Cleo : La princesse gâtée d'Auranos s'embarque dans un dangereux périple en territoire ennemi à la recherche d'une magie que tous pensent éteinte. Jonas : Un Paelsien rebelle, indigné par les injustices que subit son peuple, se retrouve à la tête d'une révolution qui grondait depuis des siècles. Lucia : L'Enchanteresse, adoptée à la naissance par la famille royale de Limeros, devra découvrir la vérité sur son passé et apprendre à contrôler son héritage surnaturel avant qu'il ne la détruise. |
Magnus : Le prince limérien, élevé dans le sang, la violence et la soif de conquête, réalise que son coeur pourrait lui être bien plus fatal que la plus tranchante des épées. Après des siècles de paix, une rumeur de guerre se propage dans les trois royaumes d'Auranos, de Paelsia et de Limeros. Au centre de ce conflit naissant, une funeste prophétie : une magie perdue, sur le point de resurgir. Pour la maîtriser, tous les coups sont permis et seuls les plus forts, ou les plus rusés, s'en sortiront.
Voilà un moment que je tenais à lire ce livre qui, avec sa couverture envoûtante, attirait immédiatement le regard. Et j’ai fait une exception de taille : j’ai lu le résumé, et je l’ai trouvé parfaitement dosé, avec une présentation qui intrigue tout de suite. Pas de mystère, en adoratrice de fantasy, je suis tombée amoureuse des personnages, de l’intrigue et du monde de Mytica.
Dans Les Cendres d’Auranos, nous suivons plusieurs personnages qui évoluent dans des contextes différents. Il faut d’abord savoir que le pays de Mytica est divisé en trois. Au Sud, il y a Auranos, cité prospère où les gens vivent dans l’opulence et la dépense ; au Nord son antagoniste, Liméros, des terres froides et austères, gouvernées par un roi inflexible. Et enfin Paelsia, les contrées qui se trouvent au milieu, où le peuple se meurt et trime sans relâche.
Une magie très particulière imprègne les terres de Mytica. Mais cette magie se meurt et tout le monde la convoite. Elle a donné lieu à des religions que les trois royaumes n’interprètent pas de la même façon, ce qui engendre des conflits et un certain mépris.
Le livre passe entre plusieurs points de vue, ceux de personnages très différents les uns des autres. Notamment Cleo, la fille du roi d’Auranos, Magnus, le prince de Liméros, Lucia, sa soeur, et Jonas, un habitant de Paelsia. Tous portent leur croix, mènent leurs combats et apprennent de leurs erreurs respectives. L’intrigue avance en entremêlant leurs vécus personnels, dans un univers qui promet le sang et le chaos.
Hum, par où commencer ? Au début, j’avais cette peur d’avoir affaire à une intrigue trop complexe, avec des démêlées politiques trop lourdes. Mais la réalité est tout autre. Contre toute attente, Les Cendres d’Auranos s’inscrit dans la jeunesse, avec un style tout ce qu’il y a de plus accessible, mais une trame extrêmement bien bâtie. Les quatre histoires que nous suivons (celles de Cleo, Jonas, Magnus et Lucia) sont différentes les unes des autres, mais convergent toutes dans la même direction et vers le même dénouement. Si au début on les apprivoise en douceur, on finit par assister à bien des aventures qui, comme une série de dominos, nous amènent à une histoire globale saisissante et impossible à lâcher.
Les cent premières pages posent les bases et j’ai eu cette sensation d’avancer à tâtons, emmagasinant les informations afin de faire les connexions progressivement. Pour cela, l’auteur est très forte, car sans bien comprendre comment, on se prend vite au jeu des intrigues politiques et des quêtes magiques. C’est un mélange subtil qui n’en a pas fini de m’émerveiller. Et si l’histoire paraît complexe racontée comme ça, le lecteur ne le perçoit pas de cette façon, car l’auteur disperse les informations et les retournements de situation de façon à ne pas nous perdre. On évolue dans l’histoire comme un poisson dans l’eau, à tel point qu’il est difficile d’en sortir (si, si !).
Venons-en aux personnages… Si vous saviez comme je me suis régalée ! Le fait de suivre des protagonistes qui sont dans des camps diamétralement opposés m’a empêché de vraiment prendre position. On s’aperçoit que rien n’est tout noir et tout blanc dans le conflit, et que chacun a ses démons à combattre. J’ai aimé toutes ces nuances, je me suis sentie impliquée et transportée dans leurs tourments.
Bon, je le dis haut et fort, mon grand chouchou, c’est Magnus. Comment ne pas fondre devant ce garçon aux allures de brute épaisse, mais aussi sensible qu’empathique ? J’ai adoré son attitude, ses peurs qu’il ne laisse jamais transparaître, et surtout son dilemme… Ce dilemme (dont je ne parlerai pas pour ne pas vous gâcher la surprise) est original et amené de façon très douce, pour ne pas heurter la sensibilité du lecteur. C’est à travers les yeux de Magnus que l’on apprend à apprécier Lucia, cette jeune fille que j’ai encore du mal à cerner, cela étant dit. Cleo est aussi intéressante dans son genre. Alors oui, elle est gâtée, habituée à tout avoir et tout de suite, mais comment lui en vouloir ? Princesse d’Auranos, elle n’a jamais manqué de rien et n’a pas conscience des choses qui paraissent évidentes au bas peuple. Mais là où ça devient sympathique, c’est que Cleo ne va pas non plus être épargnée par les conflits et toutes ces embuches vont l’aider à grandir et à s’affirmer. J’ai eu un peu plus de difficulté à apprécier Jonas. Si je comprends ses désirs de revanche, je suis restée assez extérieure à son vécu.
J’ai bien envie de vous conseiller de ne vous attacher à personne – car l’auteur n’y va pas de main morte –, mais c’est mission impossible, les personnages sont attendrissants d’une manière ou d’une autre, et ils sont tous parvenus à faire vibrer la corde sensible chez moi (faible que je suis).
Les personnages secondaires sont pour beaucoup assez détestables. Je ne citerai pas de nom, mais si nos héros croisent la route de personnes bienveillantes, d’autres mériteraient bien de s’étouffer avec leur langue. Je parle surtout du roi Gaïus, le père de Magnus et Lucia, que j’ai trouvé cruel au possible et que j’avais envie de voir disparaître sur le champ !
Vous l’aurez compris, cette saga mérite amplement que l’on se penche dessus. Grâce à une plume simple et une machination complexe, l’histoire transporte à mille lieues de notre monde à nous. Le suspens était parfois tellement insoutenable que j’avais envie de sauter des pages pour savoir ce qu’il allait advenir des héros. Il y a aussi ce petit soupçon de magie qui promet de grandes et de belles choses dans les tomes suivants. De quoi ravir les grands amoureux de fantasy.
En résumé, Les Cendres d’Auranos est un roman que je recommande chaudement. J’ai été agréablement surprise par la complexité et la maturité de l’intrigue, sans parler des personnages qui font naître chez nous un tas de sentiments contradictoires. Au menu : manigances politiques, légendes folkloriques, romances et sacrifices… Laissez-vous tenter. Faites-moi confiance, c’est une valeur sûre.
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REMERCIEMENTS
Je remercie les éditions Michel Lafon, et tout particulièrement Camille, pour leur confiance.
La guerre fait rage…
Dominez la magie. Cleo : La princesse déchue est prisonnière de son propre palais, promise à celui qui a tué le seul homme qu’elle ait jamais aimé. Jonas : Le chef des rebelles rassemble l’opposition à travers le pays pour venger son peuple et renverser Gaïus, le roi du Sang. Magnus : Le prince limérien est contraint de suivre les traces de son père, Gaïus, mais ne peut se résoudre à renoncer à son amour pour Lucia, sa sœur adoptive. Lucia : L’Enchanteresse a sombré dans un profond coma après avoir invoqué une magie |
interdite pour ramener son frère des frontières de la Mort. Pourtant, c’est entre ses mains que repose l’avenir du continent. L’impitoyable Gaïus, le conquérant des trois royaumes, est prêt à tous les sacrifices pour régner en maître. Suivant une ancienne prophétie, il réveille une force ancestrale dans les cendres d’Auranos, une force dont la puissance provoque une chaîne de cataclysmes qui pourraient bien changer le destin du monde.
Haaaaaa Le Dernier Royaume… Une saga que j’ai découverte l’an dernier et qui m’a complètement chamboulée. Un petit bijou de la Fantasy dans un écrin de sadisme et de sang. J’étais plus qu’impatiente de retrouver Magnus, Lucia, Cleo et Jonas dans leurs luttes personnelles. Eh bien, le moins que l’on puisse dire, c’est que j’ai été servie, et copieusement ! Le Roi du Sang m’a transportée comme jamais je ne l’aurais cru. J’ai dévoré ce roman et très franchement, je n’ai rien trouvé à redire.
Retour à Mytica, mais cette fois-ci, plein phare sur Auranos. Après le cliffhanger ô combien intense de Les Cendres d’Auranos, nous retrouvons les personnages auxquels nous avons eu le temps de nous attacher tout le long du premier opus (attention, c’est le moment des spoilers. Passez au paragraphe suivant si vous voulez éviter tout ça). Cleo a perdu des êtres chers et se voit devenir la prisonnière du roi Gaïus. Là voilà contrainte de jouer la princesse éperdue de soulagement, alors qu’en coulisses, sa vie est menacée à chaque instant. Magnus doit composer avec ses actes et ses douleurs, tout en faisant de son mieux pour devenir le fils que son père cherche à modeler. Lucia, plongée dans un coma inexplicable, en apprend plus sur les légendes et les croyances que l’ont trouve à Mytica. Quant à Jonas… Eh bien Jonas mène la rébellion, et ce n’est pas de tout repos.
Ma lecture de l’Acte I remonte à quelques mois, et je craignais d’avoir oublié une grande partie de l’intrigue. J'ai pataugé pendant trois ou quatre pages, puis tout s'est remis en place le plus naturellement du monde. L'auteur nous offre des petites explications bienvenues sur ce qui s'est déroulé dans le tome précédent, si bien que je me suis remise dans le bain avec une facilité déconcertante. Dès les premiers instants, le récit est devenu hautement addictif et je n’ai pas su m’en séparer.
La particularité de la saga, c’est que l’on se sent très vite à l'aise dans cet univers. Les complots et les tensions sont ancrés dans l'histoire et Morgan Rhodes nous offre une multitude de points de vue.
Dans ma chronique du tome 1, je parlais d'une trame qui pouvait sembler complexe vue dans son ensemble, à la seule différence que Morgan Rhodes a su rendre ça très accessible. Et cette affirmation trouve encore plus de sens dans l’Acte II. Il y a énormément d'éléments, c'est à la fois très simple et très compliqué. L'auteur noue les intrigues de façon à toujours embarquer le lecteur dans son sillage, si bien que l'on ne perd jamais notre chemin. L'histoire est claire et sans zone d'ombre. Tout est merveilleusement bien pensé. Les retournements de situation arrivent là où on ne les attend pas et font avancer l'histoire comme sur un jeu d'échecs ! Un personnage bouge son pion, et les répercussions s’appliquent à tout le monde, sans exception.
Non vraiment, on a jamais le temps de s'ennuyer et je n'ai pas su déceler de longueur. Morgan Rhodes a une façon très personnelle de construire son histoire. C’est clair, on a l'impression qu'elle nous prend la main et nous guide à travers les machinations politiques. Je ne me suis pas sentie perdue et j’ai même eu la sensation de bénéficier d’un immense privilège en assistant à des scènes très tendues, aux conséquences néfastes. La trame enfle et prend des proportions insoupçonnables.
Ce tome 2 est dans la continuité du premier. L'auteur ne se précipite pas et fait preuve de méthode dans ce qu'elle entreprend. On a cette sensation que tout repose sur un équilibre précaire. Les décisions d'un personnage peuvent influencer la vie de tous les autres. Certains ne se connaissent pas, mais leurs destins sont intimement liés. De leurs agissements découlent une série d'événements susceptibles de marquer les esprits. C'est un peu comme l'effet papillon. Un simple battement d'ailes peut être à l'origine du chaos.
Les personnages, maintenant… Toujours aussi charismatiques. On les découvre à travers les yeux de différents protagonistes, ce qui multiplie les angles de vue.
Certains se montrent malfaisants, dénués de la plus petite once de bonté. De nouveaux points de vue apparaissent également. L’auteur nous accorde la faveur d’entrer dans la tête de personnages énigmatiques. Évidemment, le lecteur en sait plus que les protagonistes. De ce fait, on n'a qu'une envie : intervenir dans l'histoire et redistribuer les cartes !
Morgan Rhodes ne craint pas de heurter ses personnages. Les morts sont bien souvent brutales, inattendues, choquantes. On ignore ce que l'on trouvera à la page suivante ; c'est une découverte perpétuelle.
Il y a également une petite pincée de romance pas du tout désagréable. Et comble du bonheur, aucune mièvrerie, les histoires de cœur sont toujours secondaires ! Les démêler, ce n'est pas facile non plus. Des amours interdites, impossibles, improbables... Il y en a pour tous les goûts. Moi qui suis assez romantique, je suis servie !
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Cleo, la princesse d’Auranos, est prête à tout pour reconquérir son trône. Pour cela, elle doit retrouver les Quatre Sœurs, ces cristaux qui renferment la puissance des éléments.
Magnus, le prince limérien, a vu la rébellion organisée par Jonas étouffée dans le sang. Désormais il doit choisir son camp, celui de sa famille, ou celui de la justice. L'empereur Kraeshien ne recule devant aucune bassesse pour dominer le continent de Mytica et dérober sa magie. Les Sentinelles n’ont d’autre choix que de rallier Lucia l’enchanteresse à leur cause s’ils veulent survivre. |
Mytica a été unifiée dans le fer et dans le sang. Ce nouveau royaume est gouverné d’une main impitoyable par Gaius. Le roi machiavélique n’a qu’un objectif : s’emparer des Quatre Sœurs et détourner leur pouvoir pour anéantir ses ennemis. Plus que jamais, celui qui s’appropriera la magie décidera du destin du monde. Pour le meilleur… ou pour le pire.
Le Dernier Royaume, ou la saga hautement addictive qui me donne toujours l’impression de trouver le monde moderne beaucoup trop ennuyeux… Dans ce troisième opus, on sombre de plus en plus dans un univers dangereux et on ne peut pas dire que l’auteur rallonge l’histoire inutilement. Chaque chapitre a son importance, chaque information est un élément qui vient ajouter sa pierre à l’édifice. C’est un énorme et retentissant coup de cœur !
Les choses ont beaucoup changé depuis le tout premier tome. Les actions de Jonas ont eu des répercussions dramatiques, mais lui ont permis, à lui et à Magnus, d’être témoins de phénomènes magiques. Les garçons le savent désormais, les Quatre Sœurs existent bel et bien et les desseins du roi Gaius ne sont pas dénués de sens. Du côté de Cléo, il se pourrait qu’elle ait une nouvelle alliée, quelqu’un susceptible de lui apporter ce qu’elle a toujours désiré : prendre sa place sur le trône d’Auranos. Lucia peine à maintenir en elle la noirceur de sa magie élémentaire, et dans le Sanctuaire, les manigances vont bon train. Les plans de Mélénia vont-ils se concrétiser, oui ou non ?
Un peu nul, ce résumé, non ? Il est délicat de vous parler de l’histoire sachant qu’elle évolue à toute allure. Mais qu’est-ce que j’ai aimé ça ! C’était comme de se retrouver dans l’œil du cyclone. Le monde part en vrille tout autour de moi et j’y assiste, en simple spectatrice.
Comment vous expliquer à quel point j’ai apprécié, aimé, surkiffé, adoré et raffolé de cette suite ? Les mots me manquent encore à ce stade, mais bon sang… Quelle tuerie ! Je suis passée par un maelstrom de sensations, et je n’ai pas été déçue du voyage. Ce qui fait la force du Dernier Royaume, c’est le tempérament de ses personnages et les choix qui en découlent. C’est la complexité de ce qui les lie et les conséquences de leurs actes qui se répercutent toujours ailleurs, d’une manière ou d’une autre.
Ce que j'aime dans cette saga, c'est qu'aucune situation ne reste figée, tout peut arriver. Morgan Rhodes ne craint pas de démolir des faits qui paraissent immuables, et d'en faire quelque chose de totalement différent. Il faut s'attendre à tout, ne jamais penser qu'elle se repose sur ses lauriers. Car il y a toujours un événement inattendu en préparation.
Chaque personnage mène ses propres croisades. Leurs desseins et leurs rêves sont différents, mais tous tendent vers un but commun et proprement égoïste : mettre la main sur les Quatre Soeurs, s'approprier leur pouvoir.
Le roi Gaius... Ralala, celui-là si je le tenais, il passerait un sale quart d'heure ! J'ai envie de le voir souffrir et périr de façon très, très lente. Je souhaite tellement qu’il ait les deux pieds dans la tombe (ou ses membres éparpillés aux quatre coins de Mytica), qu'à chaque fois qu'il obtient ce qu'il veut, je sens la colère enfler en moi comme une vague. C'est épidermique, je peux plus le sentir, ce bonhomme. Néanmoins, j'adore le haïr et entretenir ma colère à son égard. Il est passé maître dans l'art de la manipulation.
Et il n'est pas le seul ! Il y en a qui se montrent si froids, si profondément mauvais, qu'on se demande comment le désir de conquête peut constituer un leitmotiv suffisant ! Certains personnages jouent sur deux tableaux, rendant l'intrigue encore plus corsée. Les plus malveillants ne sont pas toujours ceux que l'on croit, néanmoins. Il faut bien garder cela en tête lorsque l'on lit ce livre.
De nouveaux protagonistes font leur entrée dans cet univers impitoyable. Ils posent leurs pions et les avancent, en attendant patiemment leur tour (ou pas !). Le lecteur oscille donc entre curiosité et méfiance. C'est un éternel jeu des devinettes. Plus l'intrigue avance, plus les objectifs de chacun se dévoilent. C'est le moment de choisir son camp. La limite entre le bien et le mal, l'égoïsme et la cause noble se mélangent. Rien n'est tout blanc ou tout noir et sortir son épingle du jeu n'a rien d'une promenade de santé.
Les alliances se font et se défont, la quête magique est au cœur de tout. Hélas, les enjeux sont tellement grands qu'il n'est pas encore évident à ce stade de poser ses pronostics. Mais quelque part, c'est très agréable de se laisser porter sans chercher à savoir ce qui nous attend dans la scène suivante. Car quoi que l'on s'imagine, Morgan Rhodes trouvera toujours le moyen de nous surprendre. D'une manière ou d'une autre.
Des liens particuliers se créent entre certains personnages. Stratégie ? Amitié ? Ou prémices d'une histoire d'amour ? Je n'ai toujours pas découvert la vérité, toujours est-il que c'est follement amusant de se poser la question et de s’imaginer les futurs possibles.
Je me demande comment l'auteur parvient à s'y retrouver. Il se passe énormément de choses dans ce tome. Les révélations et les enchaînements d’action rendent tout cela tortueux et compliqué, sans que ce soit incompréhensible pour autant, bien au contraire.
Le maître mot dans Le Ralliement des ténèbres : manipulation. Ne faites confiance à personne, méfiez-vous de tout le monde sans exception ! Si vous essayez de coller une étiquette aux personnages trop rapidement, vous risquez de vous casser les dents ! Personnellement, je pensais avoir compris beaucoup de choses, je me suis fait balader comme une amatrice. Maintenant, l’idée est de savoir qui va réussir à sortir vivant de tout cela…
En résumé, c’est un immense coup de cœur ! Des retournements de situation en veux-tu en voilà, j’en avais le tournis. Morgan Rhodes joue de nombreuses cartes et cette fabuleuse épopée est rondement bien menée. Les personnages d’aujourd’hui n’ont plus rien à voir avec les petits poussins sortis du nid dans Les Cendres d’Auranos. Un délice !
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Cleo, la princesse d’Auranos, est plus déterminée que jamais à venger son peuple. Pour cela, elle devra s’affranchir de ses doutes et agir en reine.
Magnus, le prince limérien, est de nouveau déchiré entre l’amour et le devoir. Et cette fois-ci, il n’aura pas d’échappatoire. Lucia, le cœur brisé et aveuglée par la rage, s’est alliée au dieu du Feu avec un seul objectif : consumer le monde des flammes de leur vengeance. Jonas, le rebelle déchu, devra reconquérir les siens après l’échec cuisant infligé par les Limériens. |
Plus que jamais déterminé à s’approprier les Quatre Sœurs et leur magie, le roi du Sang part à la conquête du continent de Kraeshia. Là-bas, il découvrira un souverain plus terrible encore que lui : l’empereur kraeshien, qui ne recule devant aucun sacrifice pour imposer sa puissance. Une seule femme pourra s’imposer entre ces deux cruels monarques. Une femme qui pourrait bien changer à elle seule le destin du monde.
Je n’ai pas attendu d’oublier les tomes précédents pour commencer celui-là. L’acte III m’avait laissée avec une impérieuse envie de dévorer la suite. Le Dernier Royaume fait partie de mes sagas fantasy préférées, et je suis toujours sûre et certaine d’adorer l’histoire de Morgan Rhodes à chaque fois que je commence un nouveau tome. Les Déferlantes de givre ne m’a pas déçu, loin de là, et gagne en profondeur et en noirceur, comme c’était à prévoir.
À la fin de l’acte III, ô combien épique, nous avons quitté Nicolo, en proie à une peine sans nom après la perte d’une personne chère à son cœur ; Magnus, lui, a appris à écouter ses sentiments et s’est pour la première fois opposé aux ordres de son père. Cleo l’accompagne, même si sa vie est continuellement en danger et qu’elle nourrit une grande méfiance à l’égard du prince. Amara, passée maître dans l’art de tuer et de voler, s’est fait la malle chez papa, et Lucia, elle, a décidé qu’elle se vengerait. Elle s’est donc alliée au Dieu du Feu. L’équilibre de Mytica n’a jamais été aussi précaire. À tout instant, le continent pourrait être en proie aux flammes…
Pfffiou que dire, que dire ? En refermant ce livre, j’ai eu envie de soudoyer l’auteur pour obtenir quelques détails croustillants de la suite qu’elle nous concocte. Parce que oui, ce tome est un nouveau bond en avant dans la trame, une véritable tempête, une source de joie, de soulagement, de crainte et d’angoisse. En tant que lectrice, je me suis sentie ballottée en tout sens, virevoltant entre les histoires, les peines et les remords. Car Le Dernier Royaume, c’est ça : un imbroglio de sentiments à l’état brut et de situations à première vue inextricables. Autant dire qu’il est impossible de s’ennuyer !
Les Quatres Soeurs se retrouvent éparpillées dans tous les coins de Mytica - et même au-delà. Elles passent de main en main dans un méli-mélo délicieux. Ce que j'aime le plus dans cette saga, c'est que rien n'est jamais statique ou inchangé. Les situations se nouent et se dénouent de façon surprenante et l'auteur ne fait rien dans la demi-mesure. Depuis le temps, je commence à connaître sa patte si caractéristique, sa manie de reconsidérer les choses en permanence. Cette saga est une épopée perpétuelle qui nous laisse chaque fois comme deux ronds de flanc.
Vous vous dites sans doute qu’au bout d’un moment, je ne devrais plus être aussi admirative… Eh bien si ! J’ai beau essayer de deviner comment les choses vont se terminer, je me fais toujours avoir. Je n’ose imaginer le travail colossal que toutes ces intrigues demandent. Chaque acte recèle de secrets bien enfouis, qui nous sont dévoilés progressivement et toujours à un moment inattendu. Quelle imagination ! Quel génie !
Dans Les Déferlantes de givre, il y a toujours plus de points de vue, toujours plus de profondeur. Les personnages tout en nuances et les rebondissements nous tirent des soupirs d'exaltation. Ce tome n’est en aucun cas transitoire, il ne cherche pas à combler les failles. Il apporte tout autant de questions que de réponses. Et puis il en émane des valeurs multiples qui peuvent s’accorder avec notre vie à nous, et c’est aussi ce que j’adore. Morgan Rhodes nous prouve que beaucoup d’actes au cours de notre existence sont guidés par l’amour et le besoin de reconnaissance. Et aussi que derrière tous les monstres se cache un être pétri de douleur et de remords. On apprend tout cela en évoluant aux côtés d’un florilège de personnalités.
Bien que fictifs, les personnages ne manquent pas de réalisme. Ils ont chacun leurs failles, leurs limites et on n'a pas affaire à des surhommes indestructibles qui déciment tout sur leur passage, ou encore à des princesses parfaites sans une mèche de travers. Leur statut n'est pas immuable et les choses peuvent basculer l'espace d'une seule et unique page.
Une fois encore, je suis estomaquée des changements opérés depuis le tout premier tome. Les protagonistes qui ne pouvaient pas se pifrer sont désormais des alliés ; les plus fragiles et les plus vulnérables se sont transformés en machine à tuer... C'est bluffant. Le chemin parcouru est colossal et je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose me dit que je suis encore loin, très loin, d'avoir tout lu.
De nouvelles alliances émergent, des associations que l'on n'aurait jamais cru possibles. Magnus, Cleo, Jonas et les autres nous réservent bon nombre de surprises. À peine pense-t-on que l'intrigue ne pourra pas aller plus loin, que Morgan Rhodes est arrivé au bout du bout, qu’un élément inattendu survient et nous laisse coi d'étonnement.
Et ce tome-ci est un tournant dans l’histoire. Désormais, Gaïus n'est plus le monarque le plus cruel. Il est obligé de faire un peu de place sur le podium pour laisser monter l’empereur de Kraeshia. Ce coude à coude entre eux m'a laissée béate d'admiration. L'auteur est parvenu à donner plusieurs visages à la monstruosité, au point que l'on ne sait plus qui il faut craindre le plus. Disons ce qui est, à côté de l'empereur Kraeshien, Gaïus passe pour le roi des bouseux…
Il y a toujours plus de romance, toujours plus de joutes politiques, et le lecteur est aux premières loges pour y assister. Comme nous bénéficions de différents points de vue, il nous est possible de déceler les mensonges des vérités, et il n’y a pas plus jouissif.
J’ai néanmoins une seule chose à redire, une grosse grosse déception : c’est que l’attente avant la sortie de l’acte V va être interminable !
En résumé, de surprise en surprise, on foule les terres de Mytica - et bien au-delà - avec la certitude que Morgan Rhodes est un génie, et qu'il suffit de la suivre aveuglément. Le Dernier Royaume est LA valeur sûre en fantasy, la saga qui ne peut pas décevoir. Tout fan de littérature de l’imaginaire se doit de connaître cette histoire.
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REMERCIEMENTS
Un très grand merci aux Éditions Michel Lafon – et tout particulièrement Camille – pour cet envoi et pour leur confiance.