Lucky, un bâtard au poil doré, n'est pas comme les autres chiens. Les autres ont des maîtres ou bien ils vivent en meute... Lucky, lui, ne compte que sur son instinct.
Mais quand survient le Grand Grondement, que les humains disparaissent et que la nourriture vient à manquer, Lucky le Solitaire n'a plus le choix : pour survivre, il va devoir intégrer une meute. Parviendra-t-il à supporter sa nouvelle vie ? |
J’avais déjà entendu parler de La Guerre des Clans (de la même auteur) qu’une de mes partenaires avait lu et adoré, je me suis donc dit qu’il serait chouette de commencer avec ce petit roman jeunesse. Mes ressentis ont pas mal évolué tout le long de ma lecture, partant d’une impression d’ennui, pour aboutir sur une fin vraiment prenante et qui nous embarque à cent à l’heure.
Survivants raconte l’histoire de Lucky, un chien bâtard qui se targe d’être un Solitaire et de vivre sans attache. Alors qu’il a été attrapé par la fourrière et gise dans une cage en compagnie d’autres chiens en cavale, une catastrophe survient. Le sol se met à trembler et par miracle, Lucky réchappe d’une mort certaine. Mais à sa sortie, il n’y a plus aucune trace des deux pattes (autrement dit les humains), et ceux qui tentent de survivre peuvent être aussi bien des amis que… des ennemis.
S’ensuit alors un voyage semé d’embûches, et habitué à se débrouiller par lui-même, Lucky devra se rendre à l’évidence : il a besoin d’une meute. Et quelle meute ! Celle qui va croiser sa route sera plus que dépareillée, et à ses côtés, notre Solitaire va nouer bien des amitiés.
La première partie du livre a été assez pénible à lire, je ne m’en cache pas. Il est déjà très étrange d’abandonner les humains pour se retrouver dans la peau d’un chien, mais en plus, j’ai trouvé que ça manquait beaucoup d’action. Lucky cherche à manger et erre dans la ville comme une âme en peine. Heureusement, les choses bougent bien lorsque la meute de Bella arrive.
Cette entrée fracassante marque un changement considérable dans le rythme initialement posé de l’histoire. On découvre des personnages extras, riches et drôles. Cette troupe éclectique n’a rien de la meute de choc à qui on ne cherche pas de noises, mais on se prend d’affection pour eux et leurs gaffes. L’auteur a très bien su marquer l’évolution qui s’opère en eux au contact de Lucky. Car celui-ci va leur apprendre tout ce qu’il sait et bien malgré lui, il deviendra un meneur… un chef de meute. Mais diriger un groupe n’est pas facile et demande parfois de faire passer les messages de façon subtile et détournée. Et pour ça, je suis vraiment impressionnée par l’habileté d’Erin Hunter, car c’est très bien amené.
Il y a aussi quelques problématiques qui sont posées. La meute de Lucky est formée de chiens ayant eu un maître deux-pattes. Et ça, c’est un concept qu’un Solitaire n’arrive pas à tolérer. Pour lui, les humains n’apportent rien de plus que l’asservissement et la sédentarité. Il ne comprend pas que des chiens aiment être tenus en laisse et continuent à être fidèles à leur maître après avoir été abandonnés. C’est un choix intéressant, pour débattre. On ne se met jamais assez à la place des animaux, alors pourquoi pas ici ? Qu’est-ce que l’humain apporte au chien, au final ? Ne serait-il pas plus heureux à l’état sauvage, indépendant ? Ce sont des questions qui méritent d’être creusées et j’espère que l’auteur abordera ça encore plus en profondeur dans le tome suivant.
En résumé, j’ai vraiment passé un bon moment. La plume, simple et efficace, nous met dans la peau d’un chien avec une efficacité déconcertante. On se prend à trembler pour nos amis à poils, et on s’attache irrémédiablement à eux. Un roman plein de rebondissements et d’émotion. Même si l’histoire commence trop lentement à mon goût, la dernière moitié vaut largement le coup d’oeil ! Vous croiserez la route de toutes sortes de bébêtes ! |
MA NOTE FINALE :
REMERCIEMENTS
Je remercie les éditions Pocket Jeunesse pour ce service-presse ponctuel.