Lily Blossom Bloom n’a pas eu une enfance très facile, entre un père violent et une mère qu’elle trouve soumise, mais elle a su s’en sortir dans la vie et est à l’aube de réaliser le rêve de sa vie : ouvrir, à Boston, une boutique de fleurs.
Elle vient de rencontrer un neuro-chirurgien, Lyle, charmant, ambitieux, visiblement aussi attiré par elle qu’elle l’est par lui. Le chemin de Lily semble tout tracé. Elle hésite pourtant encore un peu : il n’est pas facile pour elle de se lancer dans une histoire sentimentale, avec des parents comme les siens et Atlas, ce jeune homme qu’elle avait rencontré adolescente, lui a laissé des souvenirs à la fois merveilleux et douloureux. Est-ce que le chemin de Lily est finalement aussi simple ? |
Il arrive parfois que l’on tombe sur un livre qui nous bouleverse à vie. Le genre de livres qui nous marque au fer rouge et dont on se souvient 1 mois, 1 an, 10 ans plus tard. Les souvenirs sont vivaces, inchangés. Et même si je n’ai terminé ce roman qu’il y a quelques jours, je sais d’emblée qu’il entre dans cette catégorie.
Lily Bloom est une jeune fille normale qui a décidé il y a peu d’ouvrir son affaire comme fleuriste. Sous des dehors heureux et insouciants, elle a néanmoins un passé chargé. Des soucis à la maison et un premier amour atypique : Atlas. Elle n’a jamais réussi à l’oublier, et pourtant, le jour où sa route croise celle de Ryle, sa vie bascule. Tout n’est pas toujours facile entre eux, mais l’amour est là. Le jour où leur quotidien dérape, Lily voit son passé lui revenir en plein visage. Pour échapper à cette boucle infernale, elle va devoir grandir, s’affirmer et surtout… se montrer forte.
La première scène est déjà saisissante. Lily fait la rencontre de Ryle et une étrange connexion s'établit entre eux. Seuls au monde en pleine nuit, ils se font des confidences, de celles que l'on garde généralement pour soi habituellement. Dès cet instant, Colleen Hoover a joué avec moi comme un charmeur de serpent. Il y avait dans cette scène quelque chose d’assez indescriptible que je n’ai pas réussi à déterminer sur le moment.
Pourtant, l’histoire en elle-même commence de manière assez banale. N’ayant pas lu le résumé, j’ignorais totalement à quoi m’attendre. J’ai très bien fait de ne pas me renseigner, car l’effet de surprise était total. Jusqu’à la moitié du livre, rien d’exceptionnel. On suit l’évolution de la relation entre Lily et Ryle. C’est mignon, c’est intense et parfois très sensuel. Mais au fond, on sent bien que ce n’est pas tout, que quelque chose se trame. Je ne sais pas très bien comment l’auteur ait parvenu à installer cette certitude, mais c’est presque comme si on voyait le compte à rebours s’égrener.
Après ça, tout bascule. Et je vous jure que si j'avais pu entendre mon coeur à ce moment précis, il sera tombé dans un grand « Clong ». J’ai eu envie de pleurer de dépit, de colère et de tristesse. Les thèmes abordés sont universels et ont trouvé écho en moi. Ce que j’ai découvert dans ce livre, je n’étais même pas venu le chercher. Je m’attendais à une histoire d’amour compliquée comme seule Colleen Hoover sait les créer, et finalement je suis ressortie avec autre chose.
Le plus incroyable là-dedans, c’est que le récit nous amène vers un cheminement bien particulier. Le sujet principal ne peut pas laisser indifférent. On a tous plus ou moins une prise de position ferme là-dessus.
Pourtant, l’auteur parvient à renverser la vapeur en nous poussant à regarder les choses sous un autre angle. Tout n'est pas noir ou blanc, la vie n'est qu'un amas de gris et le futur est ce que l’on en fait. Elle nous oblige à remettre en question ce en quoi en croit, nous démontre que les jugements hâtifs que l’on peut fonder sur une personne sont bien souvent erronés. Et tout ça dans une palette de nuances. C'est pourquoi je n'ai détesté aucun personnage, malgré certains actes répréhensibles. Ils font tous des erreurs, mais chacun d’eux mérite d’être aimé.
Ces personnages, je les ai adorés. C’est terrible et je m’en étonne moi-même. Lily est une des figures féminines les plus touchantes que j’ai pu rencontrer au détour d’un roman. Elle tombe peu à peu au cœur d'une spirale infernale, et on sombre avec elle. Les incidents se succèdent, on en vient à douter avec elle, à vouloir céder lorsqu’elle flanche, à vouloir la relever lorsqu’elle tombe. C’est rare que je me sente autant dans l’empathie avec un personnage de roman, mais c’est l’effet Lily.
Je ne m’appesantirai pas sur les autres personnages, non pas parce qu’ils ne le méritent pas, mais parce qu’ils nécessitent d’être découverts et apprivoisés. Après cette lecture, je suis sûre d’une chose : Colleen Hoover a tout compris sur le genre humain.
Elle ne fait rien dans l'excès. On se laisse entraîner avec une douceur infinie dans les méandres tortueux de son récit. Tout n'est pas beau (il y a même des choses très moches et très tristes), mais chaque mot est empreint d'une grande beauté et d'une force singulières. Il n'y a qu’elle qui parvienne à me faire ressentir ce genre de choses. De la simplicité comme je l'aime, beaucoup de situations inextricables comme je les aime, de la passion comme je l'aime : du Colleen Hoover tout craché !
Je ne peux pas conclure cette chronique sans parler des notes en fin d’ouvrage. Des notes qui ont achevé de m’émouvoir et de me bouleverser. Ce roman porte merveilleusement bien son nom, et cette conclusion est digne d’un chef d’œuvre, ni plus ni moins.
En résumé, Jamais plus est un immense coup de cœur. Un début très soft – d'une grande normalité – mais des événements qui finissent pas réduire notre coeur en miettes. Des vérités toutes nues, des scènes déchirantes... un véritable ascenseur émotionnel de 400 pages. À ce jour, il n’y a pas meilleure romancière que Colleen Hoover, et ses personnages n’ont jamais été aussi vrais ni aussi authentiques. |
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