, très fin, qui se laisse lire avec facilité jusqu'à la toute dernière phrase. L’OASIS et ces mondes gigantesques n’attendent plus que vous. Et croyez-moi, vous ne le regretterez pas ! |
REMERCIEMENTS
Merci à Camille et à l'équipe de Michel Lafon pour cette découverte incroyable !