« Je m’appelle Maia Finley, j’ai seize ans et je suis la nouvelle Effigie. » Depuis quelques jours, Maia se répète ces mots en boucle, sans oser les prononcer à voix haute. Car à la minute où le monde l’apprendra, sa vie basculera. Elle deviendra une véritable célébrité, ses fans boiront la moindre de ses paroles... et son espérance de vie chutera drastiquement.
C’est que les Effigies, ces jeunes femmes dotées chacune d’un pouvoir unique lié aux quatre éléments, ne sont pas là par hasard : elles doivent protéger l’humanité des Spectres – des créatures de cauchemar – mélange de chair |
Avant même qu'elle ne sorte, j'entendais parler de cette nouvelle saga un peu partout sur la blogosphère. J'étais donc très curieuse de me forger un avis, et c'est à l'occasion d'une super lecture commune avec Jiji du blog Les instants volés à la vie que j'ai fait la connaissance de Maia.
Maia est une adolescente dont la vie bascule du jour au lendemain. Dans son univers, la société doit faire face à une situation sans précédent : le monde entier subit les assauts répétés de créatures cauchemardesques semblant sortir de nulle part. Pour y faire face, la technologie a dû s'adapter et des pouvoirs étranges ont émergé chez 4 jeunes filles, conférant à chacune d’entre elles un pouvoir élémentaire (l'eau, la terre, l'air et le feu). Lorsque l'une d'entre elles meurt, le pouvoir est transmis à une nouvelle fille choisie aléatoirement dans le monde.
Le jour où la grande Natalya - Effigie du feu - trouve la mort dans des circonstances étranges, c'est Maia qui hérite de son pouvoir. La jeune fille est investie d'un rôle qui la dépasse, elle qui a toujours idolâtré ces figures de guerrières connues de part le monde. Ce qu'elle ignore, c'est que derrière le strass et les paillettes, la vie d'une Effigie n'a rien d'une partie de plaisir !
Premières pages, et l'auteur nous plonge au cœur même de l'action, dans un Manhattan grouillant de Spectres assoiffés de sang. Autant dire que j'en ai eu plein les yeux et que j'en redemandais. On est un peu comme Maia, encore vierges de tout savoir au milieu du chaos, essayant de comprendre ce qui peut bien se passer. Et encore, l'héroïne a un temps d'avance sur nous, même si elle ignore ce qui l'attend en temps que nouvelle Effigie.
Les Effigies sont considérées comme des déesses envoyées sur Terre pour éliminer les Spectres. Tout le monde les adule, elles sont de véritables célébrités partout dans le monde, même si elles n'échappent pas aux critiques des détracteurs. Bref, des déesses... On se rend vite compte que la réalité, elle, est nettement moins vernie. Ce sont des adolescentes dotées de trop grands pouvoirs pour elles et qui tentent par tous les moyens de ne pas mourir face à la tâche ardue confiée par la nature. Travailler ensemble est très difficile, et certaines ont même décidé qu'elles avaient le droit à une vie normale et ont depuis longtemps raccroché le costume de la super-héroïnes. Mais il se pourrait que l'arrivée de Maia change la donne.
Je me suis très vite attachée à ces filles ! Comment pourrait-il en être autrement ? Maia et sa sœur June se sont identifiées aux Effigies toute leur vie, mais lorsque Maia en devient une, les masques tombent et c'est la désillusion. Pourtant, on ne peut pas lui reprocher son envie de se battre et de survivre à tout ça. Même si elle est très indécise, voire complètement terrifiée (ce qui peut se comprendre), Maia a sincèrement envie de faire le bien autour d'elle et d'aider son prochain. À côté de ça, c'est une ado normale, un peu geek sur les bords.
De l'autre côté, on découvre progressivement les autres filles de la bande. Chae Rin la colérique ; Belle, froide et distante comme la banquise ; Lake la frivole un peu timide. Une jolie brochette de jeunes filles loin d'être soudées, contrairement à ce que l'on pourrait croire. Chacune fait sa vie de son côté sans se soucier des autres. Mais il se pourrait que Maia fasse office de colle.
J'ai vraiment aimé cet univers, avec des méchants complexes et psychopathes à souhait, de l'action et des révélations en rafales, ainsi qu'un soupçon de sentiments bienvenu. Toute la société s'est greffée autour des Spectres et c'est ce qui rend ce monde alternatif si attrayant.
Sarah Raughley nous met face un récit dynamique et bien dosé, et même si nous sommes encore loin d'avoir toutes les réponses à nos questions à l'issue de ce premier tome, elle ne lésine pas sur les détails et détruit sans sourciller nos maigres certitudes. Si The Effigies avait un adage, ce serait : ne faites confiance à personne. Les méchants ne sont pas toujours ceux que l'on croit et chacun y va de ses fêlures et de ses secrets.
En résumé, The Effigies prouve que les super-héroïnes peuvent nous bluffer et nous en mettre plein les mirettes. Sarah Raughley revisite d'une remarquable manière les pouvoirs élémentaires, pour en faire un récit vivant, ébouriffant et extrêmement addictif. J'attends la suite avec grande impatience !
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Les instants volés à la vie
L’ancienne Maia Finley, adolescente timide et ordinaire, appartient désormais au passé. La nouvelle Effigie du feu, elle, ne peut plus reculer devant son destin : elle a été choisie pour protéger l’humanité des spectres, ces créatures des ténèbres qui terrorisent les hommes depuis près d’un siècle, et elle entend bien accomplir son devoir, même si elle doit pour ce faire affronter ses terreurs les plus secrètes !
Deux mois que Saul a disparu sans laisser de traces. Deux mois, déjà, que les quatre Effigies s’entraînent sans relâche dans l’espoir de pouvoir vaincre cet homme énigmatique, capable, à la surprise générale, de contrôler les |
L’ennemi a désormais plus d’un visage ! Cernées de toutes parts, les quatre Effigies ne peuvent plus compter que sur elles-mêmes. Mais parviendront-elles à rester unies face aux fantômes de leur passé ? Dans ce deuxième tome, Sarah Raughley ne laisse pas une seule minute de répit à ses héroïnes et nous entraîne avec habileté dans son univers peuplé de personnages et de créatures aussi mystérieux qu’effrayants.
La confrontation avec Saul à la fin du premier opus ne s’est pas très bien passée. Maia a fait des découvertes à glacer le sang, et doit vivre avec certains secrets dont elle ne s’est pas libérée auprès des autres Effigies. Elles s’entraînent toutes sans relâche et redoublent d’efforts pour mettre la main sur Saul et l’empêcher une bonne fois pour toutes de contrôler les spectres. Mais il se pourrait que le jeune homme ne soit plus l’unique ennemi qui menace les Effigies…
Faire face quand on est 4 filles adulées par les médias, traitées comme des stars du divertissement, tout en combattant des monstres en décomposition, ça n'a rien d'une partie de plaisir. Et c’est ce que j’apprécie le plus avec cette saga. Maia, Belle, Chae Rin et Lake sont des adolescentes complexes. Au vu de la situation, il n’y a pas à tortiller : elles doivent s’unir pour être plus fortes. Seulement les non-dits affaiblissent considérablement leur équipe.
Les Effigies ont pris la décision de rester soudées, mais cette promesse est parfois très difficile à tenir. Elles doivent composer avec les humeurs et les tempéraments de chacune, occire des monstres et des monstres, et tout ça en tentant de comprendre ce que la Secte s'efforce de leur cacher. Ça n'a rien d'une promenade de santé !
Contrairement à ce que je craignais au préalable, je n'ai eu aucune difficulté à me remémorer les évènements précédents. On entre assez vite dans le vif du sujet ; pas le temps de lambiner qu’il faut déjà s’accoutumer aux missions des filles et aux mystères qui ne font que pleuvoir de toutes parts.
Le rythme est particulièrement effréné, ce qui donne parfois une impression de trop. Ça en devient flou tant le nombre d’éléments en jeu est important. On ne sait plus très bien à qui se fier, l’intrigue s’épaissit, tout se mélange. C’est une lecture dense, et j’avoue m’être parfois un peu emmêlé les pinceaux tant la cadence était soutenue.
Quant aux personnages, on n’a pas fini de les apprécier, chacun pour des raisons différentes. La plupart s’avèrent pleins de charisme. Ils parviennent à en imposer en toutes circonstances tout en nous apportant bon nombre de perspectives. Je me suis surtout sentie en phase avec Maia, très tiraillée et tourneboulée dans ce tome-ci. On s’attache facilement à ces filles, tout en sachant qu’il subsiste en elles une part d’ombre qui n’en a pas fini de nous prendre par surprise.
On pourrait croire que les romans du même style ont déjà fait le tour de la question, pourtant, Sarah Raughley parvient à renouveler le genre. Parce qu’en creusant un peu, on s’aperçoit que The Effigies, c’est plus que 4 filles dotées des pouvoirs élémentaires. Ce sont des mythes riches, qui rivalisent d’ingéniosité et d’imagination.
Et Sarah Raughley sait parfaitement soigner ses fins. Le suspense est alors à son comble, de façon à nous donner envie d’avoir la suite au plus vite. L’auteur soulève encore plus de questions brûlantes, et je suis curieuse de découvrir ce qu’elle nous réserve avec le dernier opus.
En résumé, L’assaut des ombres n’en a pas fini avec nous. La tension est à son comble. Espions, complots et manœuvres secrètes nous attendent dans ce roman de près de 600 pages. 600 pages qui se dévorent particulièrement vite et qui nous laissent à bout de souffle. J’ai surtout apprécié cette intrigue qui atteint des sommets insoupçonnés, même si j’ai parfois été un peu perdue face à la densité de l’histoire et des enjeux portés à notre attention.
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