Quand les gens disent que “ les enfants sont l’avenir ”, ils ne pensent pas à moi. »
Jonathan Murray, 12 ans Qu’est-ce que la Ligue des Enfants Ordinaires ? Eh bien, je suis ravi que vous me posiez la question. (Oh, vous n’avez rien demandé ? Vous l’auriez fait à un moment ou à un autre, et je déteste perdre mon temps.) Nous formons un réseau secret d’espions composé des enfants les plus quelconques du pays, ceux qu’on oublie complètement. Pourquoi des enfants banals ? Pourquoi pas des surdoués ? Ou des sportifs ? Ou des reines de beauté ? Parce que les gens n’oublient pas ces derniers, alors qu’ils nous oublient, |
nous. Et vous savez pourquoi ? Parce que nous nous fondons dans le décor. Nous évoluons dans l’angle mort du monde.
Je ne dis jamais non à un petit roman jeunesse tout mignon, encore plus lorsqu’il est criblé d’illustrations. Il faut dire que le résumé m’a bien amusée, et j’avais envie d’un peu de légèreté.
Jonathan et Shelley sont deux enfants banals. Leur vie est peu trépidante, voire mortellement ennuyeuse. Ils èrent dans leur collège comme des fantômes, personne ne s’attarde sur eux ou ne fait attention à ce qu’ils ont à dire. Chacun vit cet état de fait à sa manière. Jonathan se fait tout petit et accepte son sort, tandis que Shelley redouble de loufoqueries pour attirer l’attention. Mais un jour, ils vont s’apercevoir que leur capacité à passer inaperçus peut devenir une véritable force, et que ce don est susceptible de servir le pays tout entier. C’est ainsi que Jonathan et Shelley vont intégrer la ligue des enfants ordinaires, une organisation top secrète où les enfants les plus insignifiants sont utilisés à des fins d’espionnage.
J’ai passé un moment agréable avec ce petit livre. L’histoire est mignonne comme tout et drôle à plusieurs reprises. On plonge dans une ambiance bon enfant, sans grande prétention, mais efficace quand même. Le livre est axé sur la jeunesse, alors ne cherchez pas une quelconque complexité, vous n’en trouverez pas. Les personnages sont bien souvent caricaturaux, mais dénoncent d’une manière détournée la rigueur que l’on attend des enfants dès leur plus jeune âge. Ce besoin d’exister et de s’accomplir en attirant l’attention, en faisant parler de soi et surtout en entrant dans le moule.
Les illustrations égayent encore plus le récit, rendant le tout très entraînant et dynamique. Sans oublier l’humour un peu aigre et caustique, auquel je suis toujours très sensible. J’ai particulièrement aimé les petites déclarations des enfants ordinaires à chaque début de chapitre ; c’est simple, frais, mais bourré de sarcasmes. Tout ce que j’aime ! Pour vous donner un petit exemple :
Je mange trois bols de myrtilles - qui sont censées stimuler le cerveau - par jour depuis six mois, mais je suis toujours aussi nulle en algèbre. Simone T. Baxter, 15 ans. Chubbuck, Idaho.
Quant aux personnages, j’avoue avoir été attendrie par Shelley, la plus fantasque des fantasques, l’extraterrestre du duo ! Contrairement à Jonathan – qui se montre bien souvent désabusé et rabat joie –, elle dit tout ce qui lui passe par la tête sans jamais se mordre la langue. Ça donne bien souvent un résultat cocasse. Tous les deux paraissent sans intérêt aux yeux des autres, et très franchement, je me suis bien demandé pourquoi. C’est sympathique de les découvrir. Comme ça a été très justement dit dans l’histoire, ils évoluent dans l'angle mort du monde, ce qui leur confère un avantage non négligeable.
En résumé, même si ce livre ne laisse pas de place à la surprise, j’ai passé un joli moment avec Jonathan et Shelley. Gitty Daneshvari nous prouve que les personnes ordinaires peuvent accomplir des actes extraordinaires. Et c’est une très belle moralité. La ligue des enfants (extra) ordinaires est une petite histoire simple, à prendre avec humour. |
MA NOTE FINALE :
INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES
REMERCIEMENTS
Je remercie Camille et les éditions Michel Lafon pour ce service presse.