Merit Voss sait qu'elle est une fille un peu bizarre. Elle collectionne, par exemple, les trophées qu'elle n'a pas gagné. C'est en voulant en acquérir dans une brocante qu'elle fait la connaissance d'un séduisant jeune homme, Sagan. Il lui plaît immédiatement mais elle va vite réaliser que la situation risque d'être un peu plus compliquée qu'elle ne le pensait et que l'alchimie qu'elle a cru percevoir entre eux, a peu de chances de se développer.
Rien n'est jamais simple dans la famille Voss. Ses parents sont séparés officiellement mais vivent encore sous le même toit, celui d'une ancienne église désaffectée. Son père a épousé l'infirmière de son ex-épouse, qui l'a assistée lorsqu'elle a eu un cancer. Ses |
frères et soeurs ont des traits de caractère qu'elle n'apprécie pas et qui le rendent aussi étranges que leurs parents. Merit ne supporte plus cette famille dont elle juge sévèrement chaque membre.
Mais, le pire est peut-être à venir quand elle découvre que les apparences sont peut-être trompeuses. Quand la vérité se dévoile, lorsque des secrets bien gardés commencent à émerger,
Merit est confrontée à une tâche difficile : remettre toutes ses certitudes en question.
Mais, le pire est peut-être à venir quand elle découvre que les apparences sont peut-être trompeuses. Quand la vérité se dévoile, lorsque des secrets bien gardés commencent à émerger,
Merit est confrontée à une tâche difficile : remettre toutes ses certitudes en question.
Les livres de Colleen Hoover sont particuliers à mes yeux. Ils font partie des seuls que j’ouvre sans avoir lu la quatrième de couverture au préalable. En entamant À première vue, je ne savais donc pas de quoi ça parlait. La seule chose dont j’étais certaine, c’était que j’allais passer un excellent moment. Ça n’a pas raté. Une fois encore, Colleen Hoover est parvenue à m’en mettre plein les yeux.
Nous suivons Merit Voss. Sa vie n’a rien de banal. Outre le fait qu’elle chine dans les brocantes à la recherche de trophées dès qu’elle passe une journée un peu moisie, elle vit également dans un endroit plus qu’atypique, au milieu d’une famille tout aussi singulière. Son père a racheté une église désaffectée et vit avec ses quatre enfants, son ex-femme Victoria et sa nouvelle épouse Victoria (oui, oui, vous avez bien lu, il n’y a aucune erreur !). Les enfants ne sont pas en reste non plus et Merit se sent de moins en moins proche de son grand frère qui ne reste jamais seul dans la même pièce qu’elle et sa propre sœur jumelle, Honor, qui préfère la compagnie des jeunes hommes mourants. Puis un jour, Merit rencontre Sagan. Une méprise et un emménagement plus tard, voilà que sa vie déjà bien remuante se complique davantage. Les secrets se dévoilent, les vérités se hurlent et remettent tout en question.
Dès les premières pages, j’ai été saisie par l’histoire et les tendances assez étranges des personnages. Il y a quelque chose de grisant à les suivre, car ils sont pour beaucoup assez mystérieux. L’héroïne semble déjà les connaître par cœur, mais on s’aperçoit très vite que derrière les sourires et les non-dits se cachent de grandes énigmes. Il est plaisant d’à la fois se laisser porter et enquêter sur chaque membre de la famille Voss. J’ai eu plus d’une fois l’impression d’entrer dans l’intimité de ces gens et d’être témoin d’une véritable tranche de vie.
Ce qui rend cette histoire aussi attractive, c’est que rien n’est dit de manière directe. On apprivoise les personnages de page en page et l’auteure parvient à entretenir un suspens autour de leurs histoires, leurs tempéraments et leurs secrets. Il m’est arrivé de deviner bien à l’avance, mais cela n’a en rien entaché mon plaisir.
L’espace de 340 pages, l’histoire n’a de cesse d’évoluer. Plus les chapitres défilent et plus le quotidien de Meritse fait compliqué, oppressant, presque malsain. Elle étouffe sous le poids des secrets qu’on lui demande de garder, et sous celui de ses propres cachotteries.
Merit Voss fait partie de ces héroïnes que je ne suis pas près d’oublier de sitôt. Elle est parfaitement imparfaite, dénuée de filtre et frappe là où ça fait le plus mal. On apprivoise un personnage plutôt insaisissable. Comme toute adolescente, elle a ses complexes et ses doutes, mais on comprend très vite que c’est plus profond. Il y a un malaise tenace chez elle, ainsi qu’une sensibilité qu’elle s’applique à dissimuler.
Je me demande si quiconque remarquera mon mutisme. Non que je boude qui que ce soit. J’ai dix-sept ans. Je ne suis plus une enfant. Pourtant, la plupart du temps, je me sens invisible dans cette maison, et je suis curieuse de savoir combien de temps il faudra pour que quelqu’un s’aperçoive que je ne dis plus un mot.
Je me rends compte que c’est un peu passif-agressif, mais ce n’est pas comme si je le faisais pour leur prouver quelque chose. C’est juste à moi que je veux le prouver. Je me demande si je tiendrai une semaine entière. J’ai lu un jour une citation qui disait : « Ne vis pas pour que ta présence se remarque mais pour que ton absence se ressente. ».
Personne dans cette famille ne remarque ma présence ni mon absence. Alors qu’avec Honor ce serait évident. Mais je suis née en second, ce qui ne fait de moi qu’une fade copie de l’originale.
Vilain petit canard de sa fratrie, Merit a son caractère. Et pas un caractère facile, typique d’une jeune fille en souffrance. Mais à côté de cela, on ne peut s’empêcher de l’aimer. Car contre toute attente, elle est surprenante, drôle, et m’a régalé de délicieuses punchlines :
Je t’aimais mieux avant de te rencontrer.
Concernant Sagan et sa relation avec notre héroïne, je l’ai trouvée douce et chargée de beaucoup de sentiments. Colleen Hoover en parle avec une simplicité et un naturel qui n’appartiennent qu’à elle (je n’ai vu ce genre de choses que dans ses romans), et c’est sans doute ce que j’aime le plus avec sa plume, en dehors du fait que ses univers sortent chaque fois des sentiers déjà foulés des milliers de fois.
Je déteste son apparence. Je déteste ses cheveux. Et encore plus sa bouche. Il a les lèvres bizarres, sans plis, comme la plupart. Elles sont lisses et tendues, et ça m’énerve chaque fois que je les vois. Ça me rappelle quand elles m’embrassaient.
Un dernier petit mot pour la couverture. Ici, elle est parfaitement raccord avec l’histoire. Elle prend tout son sens et devient de plus en plus évidente à mesure que l’on avance dans la lecture. Je suis juste un peu déçue du titre un peu passe-partout, alors que celui de la VO est nettement plus parlant : Without Merit (traduction : « Sans Merit »).
En résumé, c’est sans fausse pudeur que Colleen Hoover nous livre une histoire qui, sous des dehors simples, renferme une grande profondeur et des messages d’amour et de pardon. Entourés d’une aura mystérieuse, l’humour et le drame se mêlent à la perfection.Famille, sexe, intimité, pardon, trahison... tout se mêle pour nous dévoiler une histoire riche et tout simplement humaine.
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REMERCIEMENTS
Un grand merci à l'équipe d'Hugo Roman pour cette merveilleuse lecture !
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