Blue n’est pas une adolescente comme les autres. À seulement 17 ans, elle dissimule un lourd secret qui l’a obligée à changer brutalement de vie, à déménager avec ses parents et son jeune frère, et à rester discrète pour ne pas attirer l’attention. Mais ses mystérieux cheveux bleus captent inévitablement tous les regards et attisent la curiosité des élèves de son nouveau lycée. Et comment se fondre dans la masse alors que son ex violent refait surface et que Nathan, un jeune homme à la réputation sulfureuse, a décidé de la percer à jour ?
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Camille Pujol, auteure de Blue, a été découverte sur la célèbre plateforme Wattpad. À seulement 16 ans, elle a été repérée par Michel Lafon, et son roman s’est vu publié. Avec moi, c’est un cocktail qui a plutôt bien fonctionné jusqu’à maintenant. Ça me plaît de savoir que la nouvelle génération aime toujours lire et écrire ! Et lorsque j’ai vu que Blue était sur le point de sortir, je n’ai pas hésité. Une jeune auteur prometteuse, une couverture magnifique et un résumé qui donne envie de se plonger dedans dès réception.
J’ai lu Phone Play de Morgane Bicail ou encore Timide de Sarah Morant… Que des romans tirés de Wattpad et que j’ai su apprécier de bout en bout. Je partais donc très confiante et prête à passer un bon moment. Hélas, et ça me peine de l’admettre, j’ai eu beaucoup de mal avec Blue…
Blue est une adolescente qui intègre précipitamment un nouveau lycée, à 3 mois du bac et en plein cœur de Toulouse. Il est tout de suite évident qu’elle ne cherche pas les problèmes et souhaite passer inaperçue (malgré ses cheveux bleus, mais on y reviendra). Très vite, Blue trouve de véritables piliers en Minho et Cameron. Mais s’il y en a un qu’elle prend immédiatement en grippe, c’est Nathan Rey. Il représente à lui seul tout ce qu’elle cherche à éviter depuis des mois : beau, ténébreux, musclé, mais aussi dangereux, à la réputation sulfureuse. Tandis que Nathan cherche à percer ses secrets, Blue fait de son mieux pour le maintenir à distance et l’envoie régulièrement sur les roses. Car ce qu’elle cache est encore trop douloureux, et lorsque des lettres et des SMS anonymes commencent à lui parvenir, Blue se demande si son passé n’est pas sur le point de la rattraper.
Pourquoi ça n’a pas collé ? Dès les premières pages, je suis partie avec des à priori. J’avais clairement l’impression d’être tombée sur une fiction internet :
Je m’appelle Blue Stevens. Comme la plupart des élèves de terminale, j’ai dix-sept ans. Mais contrairement à la plupart d’entre eux, j’ai les cheveux bleus.
Alors oui, il faut garder à l’esprit que l’auteur est jeune, qu’elle ne peut que s’améliorer, et que le roman s’adresse à un public juvénile. Je le sais, et c’est ce que je me suis efforcée de garder à l’esprit durant toute ma lecture. Ça n’a pas suffi.
Le fond comme la forme du récit ne m’ont pas convaincue. Je n’ai pas cessé de buter sur des détails qui, énumérés les uns après les autres, finissaient par ôter sa crédibilité à l’intrigue. Des aberrations et des incohérences, surtout dans la première moitié du livre, qui me faisaient secouer la tête à plusieurs reprises (non, les élèves n’ont pas de colles durant les heures de cours, pourquoi se teindre les cheveux en bleu si on souhaite passer inaperçue ? Pourquoi les personnages ont-ils, pour certains, des noms et des prénoms à consonance anglophone alors que nous sommes en plein Toulouse ?). De petites choses, des détails insignifiants, mais qui m’extirpaient brusquement de l’histoire et m’empêchaient de réellement y croire.
Les personnages n’ont malheureusement pas redressé la barre. Ectoplasmiques et stéréotypés, ils manquaient d’originalité et semblaient enfermés dans des rôles déjà prédéfinis. Minho, le meilleur ami protecteur, Léa, la copine un peu mièvre qui ne pense qu’à l’amour et aux fringues, Hugo le beau mec arrogant et sûr de lui… Ils sont là, mais servent plutôt de faire-valoir, sans jamais bousculer l’intrigue. L’auteur insiste plutôt sur la relation entre Blue et Nathan, une relation des plus houleuses.
Nathan, c’est le « beau gosse » cliché par excellence. Il est attirant, plein de charme, beau parleur et coureur de jupons. Il s’adonne aussi à des activités loin d’être catholiques, qui font de lui un bad boy en puissance. Blue lui tape tout de suite dans l’œil, et il fait son possible pour l’attirer dans ses filets et percer sa carapace.
Car sa carapace, Blue la porte sur elle constamment, justement pour éviter les garçons comme Nathan. Camille Pujol a bien fait de dépeindre son héroïne comme une adolescente décidée, qui ne se laisse pas avoir du premier coup. Blue n’est pas particulièrement niaise, elle a du caractère et elle sait même se battre ! Hélas, elle a tendance à réitérer les mêmes erreurs du passé, et je n'ai pas vu d'évolution chez elle. Je n’ai pas non plus ressenti d’empathie ou de connexion avec elle, mais j’ai tout de même apprécié la combativité que lui a insufflée l’auteur.
Concernant l’histoire, je me suis demandé pendant la première moitié du livre où Camille Pujol souhaitait emmener son lecteur. À certains moments, j’avais l’impression de lire un remake de la série télévisée Pretty Little Liars, et puis finalement, la vérité a fini par éclater. Ce final n’a malheureusement pas su trouver écho en moi. Il m'a semblé brouillon, il y avait trop d’éléments amenés en même temps, ainsi qu'une surenchère qui rendait le tout peu crédible. On peut apprécier le rebondissement inattendu, les révélations qui nous sont faites, mais lorsque c’est accompagné de son lot de nouvelles incohérences, ça a tendance à me faire grincer des dents.
En résumé, Camille Pujol est encore jeune, et je pense qu’elle cherche encore son style. C’est déjà énorme à 16 ans d’avoir su mener ce projet jusqu’au bout, tout en essayant d’offrir à ses lecteurs surprises et rebondissements. Je note les efforts, malgré le côté très scolaire du récit, ainsi que les incohérences qui ne se comptent plus. J’aurais certainement beaucoup plus apprécié Blue si j’avais eu 10 ans de moins. En attendant, je suis ressortie très déçue de ma lecture, car j’en attendais beaucoup plus.
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