« La vie n’est qu’injustice. Je me suis longuement interrogé sur les raisons qui faisaient que nous ne partions pas tous, dès notre venue au monde, avec les mêmes chances ainsi que les mêmes opportunités. Qu’est-ce qui fait que, parce que nous naissons différents des plus forts, nous nous retrouvons condamnés aux pires desseins ? Pour ma part, je suis myrien et depuis le commencement de ma pénible vie, j’ai été enchaîné à une voie que je n’ai pas choisie. Les sorciers ont-ils déjà pensé qu’aucun myrien n’avait souhaité naître myrien ? La
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scélératesse du monde me révolte et m’accable un peu plus chaque année qui passe. On m’a appris, alors que tout m’était encore inconnu, que je n’avais pas le choix, que mon destin était tracé de bout en bout et que je devais me contenter de l’accomplir, sans discuter. J’aimerais que le Destin puisse être de chair et de sang, ainsi j’irais à sa rencontre et je lui demanderais pourquoi il se complaît à se jouer de nous… » Luhan.
Voilà un livre qui me faisait très envie. L'aspect de la couverture met l'eau à la bouche, et Karolyn de Plumes de Rêve m'avait assuré que la plume de l'auteur était envoûtante et très douce. Pour finir, je m'attendais à quelque chose de vraiment sympa, et j'en ressors soufflée, impressionnée et conquise. Nouvelles d'un Myrien, c'est LE petit bijou de Valentina. Un roman qui transporte et qui donne du rêve.
Dans le monde que nous décrit Sandra Moyon, trois races ont longtemps cohabité. Les sorciers et les elfes, mais aussi les myriens, résultats de leur union. Mais suite à une grande guerre, les elfes ont été éliminés les uns après les autres, et les myriens voués à l'esclavage. Brimés et entravés, ils sont au service des sorciers et n'ont le droit à rien, sinon à obéir et se taire.
C'est dans cet environnement peu hospitalier que Luhan vit. Âgé de 14 ans, il a la particularité d'avoir les yeux d'une jolie couleur vermeille, ce qui est très rare. Heureusement pour lui, car les myriens de ce genre ont une "valeur" toute particulière et sont convoités par les plus fortunés.
Le jeune homme vit au manoir des Denoir, une famille très haut placée hiérarchiquement, et est au service de leur fils depuis déjà quelques années. Même si son rêve est d'être libre et de briser ses chaînes, Luhan aime profondément son maître et le sert du mieux qu'il peut, même s'il ne trouve pas grâce aux yeux du paternel, Monsieur Denoir.
Un jour, un événement particulier va ébranler le quotidien bien ordonné de Luhan. Il découvrira un secret très bien gardé qui le propulsera au devant de la scène. C'est bien malgré lui qu'il va devoir prendre son destin en main.
L'histoire se déroule donc du point de vue de notre petit myrien. J'ai rapidement été séduite par ses pensées intimes et percutantes que l'on retrouvait à chaque début de chapitre. Poétiques et tellement véridiques... Chacune me touchait en plein coeur et me poussait à réfléchir sur la condition des esclaves de manière plus générale. Donc rien que pour ça, j'ai trouvé ce personnage vraiment intéressant, car il avait une manière de penser, une logique qui mérite d'être découverte.
L'histoire en elle-même est merveilleuse et bouleversante. J'ai rapidement été transportée dans cet univers. Luhan y est pour beaucoup. Il est jeune, fragile et sensible, on a envie de le protéger, mais en même temps on admire sa volonté, la colère qu'il garde au fond de lui pour ne pas exploser, son esprit un peu rebelle, aussi. Il peut paraître très mature pour son âge à certains moments, et à d'autres plus vulnérable. On peut le voir notamment avec les myriennes (ce que je trouve adorable comme tout).
Au début, j'ai trouvé sa relation avec son maître assez étrange. Ce dernier me paraissait très antipathique, froid et méprisant. Puis peu à peu, j'ai entrevu l'amitié bizarre qui les liait, on sent que le maître lutte contre ses élans d'affection. C'est décrit de façon très subtile et j'aime par dessus tout lire entre les lignes et faire mes propres suppositions.
La vision de l'esclavage peut être rapportée à notre propre histoire. Parfois j'en oubliais même qu'il s'agissait de myriens tellement le thème abordé me touchait. Pourtant, les choses sont décrites avec douceur. Alors on alterne entre mélancolie et sombre colère. En bref, des sentiments très forts. J'en suis ressortie assez meurtrie, mais aussi pleine d'espoir. J'ai vraiment eu l'impression de vivre les choses de l'intérieur.
S'il faut chipoter et trouver quelque chose qui m'a dérangé, je dirais la prophétie. Heureusement, ce bémol n'est rien comparé au raz-de-marée qui m'a balayée durant ma lecture. Car Nouvelles d'un Myrien, c'est une pépite, un trésor, une épopée vraiment addictive. J'étais partie pour un service-presse numérique, et j'en viens à faire mes comptes pour acheter la version papier le mois prochain. C'est dire !
Je le dis rarement (voire jamais) dans mes chroniques, mais Sandra Moyon est bel et bien une grande auteur, avec un style très mûr et surtout... terriblement poétique ! Je n'ai décelé aucune faiblesse dans sa manière de narrer l'histoire. L'écriture est sûre, attractive et dangereusement prenante. Je pense que de tous les livres de cette maison d'édition, Nouvelles d'un Myrien fait partie des meilleurs. J'ai été transportée et je suis très impressionnée par l'élégance de la plume.
Nouvelles d'un Myrien c'est un roman qui s'écarte des classiques de fantasy et qui se révèle être un véritable bol d'air frais. L'histoire est entraînante, touchante et très émouvante. N'hésitez pas, foncez, les aventures de Luhan ne vous laisseront pas indifférent ! Pour moi, c'est une valeur sûre. |
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REMERCIEMENTS
Je tiens déjà à remercier Sandra Moyon pour ce service-presse.
J’étais loin. Loin de ma vie, de ma famille, de mon chez-moi, de mes croyances et certitudes. Mon existence s’était continuellement résumée à une unique condition : la servitude, et cet état de fait était inscrit dans mon corps, mon esprit ainsi que mon histoire. Une part de moi avait toujours renié tout ce qui m’a défini, hier comme aujourd’hui, mais on ne peut combattre ce que d’autres ont incrusté dans la chair et dans l’âme de leurs victimes. Pourtant, le cours des évènements m’avait récemment appris que rien n’était définitivement figé. J’en étais arrivé au point où tout me semblait possible et inatteignable à la fois. La contradiction était
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telle, que je ne savais plus quel comportement adopter, ni même comment penser. La seule chose que je savais, c’était que, désormais, plus rien ne serait comme avant… Luhan.
Le tome 1-2 avait été un énorme coup de foudre. Un des meilleurs livres de la collection Valentina, et pour moi une auteur avec un potentiel incroyable. J’ai non seulement eu la chance de découvrir son monde grâce au service presse, mais Sandra m’a aussi donné l’opportunité de dévoré Témérité grâce à un deuxième concours. Et pour ça, je la remercie !
Je me suis retenue pour ne pas enchaîner le tome 3 directement et finalement, c’était un vrai plaisir de replonger dans l’univers de Luhan. Je suis ressortie réellement ravie de ma lecture.
Nous retrouvons Luhan ainsi que son maitre, le fils Denoir. Tous deux sont en route vers les cités royales et s’apprêtent à commencer une toute nouvelle vie là-bas. Rappelons que les parents du maître sont décédés dans d’étranges circonstances et que le monde a pris une dimension toute nouvelle pour Luhan depuis qu’il sait que la société ne se limite pas aux sorciers et aux myriens. Les elfes sont toujours vivants, dans le plus grand des secrets.
Arrivés dans leurs nouveaux quartiers, un nouveau combat attend Luhan et son maitre : ils vont devoir entrer dans le moule et mener des batailles chacun de leur côté. Le maître se voit attribuer un tuteur, Lord Rowner, qui lui-même n’aspire qu’à entraîner Luhan et à développer son potentiel de myrien aux yeux rouges. Quant à ce dernier, la vie ne lui laisse aucun répit, et même s’il est près de sa chère et tendre Lynn, de nombreux obstacles vont se mettre devant lui, rendant son existence bien compliquée. Sans parler du fait qu’il va devoir se plier à une nouvelle routine, loin de la petite vie rassurante qu’il s’était bâti au manoir des Denoir.
Bon, il faut dire que j’avais laissé passer plusieurs mois entre les deux livres. Si certains détails étaient un peu flous pour moi, j’ai néanmoins rapidement retrouvé mes marques dans cette histoire riche en rebondissements et en révélations. On redécouvre avec plaisir les réflexions de Luhan et son combat personnel contre l’oppression.
Pourtant, ici, les difficultés se traduisent différemment. Notre héros, qui a pour habitude de ne faire qu’un avec le décor, se retrouve projeté sur le devant de la scène, et j’ai aimé cette incertitude qui l’entoure et s’épaissit au fil des pages. On sent qu’une aura lugubre plane sur ce nouveau quotidien, qu’une chose vraiment surprenante se prépare. Et j’avais l’impression d’être en permanence sur la corde raide. Luhan est tiraillé de partout, sa conscience se dispute avec son sens du devoir, sans parler des promesses qu’il doit tenir ainsi que de cette bête affamée qui rugit en lui : son désir d’affranchissement.
Au fond, j’étais vraiment triste pour lui, car la vie au château ne lui fait pas de cadeaux. Plus ça va et plus de nouvelles interrogations s’accumulent, le coupant de toute possibilité de sortie.
Un bon point qui mérite qu’on s’arrête deux minutes dessus : l’auteur choisit de donner plus de place à la magie. Dans ce tome, notre héros a enfin l’occasion d’exploiter son potentiel, et j’ai adoré comment cet apprentissage prenait forme, et surtout la découverte d’un de ses pouvoirs. J’ai bon espoir que Luhan devienne fort, doué et plus volontaire grâce à ses capacités.
Ce que j’aime le plus chez lui, c’est le combat perpétuel qui se livre en lui. Ici, de nouveaux problèmes ramènent leur pomme, et il ne sait plus où donner de la tête. Si parfois j’avais envie de le secouer et de lui dire de répondre, de se distinguer des autres, je comprenais néanmoins ses réactions. Et pour ça, chapeau à l’auteur, car elle est parvenue à retranscrire fidèlement le conflit qui se joue en Luhan. Conditionné depuis sa plus tendre enfance, il est là pour obéir et rien d’autre. Servir son maître a quelque chose de rassurant pour lui, de naturel. Luhan a cette étonnante capacité de s’oublier pour rendre la vie des autres plus faciles. Mais bien malgré lui, on lui refile des responsabilités qui donnent lieu à beaucoup de questionnements et à de nouveaux problèmes. Le pauvre n’a pas d’autre choix que de subir.
Le maître m’a fait passer par tous les états d’esprit. Il m’a exaspérée (oh que oui !). Je le trouvais parfaitement égoïste, nombriliste. Il a ses humeurs et vu tout ce qui lui est arrivé c’est compréhensible, mais quand même ! C’est Luhan qui en fait les frais, et injustement. Mais c’est là que je me rends compte aussi à quel point Sandra Moyon est douée. Car on a trop vite tendance à oublier que le maître est jeune. C’est encore un enfant à qui on a demandé de grandir trop vite. Quand on se rappelle ça, on comprend mieux certaines de ses réactions. Lui aussi a ses propres démons à combattre, ses propres batailles à mener.
Par contre, celle que j’avais envie de baffer, c’était Lynn. Autant je l’ai beaucoup appréciée dans le tome 1 et 2 (son côté bravache me plaisait beaucoup), autant ici, à cause d’infimes petits détails, la voir entrer en scène me mettait en boule. Sa façon de violer les pensées de Luhan m’insupportait, sa façon de le rabaisser tout en se montrant suffisante... Pas méchamment, mais suffisamment pour donner l’impression qu’il était idiot. Ce qui est loin d’être le cas ! Moi qui adore Luhan, je ne cessais de me répéter qu’il méritait quelqu’un de plus doux et de plus sensible que Lynn.
Mention spéciale pour Sha et Reru qui m’ont beaucoup fait rire. Je les ai trouvé trop mignons et… j’ai très envie d’en avoir un, du coup (ah ah !).
Vous aurez compris que j’ai dévoré ce roman. C’est un véritable petit bonbon qu’on savoure jusqu’à la dernière page. Il y a chaque fois de nouveaux éléments qui sont là pour éveiller notre intérêt et nous empêcher de décrocher. Cependant j’émets une petite réserve concernant le manque d’action. Tout s’enchaîne très vite à la fin, pour notre plus grand plaisir, mais j’aurais aimé que ce côté haletant ressorte tout au long du livre. Le tome 1,2 n’en avait pas vraiment besoin puisqu’on découvrait le monde ainsi que la situation de Luhan, mais j’attendais de ce tome 3 beaucoup plus d’action, de combat, de lutte.
La plume est tout bonnement incroyable. Sandra Moyon est un peu comme une charmeuse de serpent. Une fois qu’elle nous happe avec ses mots, il est impossible de ressortir de la lecture. Honnêtement, j’avais du mal à décrocher.
En résumé, une histoire toujours aussi addictive, qui génère encore plus de questions qu’au départ, mais qui donne à réfléchir. Pour moi c’est un pari gagné, et même si l’action manque à certains moments, j’ai passé un moment excellent et bien trop court. La fin m’a laissé sur les fesses, j’ai été soufflée par la gravité qui s’en dégageait, et je ne doute pas que le quatrième tome sera époustoufflant !
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