Alors qu'elle chasse dans la mystérieuse Vallée Oubliée, Elenwë, elfe hybride centenaire, se fait brusquement agressée par le Chasseur d'Âmes, un guerrier du Nord qui traque les Ombres de la Mort. Mais celui-ci est différent, et les Ombres ont prit possession de son corps et de son âme. La paix fragile maintenue dans le monde d'Erthalian par les Elfes de Lumière se trouve alors troublée. Elenwë et son maître doivent avertir le Conseil et la Reine avant qu'il ne soit trop tard. Car venus du Nord, les Elges de la Nuit sont bien décidés à prendre leur revanche sur leur défaite passée. L'heure du combat est arrivée... les Elfes de Lumière sont-il prêts ? Et pour quelle raison ce dieu semble-t-il s'intéresser autant à Elenwë ?
|
Ce livre me faisait envie depuis sa sortie et il avait même sa place dans ma wish-list. Le fait qu'Agathe choisisse April, the seven pour une chronique était une aubaine, et j'ai passé un très bon moment aux côtés d'Elenwë et des autres.
Dans un univers totalement différent du nôtre où deux lunes se côtoient lorsque la nuit tombe, les elfes règnent en maître et tentent tant bien que mal de maintenir la paix dans leur monde, paix qui, contre toute attente, se révèle fragile. Chaque race d'elfes est retranchée dans une partie du monde, et il faut s'en douter, les Elfes Noirs ne sont pas satisfaits de cette paix et du pouvoir que possède les Elfes de Lumière.
Au milieu de tout cela, nous suivons Elenwë, jeune elfe issue d'une union entre un Elfe Noir et une Elfe de Lumière. Vivant mal ses origines, tiraillée entre deux camps et rejetée par ceux qu'elle considère comme ses semblables, la jeune fille vit aux côtés de son précepteur, son mentor, Voronwë.
C'est à l'âge de cent ans, âge de la majorité chez les elfes, qu'elle traverse la Vallée Oubliée, sur le dos de son aigle géant, Volondil. Mais un imprévu arrive, et la jeune fille se retrouve face à face avec le Chasseur d'Âmes, cet elfe maudit condamné à recueillir les esprits des morts et à les renvoyer d'où ils viennent. Échappant de justesse à son agresseur, Elenwë ne se doute pas une seconde que cet imprévu n'est que le commencement d'une longue et pénible quête. Mais se tirer des griffes du Chasseur d'âmes est considéré comme un exploit, dans ce monde-ci, et Elenwë est annoncée comme la Sauveuse, une élue capable de défendre le royaume elfique du monde des ténèbres.
Dès les premiers chapitres j'étais conquise. Le Chasseur d'âmes c'est un monde féérique, semblable à celui de Tolkien, saupoudré du style de C.Paolini. J'ai retrouvé une inspiration à la Bottero, aussi. Tous les ingrédients étaient réunis pour en faire un premier tome vraiment pas mal ! Alors oui, il y a des elfes, mais je trouve que l'auteur est parvenue à révolutionner le genre à sa façon. C'est un monde travaillé avec beaucoup de minutie, on sent qu'elle le connait, le maîtrise et connait ses limites.
Je ne crois pas m'être ennuyée une seule fois. J'ai, en revanche, plus apprécié la dernière partie que les autres, riche en révélations et en suspens. Les actions s'enchaînent de façon très naturelle, et on peut dire qu'Elenwë en bave, la pauvre ! Mais en même temps, ce côté épique que j'aime tant dans les romans fantasy, je l'ai retrouvé. Puis fait majeur qui m'a totalement fait adhérer à l'histoire : la présence des Changelins, cette espèce tout droit sortie de l'imagination de l'auteur. Inclure une race que l'on ne retrouve nul part ailleurs dans un monde d'elfes, c'est original, et ça change.
Je déplore simplement d'avoir deviné la fin avant qu'elle ne se produise. L'identité du Chasseur d'âmes, par exemple. Les petits détails que l'auteur sème dans l'intrigue sont très discrets, mais allez savoir comment, ils ont retenus mon attention, et je n'ai pas eu de mal à faire les rapprochements.
En bref, ce premier tome est complet et vraiment bien construit. C'est un monde complexe que nous offre Agathe, très travaillé. J'ai eu du mal à le lâcher une fois qu'il était commencé, tant j'étais prise dans cette spirale de questions et d'évènements.
Ils sont nombreux, mais pas au point de nous perdre. J'avoue avoir pris peur au début, en lisant tout ces prénoms à consonance elfique. Voronwë, Elenwë, Lalwendë... Mais en fait on s'y fait assez vite et on peut apprécier leur diversité et l'imagination de l'auteur.
Elenwë m'a beaucoup plue. On sent son évolution au fil des pages, mais même au-delà de ça, elle reste un peu maladroite et craintive. Elle a des réactions très... humaines (je ne trouve pas d'autres mots pour l'exprimer, mais c'est vraiment ça). Elle n'est pas une de ces elfes impassibles et indéchiffrables. Elle est authentique et ingénue. Par contre je ne sais pas où elle trouve cette force de caractère pour accepter depuis l'enfance les moqueries des autres. Sans mentir, j'ai trouvé que les deux camps étaient à jeter, et que Voronwë méritait des coups de bâtons pour être aussi mou. Car en tant que précepteur, il devrait la défendre au lieu de la laisser subir les quolibets et ne lui offrir qu'un maigre sourire de réconfort. Le côté un peu "martyr" d'Elenwë m'a encore plus poussé à être de son côté.
Le personnage du Chasseur d'âmes ne m'a pas laissé indifférente. Tant dans sa nature un peu changeante que dans son côté énigmatique. Il est omniprésent dans le livre, sans vraiment être dans toutes les scènes, ce qui renforçait ce côté mystérieux.
Après il serait très long de parler des autres personnages. Mais sachez qu'ils ont tous leur caractère propre et que d'une manière ou d'une autre, ils parviennent à toucher le lecteur en plein coeur. En tout cas, ça a été le cas pour moi.
Un bon gros point pour la description. Je m'y voyais et il ne manquait plus que les photos ! Mais en même temps, ce n'est pas lourd en détails, l'écriture reste simple et pas pompeuse.
Et puis autre chose que j'ai apprécié : c'est écrit au présent et à la première personne du singulier, ce qui est rare en fantasy. On se sent encore plus proche de l'héroïne, comme ça.
En bref, une jolie plume, agréable et fluide. Malgré quelques répétitions, le style est vraiment bon et on sent le plaisir qu'a suscité l'écriture de ce premier tome.
En résumé, c'est une histoire bien construite et maitrisée. J'ai passé un excellent moment dans ce monde envoûtant et plein de surprises. J'ignore ce que nous réserve Agathe pour la suite, mais je sens que ce sera plus prenant encore et j'ai bien hâte de le découvrir ! En somme, ce premier opus est réussi et haut la main. |
INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES
VOIR AUSSI LA CHRONIQUE DE
LIRE UNE PASSION
LIRE UNE PASSION
REMERCIEMENTS
Je tiens, avant toute chose, à remercier l'auteur, Agathe Roulot, pour m'avoir permis de découvrir son bébé dans le cadre d'un service-presse.