Quand on est expédiée à Hex Hall pour usage inapproprié de la magie, qu'on doit empêcher une vampire aux cheveux roses de prendre feu, lutter contre trois ravissantes sorcières aussi dangereuses que des top models en manque de magazines et résister à un séduisant sorcier très très agaçant, on n'a aucun besoin qu'une élève soit retrouvée vidée de son sang. C'est pour tant ce qui arrive à Sophie Mercer, une sorcière qu'il ne faut surtout pas énerver...
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Hex Hall est un roman qui prenait la poussière dans ma PAL. Il m’a été offert il y a longtemps, et honte à moi, je ne sais même plus par qui ni quand (c’est à dire à quel point ça fait un bail !). Le résumé en lui-même ne m’attirait pas plus que ça. J’ignore pourquoi, mais dans ma tête il s’agissait d’une romance paranormale pour préadolescents. Il y a quelques mois, je suis tombée sur ce titre sur Livraddict et j’ai été ébahie par les notes et les avis élogieux. Je me suis dit qu’il ne fallait pas rester sur des a priori et j’ai bien fait ! Si extérieurement, Hex Hall a tout l’air d’un roman vu et revu, il est en réalité franchement bien fichu !
Sophie Mercer est une jeune fille de seize ans qui vit avec sa mère en nomade. Dotée de pouvoirs magiques, elle essaie de se fondre dans la masse des humains sans faire de remous. Mais le jour où ça dégénère, elle se voit dans l’obligation d’intégrer une école spéciale pour les Prodigiums(qui sont toutes les personnes ayant des aptitudes diverses : Fées, Loups-Garous, Métamorphes, sorciers…), j’ai nommé Hex Hall. Si elle n’est pas du tout ravie à cette idée, Sophie finit par s’habituer à cette vie hors-norme. Le quotidien au pensionnat se révèle supportable et elle s’entoure même d’une amie fidèle : Jenna, l’unique vampire de l’établissement.
Mais tout n’est pas parfait dans le meilleur des mondes. Entre prof acariâtre et distributeur de punitions immédiates et meurtres inexpliqués, Sophie va en prendre pour son grade. Hex Hall renferme beaucoup de secrets et la jeune fille devra apprendre à les déchiffrer, tout en mettant en lumière les mystères qui entourent sa propre famille.
Je ne m’attendais pas du tout à autant aimer ce livre ! Si l’histoire en elle-même peut sembler bateau, il y a un je-ne-sais-quoi qui m’a maintenue scotchée du début à la fin. À tel point que je ne l’ai lâché qu’à la dernière page. Et je pense qu’il y a plusieurs raisons à cela. L’auteur entretient à merveille la notion de suspens, avec des cliffhangers à chaque fin de chapitre qui ont le don de tout mettre sens dessus dessous. Les surprises se renouvèlent, les questionnements aussi, et l’intrigue finit par prendre de plus en plus de place.
Ce qui fait aussi de Hex Hall un livre très sympa à lire, c’est que l’histoire mêle romance, questionnements existentiels, manigances, maléfices, action et mystères. De quoi rendre le tout particulièrement attrayant. La magie a opéré sur moi, et je pense qu’elle peut agir sur tout le monde !
Concernant les personnages, je me suis surprise à beaucoup aimer Sophie. Hantée par toutes les préoccupations d’adolescente, elle n’en demeure pas moins caustique et drôlissime. Le fait qu’elle s’écarte du stéréotype même de la fille en détresse, ça la rend très attachante. Sophie a son caractère et elle ne se laisse pas faire. Cela dit, elle est aussi profondément gentille, et rechigne à faire souffrir inutilement.
Les autres personnages – dont je parlerai peu ici – sont tous intrigants, même si je me suis sentie assez extérieure à eux. Disons que le livre est tellement court qu’il est difficile de vraiment se les approprier. Mais je pense que la magie opèrera dans le tome 2, car ils ont tous un très gros potentiel. Certains sont stéréotypés, d’autres plus authentiques, mais ils ont tous une histoire à raconter et cachent leur lot de secrets.
La fin est superbe. Je ne m’attendais pas à un tel retournement de situation. Le mystère s’épaissit de page en page, et lorsque la lumière se fait, on se dit que c’est une histoire vraiment bien imaginée. Même si on n’a pas les réponses à toutes nos questions, elle tient bien en haleine. Bon, après ça reste une fin très grisante et qui donne envie de fourrer le nez dans le tome suivant. Ce que je ne vais pas tarder à faire !
Quand on apprend qu'on est une sorcière et que les vampires et autres loups-garous n'ont rien d'un mythe, il vaut mieux avoir l'esprit ouvert, comme Sophie. Mais quand on découvre que, bien plus qu'une sorcière, on est un démon au pouvoir phénoménal, convoité par une secte diabolique, c'est la catastrophe. Sans oublier que le garçon de vos rêves a failli vous tuer. Mais c'est un détail. Un tout petit détail. (N'est-ce pas Sophie ?)
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Comment ne pas craquer sur cette suite après avoir dévoré goulument le tome 1 ? Si à première vue Hex Hall semble être une saga tout ce qu’il y a de plus banale, elle dégage quelque chose de rafraîchissant. Avec Le Maléfice, le second opus, je n’ai pas été déçue. J’ai retrouvé ce que j’avais adoré précédemment, en bien plus intense et fouillé. Et je vais vous le dire : oui, le tome 1 est très bon, mais le 2 est encore meilleur !
Nous sommes de retour avec Sophie qui repart vers de nouvelles aventures. Les faits prennent place quelques mois après la fin du tome 1, où notre héroïne d’Hécate est très secouée par ce qu’elle a vécu. Harcelée par une aïeule un peu trop sanguinaire, hantée par une ex-meilleure ennemie et heurtée par un amoureux aussi traître que dangereux, on peut dire que ces derniers mois ont été particulièrement intenses pour la jeune fille. En plus, elle en sait désormais plus sur sa condition et ces révélations la travaillent beaucoup. Pire, elle envisage même de se débarrasser de sa magie pour de bon en suivant le Rituel. Mais avant de prendre une décision irréversible, le moment est venu de profiter des vacances.
Et quoi de mieux que passer l’été avec son père, l’inconnu qui s’est toujours tenu très loin d’elle ? C’est l’occasion de faire sa connaissance et surtout d’en apprendre un peu plus sur la puissance de sa propre magie. Sophie accepte de l’accompagner en Angleterre, mais pas sans Jenna ni Cal ! Bien entendu, ce serait trop beau si tout se passait comme sur des roulettes. Non, non. Au programme : machinations, rendez-vous clandestins et nouveaux amis démons. La pauvre Sophie n’est pas du tout au bout de ses peines !
Le Maléfice, il faut dire ce qui est, ça dépote ! C’est un livre qui se lit d’une traite, sans interruption. Le rythme est tellement soutenu qu’on a du mal à s’en détacher. L’auteur manie à la perfection son histoire et alterne entre action et révélations. Car loin d’être un simple tome transitoire, ce deuxième opus nous apporte beaucoup de réponses, même s’il rajoute une grosse couche bien crémeuse d’interrogations supplémentaires. Lorsque je voyais les heures qui s’étiraient pendant la nuit (1h du matin, 2h du matin…), je me disais “allez, Letty. Plus qu’un chapitre et tu vas te coucher pour de bon”. Hum. Impossible de m’y tenir. Sans savoir comment, je me suis retrouvée à la dernière page à hurler intérieurement face à cette fin.
Parce que oui, parlons-en de la fin ! Déjà, la dernière phrase de chaque chapitre est affreusement frustrante, car elle donne lieu à un événement insoupçonnable qui nous pousse à continuer jusqu’à ce que notre curiosité soit assouvie. Mais dans les dernières pages… tout s’accélère, l’héroïne perd littéralement le contrôle et on se demande jusqu’où ça va aller. Car ça n’a plus rien de drôle. En effet, l’heure est grave. Rien que pour ça, je suis impatiente de connaître le fin mot de l’histoire, parce que j’ai des questions plein la tête.
Ce que j’aime ici, c’est que l’auteur reprend des notions et des créatures qui sont déjà très exploitées dans les romans fantastiques de manière générale. Mais elle arrive à les rendre singulières, sans pour autant en faire des caisses. Le roman reste badin et propre à la détente. Si d’habitude j’aime aller en profondeur dans un roman, ici ça ne me dérange pas de rester plus en surface, car l’histoire est très légère.
Les personnages sont comme je les aime. Dans Le Maléfice, Sophie revient en force. Sarcastique, très cynique, drôle et surtout surprenante, je me suis régalée avec ses répliques tout droit sorties d’on ne sait où. Elle a du mordant. Et pourtant, c’est réaliste, car elle se comporte comme toutes les adolescentes face au garçon pour qui elle en pince. À côté de ça, elle est toujours aussi courageuse et bienveillante avec les gens qu’elle aime. Bon, par moment, j’avoue l’avoir trouvée beaucoup trop naïve. Après tout ce qui lui est tombé sur le coin du nez dans le tome 1, on dirait qu’elle ne réfléchit pas toujours avant de prendre une décision qui mettrait sa vie – ainsi que celles de tous les Prodigiums – en danger. J’espère qu’elle sera un peu plus méfiante par la suite.
Je ne parlerai pas des autres personnages par souci de discrétion (tout le monde ne l’a pas lu, je ne tiens pas à spoiler), mais j’aimerais quand même dire un mot sur la relation que Sophie entretient avec son père. Alors au début j’étais un peu sceptique. Froid et un peu trop austère à mon goût, ce dernier me semblait assez inaccessible. Le plus drôle dans cette histoire, c’est que je me suis aperçu que j’aimais ce personnage à la toute fin. J’ignore quand la magie a opéré avec lui, mais je me suis attachée à lui comme je me suis attachée à Jenna, Archer ou Cal.
En résumé, ce tome 2 ne manque pas d’actions ni de suspens. Même si l’auteur semble prendre un macabre plaisir à nous laisser sur notre faim, elle n’est pas avare en révélations et nous transporte toujours plus loin dans l’univers des Prodigiums. J’étais à des lieues de penser que cette saga était aussi bonne, et sincèrement, c’est de la bombe !
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Sophie est bel et bien un démon de la pire espèce. Bien que très peinée, elle commence à prendre goût à son statut maléfique quand le Conseil décide de lui retirer ses pouvoirs. La voici à la merci de ses pires ennemies, les Brannick. Cependant, ces dernières se montrent assez aimables, lui faisant même une révélation stupéfiante: elle seule peut faire face à la guerre qui se profile. Mais comment combattre sans pouvoirs? Il n'y a plus qu'à retourner là où tout a commencé. S'il y a bien un endroit où il reste un peu de magie noire, ce ne peut être qu'à Hex Hall.
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Comme j’étais impatiente de connaître le fin mot de cette histoire ! Retrouver Sophie et ses répliques cultes, Archer et son flegme naturel, Jenna et sa mèche rose… bref, en deux tomes, j’ai eu le temps de m’attacher à toute la bande. La fin du tome 2 était très troublante et donnait clairement envie d’enchaîner avec le dernier opus. Malheureusement il m’a fallu attendre, mais quelque part, ça valait le coup puisque j’ai pu prendre un certain recul. Ma conclusion c’est que ce tome n’est vraiment pas mal, même si bien en dessous des précédents.
Nous avions laissé Sophie dans une position plus que délicate. Cal l’a envoyée directement dans la gueule du loup (ou plutôt des louves), en lui promettant que c’est la seule façon d’échapper à ses poursuivantes. Cet endroit, censé faire office de havre de paix, n’est autre que la résidence des Brannick, la célèbre famille de chasseuses de Prodigium. Quelle idée de débarquer là-bas ! Sans compter que pour la première fois depuis longtemps, Sophie est seule. Plus de Jenna, d’Archer, de Cal ou de Papa. Ne parlons même pas du fait que les sœurs Casnoff aient bloqué ses pouvoirs… La situation n’aurait pas pu sentir plus mauvais. Comment contrer leurs plans ? Où trouver de l’aide ? Dans cet ultime tome, Rachel Hawkins nous prouve que la main tendue peut venir de n’importe où, et surtout là où on ne l’attend pas !
Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Je pense que l’on a atteint les limites de la saga. N’allez pas croire que je n’ai pas aimé – au contraire j’ai passé un moment sympathique –, mais Le Sacrifice n’était tout simplement pas assez fouillé à mon goût. J’ai suivi les déboires de Sophie avec un intérêt sans arrêt redoublé, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’être un peu déçue par quelques points.
D’abord, les personnages ont toujours formé un tableau très vivant, avec des personnalités variées et bien souvent attachantes. J’avais adoré Archer et sa nonchalance étudiée, Jenna et sa promptitude à toujours entrer dans le jeu de Sophie… Et bien sûr Sophie ! Sophie et son humour, Sophie et sa manie de toujours vouloir détendre l’atmosphère avec une vanne de son cru. Mais ici, ça me fait mal de le dire, l’auteur n’a pas du tout misé sur la psychologie des personnages. Ils sont tous brossés superficiellement.
Rachel Hawkins a tellement tablé sur l’action et l’avancée de l’intrigue qu’elle en a oublié de laisser les personnages nous prouver une fois de plus pourquoi on les aimait tant. On les retrouve ici beaucoup plus lisses, avec moins de relief.
Le triangle amoureux, s'il n'était pas bien dérangeant jusqu'à maintenant, m'a pas mal hérissé dans ce tome 3. On sait déjà vers qui penche le choix de l'héroïne (depuis le premier tome, d’ailleurs), mais celle-ci continue à entretenir les ambiguïtés et à embrasser l'un, puis l'autre. Ça ne laisse pas planer le doute, ça donne juste l'impression qu'elle aime bien avoir les deux à ses pieds, même si ce n’est jamais présenté en ces termes. Pour moi il s’agit d’un faux dilemme, destiné à ajouter du piquant à l’histoire d’amour. Sauf que le piquant, je ne l’ai pas retrouvé auprès de Cal qui est beaucoup trop transparent pour exister dans cette série.
Bon, concernant les points négatifs, j’arrête là (ou presque). Parce qu’outre ces éléments décevants, des qualités viennent rajouter leur grain de sel et m’ont malgré tout fait passer un bon moment. Dans ce dernier opus, la frontière entre le bien et le mal est particulièrement mince. Les supposés gentils ne le sont pas tout à fait et inversement.
Élodie reste le personnage qui ne se dénature jamais. Elle se démarque avec son mordant et sa manie de ne jouer qu'avec ses propres règles, et j’ai adoré ça ! Je me suis rappelé à quel point sa place était grande, notamment dans le tome 1, et combien j’adorais la détester. Ici, elle nous apparaît « différente », mais ne se départit en rien de son caractère farouche et indomptable.
L'idée du fantôme qui tourmente le corps de Sophie était ingénieuse et amusante. Rachel Hawkins a exploité cette idée de façon assez inédite, ce qui est vraiment appréciable. De même pour beaucoup d'autres éléments magiques qui entourent cette histoire et qui la rendent rafraîchissante. Toutes les règles et les légendes que l’on trouve dans Hex Hall méritent d’être connues. Ce melting pot de créatures rend l’histoire vaste et riche en possibilités.
Dernier petit hic concernant la fin qui, à mes yeux, tombe comme un cheveu sur la soupe. Ça m’a semblé trop simple, expédié en quatrième vitesse. Peut-être parce que je n’avais pas envie de quitter l’univers de Sophie tout de suite, mais j’aurais aimé plus de bagarre et une fin plus fournie.
En résumé, Hex Hall, c'est léger, ça se lit sans jamais prendre la tête. Il y a de l'humour, du sarcasme et une bonne dose de bonne humeur, malgré les évènements qui s’assombrissent de tome en tome. Cette conclusion est peut-être un peu trop facile, en dessous des deux premiers tomes, mais elle reste agréable à découvrir dans son ensemble.
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