1692.
Salem, État du Massachusetts aux États-Unis. Accusées de pratiques magiques, de nombreuses personnes sont alors mises à mort. Innocentes ou coupables ? Qui méritait réellement la potence ? De nos jours, alors que Max évite de peu la mort, la voilà sous l’emprise de songes qui semblent tous venir d’une époque lointaine où la sorcellerie et les démons hantaient l’imaginaire du commun des mortels. Quel lien peut alors unir Max à un procès vieux de plusieurs siècles ? |
Je suis cette toute jeune maison d’édition depuis leur ouverture et j’ai longtemps bavé sur leurs titres lors du Valjoly’maginaire (faute de sous ce jour-là, je n’ai malheureusement pas pu craquer). Et puis la plume de Sandra Triname ne m’est pas tout à fait inconnue, j’avais déjà eu l’occasion de l’apprécier lorsqu’elle portait un autre nom dans une autre maison d’édition. Je savais qu’il serait facile (très facile !) d’être transportée par son histoire. Surtout avec un titre aussi accrocheur !
Salem, c’est l’histoire de Maxine qui se réveille un jour sans le moindre souvenir de sa vie passée, suite à un terrible accident de voiture. La jeune fille essaie tant bien que mal de savoir qui elle était et heureusement, elle ne sera pas très longtemps seule pour cela. Jared, son meilleur ami, son frère de coeur, n’est pas bien loin. Plus étrange que ses souvenirs verrouillés à double tour dans son esprit, Max fait des rêves pour le moins étranges, où elle se retrouve propulsée à une époque antérieure dans la peau d’une autre, lors des fameux procès de Salem. Quel mystère se cache derrière tout ça ?
Quand j’entends “Salem”, ça m’évoque les sorcières et la magie occulte, ça m’évoque une période de l’Histoire sombre où la paranoïa a fait de grands ravages. Eh bien sachez qu’ici, Salem, c’est beaucoup plus que ça. L’auteur a repris cette histoire pour la remodeler à sa sauce, car d’après elle, ces procès n’étaient pas tout à fait ce que l’on en dit…
Commençons déjà par le début. Début que j’ai trouvé un poil trop long à se mettre en place, même s’il nous permet par la suite de découvrir Jared et la grande complicité qu’il partage avec Max. Leur relation m’a rapidement séduite et Jared est un garçon qui déborde de joie de vivre et d’optimisme. Max, avec ou sans souvenirs, n’est pas un petit bout de femme qui se laisse marcher sur les pieds. Son caractère indomptable et sa répugnance à recevoir des ordres délivrent un message de féminisme qui… eh bien qui fait du bien !
Salem n’est pas seulement une histoire de sorcières, loin s’en faut. Dans ce livre, vous croiserez bien des créatures issues de différents folklores et je dois dire que j’ai adoré découvrir ça, notamment chez les lycans et leur système de hiérarchie tout bonnement fascinant. Sur des bases déjà connues, l’auteur a accentué la sauvagerie des créatures, au point d’en faire des humains commandés par des instincts vieux comme le monde.
Vue dans son ensemble, l’intrigue exerce sur le lecteur un irrésistible attrait. Elle est complexe à souhait et se met en place lentement (certains trouveront ça trop lent, ça, c’est une question de goût). Mais finalement, en partant sur des mythes déjà bien connus et souvent abordés dans la littérature, Sandra Triname est parvenue à faire de Salem quelque chose de frais.
À mesure que l’on avance dans l’histoire, le puzzle se construit, les questions trouvent une réponse, et en refermant le livre on se dit que l’auteur a très bien fait son travail, car la construction de cet “univers” a été pensée dans ses moindres détails. Ça a dû demander un travail non négligeable – autant sur les faits historiques que sur l’intrigue en elle-même –. Les indices ne sont jamais distillés au hasard et s’accumulent d’une époque à l’autre, laissant le soin au lecteur de faire les rapprochements lui-même.
Le seul réel bémol que je trouverais à reprocher au roman, ce sont les innombrables fautes d’orthographe. Étant moi-même bêta-lectrice, j’essaie toujours de ne pas être trop regardante quand je lis un livre, mais ici il m’a été difficile de faire l’impasse, parce qu’elles étaient vraiment nombreuses et cassaient mon rythme de lecture. C’est dommage.
En résumé, c’est un one-shot qui envoie du lourd. Les Éditions Plume Blanche commencent fort avec ce titre. Une histoire agrémentée de nombreux mythes et légendes, une intrigue complexe et bien construite, et surtout un voyage dépaysant qui vous fera voir les célèbres procès de Salem avec des yeux totalement différents. Malgré quelques longueurs et de nombreuses coquilles restantes dans le récit, j’ai passé un agréable moment.
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