Personne ne s'explique que Vane Weston ait pu survivre, enfant, à l'ouragan qui a tué ses parents. À son réveil, étendu parmi les débris laissés par le passage de la tempête, il n'avait pas le moindre souvenir de son passé – à l'exception du beau visage d'une fillette ballotée par les vents. Malgré les années qui passent, elle rend de temps en temps visite en rêve au jeune homme, qui s'accroche à l'espoir qu'elle ne soit pas qu'un fantôme. Il ne croit pas si bien dire. L'inconnue, Audra, est un être de chair et de sang, mais elle n'a rien d'humain. C'est une sylphe, une créature liée au vent, qu'elle sait manipuler pour voler dans les airs, transmettre
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J’avais déjà entendu parler de Shannon Messenger et sa saga Gardiens des Cités Perdues. J’ai donc commencé sa nouvelle trilogie avec le pressentiment que j’allais adorer (comme beaucoup de lecteurs avant moi). Mes ressentis ont été assez différents. J’ai lu les deux-cents premières pages avec la sensation qu’il n’y avait pas assez d’action, puis j’ai terminé le roman en me traitant d’idiote, car en réalité, c’était une tuerie !
Lorsqu’il était petit, seulement âgé de 7 ans, Vane Weston a survécu à un ouragan. Ses parents, eux, non pas eu la même chance. Leurs corps ont été retrouvés totalement défigurés. Les médias l’ont décrit comme un enfant miraculé, personne ne s’explique qu’il soit revenu indemne. De cet épisode, il ne garde aucun souvenir. Il a été adopté par une famille aimante, avec le sentiment d’être une personne totalement banale.
Dix ans plus tard, il coule des jours paisibles dans le sud de la Californie, avec ses parents adoptifs. Vane a bien grandi, mais s’il ne se souvient de rien avant ses sept ans, un visage persiste dans son esprit chaque fois qu’il ferme les yeux : celui d’une jeune fille brune avec des yeux bleus saisissants. Il ne sait pas qui elle est, mais elle peuple chacun de ses songes. Lors d’un rendez-vous galant, cette même fille apparaît sous ses yeux, et c’est là que tout commence. Elle lui dévoile alors un grand secret, celui des sylphes.
J’avais déjà entendu parler de la mythologie des sylphes/sylphides. Ces génies de l’air capables de manier les vents selon leur volonté propre. Mais ici, l’auteur a fait plus que piocher dans des légendes lointaines, elle en a fait quelque chose de tout personnel ! J’ai été estomaquée en prenant conscience de la richesse de son univers. L’idée des quatre vents, des communautés, des rivalités, la façon dont la trame se construit et gagne en complexité… Shannon Messenger a pensé à tout, chaque action est là pour renforcer un peu plus la mécanique du scénario. C’est bluffant !
Alors oui, j’ai eu beaucoup de mal au début. Il faut dire que le roman est essentiellement introducteur. Il faut le temps de poser les idées et l’ambiance. Il règne durant les deux cents premières pages une atmosphère étouffante. Mais une fois que Vane commence son entraînement, j’ai été séduite. J’ai enfin compris pourquoi ça avait pris autant de temps. Le rythme évolue subtilement. La lenteur du début se transforme en un compte à rebours haletant. Le fait qu’il y ait une échéance rajoute un stress supplémentaire, et le pic d’angoisse se produit alors dans les cent dernières pages. Et là, bon courage à celui qui cherche à s’extirper de l’histoire. C’est tout bonnement impossible tant les événements sont addictifs. La fin est grandiose, teintée de mélancolie et généreuse en révélations extraordinaires. On en ressort soufflé !
J’ai lu quelques chroniques (notamment celle de ma partenaire Lire une passion), qui décrivaient Audra comme une personne immature, contrairement à Vane. Personnellement, je ne l’ai pas du tout perçu de cette façon. Déjà, j’ai adoré les deux personnages. Ils se complètent. Audra apporte à Vane ce qui lui manque et vice-versa. Ce dernier est assez insouciant et impulsif. Mais il a un très bon fond, tout en gardant son esprit de bon vivant, même dans les moments critiques. J’ai adoré son côté optimiste, ainsi que la grande douceur qu’il dégageait. Il est nettement plus facile à cerner qu’Audra. Elle, elle se montre plus secrète. Elle se donne un air de dure à cuir, s’enferme dans des concepts rigides et s’empêche littéralement de vivre pleinement son enfance. Les contraintes qu’elle s’inflige, ça montre qu’elle a une volonté de fer, mais aussi une envie de se punir. Mais il ne faut pas oublier qu’elle n’a que dix-sept ans. Audra fait tout ça pour taire sa fragilité et ses blessures. Au fond d’elle, il y a toujours cette enfant effrayée qui a perdu les êtres auxquels elle tenait. J’ai adoré son côté brisé, enveloppé dans une carapace dure et imperméable.
Les autres personnages sont abordés dans leurs rapports avec nos deux héros. La famille adoptive de Vane, où les échanges m’ont quand même beaucoup fait rire et sourire. La relation Audra/Arella, plus complexe, mérite aussi qu’on s’y attarde. On prend conscience de cette complexité au fur et à mesure, et on finit même par oublier que ces gens-là sont fictifs, tant Shannon Messenger les rend réalistes.
Sa plume est envoûtante et tisse son histoire de façon à nous happer jusqu’à la toute fin. C’est un style très soigneux, qui prend du temps à se mettre en place. Mais une fois qu’on est vraiment dedans… impossible de ne pas adorer ! C’est tellement bien décrit, tellement bien pensé ! Son imagination ne connaît aucune limite !
En résumé, Let the sky fall est un très bon premier tome, qui ouvre les portes sur une mythologie encore peu abordée. Les héros sont attachants et s’apprécient d’une façon différente. La trame se construit peu à peu, jusqu’à faire pleuvoir des révélations en cascade. Et les dernières pages… les dernières pages, mes amis, sont pleines de surprises et vous laisseront bouche bée. Plongez vite dans cette petite merveille ! |
Vane Weston, le dernier sylphe de l’Ouest, a survécu à son premier affrontement avec l’ennemi. Il reste cependant une cible de choix, car lui seul détient le pouvoir des quatre vents… du moins c’est ce que tous s’imaginent. Car Audra, depuis qu’elle s’est unie à lui en se laissant voler un baiser – trahissant par là son serment de gardienne et tous les sylphes – maîtrise, elle aussi, la même force secrète.
Partie loin au nord pour fuir de terribles révélations sur son passé, la jeune fille se retrouve malgré elle attirée dans la Vallée de la Mort, repaire de Raiden et de ses guerriers. Et |
perdre la guerre ? S’ils parviennent à survivre aux forces venues les détruire, leur restera-t-il quoi que ce soit après le passage de l’ouragan ?
Avant toute chose, je remercie Emily, ainsi que les Éditions Lumen, de m’avoir permis de découvrir cette suite en avant-première. Let the Sky Fall a été un joli coup de coeur, l’occasion notamment de découvrir la plume de Shannon Messenger. J’ai trouvé Let the Storm Break encore plus intense. En une seule et unique journée, il était terminé.
Vane a enfin découvert qui il était et ce dont il était réellement capable. Dernier sylphe de l’Ouest, il maîtrise désormais les zéphyrs, ces vents pacifiques et défensifs qui font tant défaut au chef des Foudroyeurs : Raiden. Dans le premier opus, nous assistions au départ d’Audra après la terrible bataille contre deux Foudroyeurs. La victoire ne s’est pas jouée de beaucoup, et la jeune fille a besoin de prendre ses distances. Elle laisse donc Vane aux soins des Veilleurs, afin qu’il puisse parfaire son entraînement de sylphe. Hélas, la guerre ouverte est plus proche qu’ils ne l’imaginent, et les Gardiens complotent, de leur côté. Ils cherchent à ce que le jeune homme leur enseigne la langue qu’il est le seul à maîtriser, ainsi qu’à forcer une union avec Solana. Entre secrets, mensonges et conflits internes, nos héros vont braver des dangers qui les changeront à jamais.
Quelle aventure ! Que de rebondissements ! Après Let the Sky Fall, je savais que la suite promettait bon nombre de surprises, mais j’étais loin d’imaginer à quel point Shannon Messenger irait loin… Dès les premières pages, force est d’admettre que c’est vraiment la guerre. Pas besoin d’être devin pour savoir que les choses vont se corser pour Vane et Audra. Ils se retrouvent confrontés à tellement d’ennuis que l’on se demande si tout ça va bien finir… Et je vous le donne dans le mille : ne vous attendez pas à un conte de fées. Cette fois-ci, l’auteur a jeté ses pincettes et nous balance dans le bain à requins.
J’ai aimé ce roman de bout en bout. Autant je trouvais que les deux-cents premières pages du tome 1 étaient beaucoup trop longues, autant ici, on commence à peine qu’il faut déjà s’adapter aux nouveautés et aux dangers imminents. J’ai particulièrement apprécié ce rythme endiablé, mêlé à l’émotion qui imprègne la plupart des scènes.
Shannon Messenger maîtrise son univers et nous transmet cet amour de l’air. Dans cette saga, chaque courant d’air, chaque brise, possède son langage et véhicule son message et ses émotions. L’auteur nous donne l'impression que les vents sont vivants. Les protagonistes en parlent avec affection et poésie. C’est quelque chose que l’on ne voit pas partout. Le monde créé par Shannon Messenger s’emboîte parfaitement avec le nôtre. Vraiment, chapeau !
Les personnages, maintenant. Vane est sensible, à l'écoute des autres et de leurs souffrances. Il peut aussi se montrer pitre sur les bords, sans parler de ses hormones en ébullition. Mais s’il n’était pas comme ça, je pense que je ne l’aimerais pas autant. C'est un héros agréable à suivre. Il contraste avec la tendance des sylphes rigides qui consiste à paraître le plus patibulaire possible.
Le duo qu’il forme avec Audra est particulièrement équilibré à mon sens. Ils s'apportent mutuellement quelque chose et se complètent à merveille. Vane contrebalance les airs implacables et trop sérieux d'Audra avec son humour et sa dérision.
Audra, elle, est une personne dévouée qui aime sans condition. Son coeur est énorme et sa fidélité en amour comme en amitié est entière. Elle se montre droite dans ses bottes, mais pas infaillible. Elle a aussi ses faiblesses, ce qui l'a rend plus déchiffrable. On la retrouve dans ce deuxième opus plus vulnérable ; elle perd un peu le contrôle de la situation et les choses commencent à lui échapper.
D’autres personnages font également leur entrée. L’arrivée de Solana, notamment, la fiancée – ex-fiancée de Vane, qui vient rajouter du piment à l’intrigue et qui corse la situation. Rassurez-vous, pas de triangle amoureux en vue ; néanmoins, Shannon Messenger nous réserve un programme assez salé.
L’auteur offre un panel de personnalités très varié. Sa plume m’a conquise, une fois encore, et la justesse avec laquelle elle parle des vents et de leur manipulation… Pffoua, exquis ! Le lecteur se retrouve plongé dans les pensées de Vane et d’Audra sans la moindre difficulté.
En résumé, c’est une suite magique qui m’a totalement transportée. Les choses se corsent pour Vane, Audra et les autres, et ce à une cadence qui laisse à peine le temps de reprendre son souffle. Des cachotteries et des menaces plus proches que jamais, nos héros n’ont jamais été autant en danger. Let the Storm Break a eu le même effet sur moi qu’un typhon. Alors préparez-vous, ça décoiffe ! |
Vane Weston est prêt pour la bataille. Contre l’armée de Raiden. Contre la lente Gale Force corrompue. Même contre sa propre nature pacifiste de Westely. Il ferait n’importe quoi, même si cela comprend prendre d’assaut la forteresse glacée de Raiden avec les trois personnes en qui il croit le moins. N’importe quoi pour ramener Audra saine et sauve.
Mais Audra ne va pas attendre que quelqu’un la sauve. Elle a Gus — le gardien avec qui elle a été capturée. Et elle a un étrange « guide » laissé derrière par un prisonnier qui a réussi à échapper à Raiden. Le vent se lève également |
La liberté n’a jamais tenu un tel impossible prix, et les deux camps savent que les sacrifices seront énormes. Mais Vane et Audra ont débuté le combat ensemble. Ils le termineront de la même façon.
Il aura fallu patienter plus de 2 ans avant que le tome 3 de Let the Sky Fall sorte chez Lumen Editions. Et même si je me languissais de retrouver Vane et Audra pour conclure une saga que j’appréciais beaucoup, j’étais néanmoins un peu inquiète de ne pas y retrouver la magie qui m’avait tant fait voyager en 2016. C’était sans compter la plume enchanteresse de Shannon Messenger qui m’a littéralement enivrée. Let the Wind Riseest une excellente lecture qui a su clore à merveille l’histoire épique des sylphes.
Dans le tome 2, nous avions laissé nos héros dans une situation conflictuelle et complexe. Audra a été enlevée par Raiden qui la torture en s'aidant du vent. De son côté, démuni mais plus déterminé que jamais à la sauver, Vane n'a pas dit son dernier mot. Pour retrouver celle qu'il aime, il est prêt à tout, même s'il faut pour cela s'allier avec des personnes en qui il n'a nullement confiance.
J'avais peur en entamant cette lecture d'être totalement perdue. 2 ans sans avoir mis le nez dans la saga de Shannon Messenger, c'est long. Il m'aura fallu quelques heures et un peu de patience pour que les pièces du puzzle s'imbriquent à nouveau. J'ai alors pris beaucoup de plaisir à mesure que l'histoire suivait son cours.
Renouer avec la plume et l'univers de Shannon Messenger c'est aussi retrouver des personnages attachants et sincères. Vane, que l'on a vu grandir de tome en tome par la force des choses, nous prouve que ce n'est pas pour autant qu'il a perdu son côté boute-en-train. Audra, fidèle à ses principes, est le genre d'héroïne qui ne compte que sur elle-même. Pourtant, cet ultime tome nous la fait voir sous un jour nouveau. Sa carapace hermétique se fendille, pour laisser entrevoir une jeune fille profondément touchante.
Et si les deux premiers tomes mettaient essentiellement l'accent sur l'apprentissage de Vane et sa relation avec Audra, Let the Wind Rise nous laisse entrevoir le tempérament d'autres personnages, tout aussi bigarrés. Aston, Solana et même Raiden. Par leur biais, Shannon Messenger nous montre qu'ils ne sont pas engoncés dans un rôle prédéfini, qu'ils ont un passé, un vécu et qu'ils ne peuvent en aucun cas être catalogués comme gentils ou méchants. Toute trace de manichéisme a disparu, au profit de caractères plus poussés.
Pour un dernier opus, on pourrait s'attendre à un final explosif, voire chaotique, mais Shannon Messenger a choisi d'arpenter un chemin différent. Grâce à sa plume très visuelle et son sens créatif, elle parvient à nous surprendre sans jamais tomber dans la surenchère, et nous livre une aventure où on se prend au jeu et on se laisse entraîner jusqu'à la toute dernière page. Certains déploreront le manque d'explosions et de plot twist démentiels, quant à moi, j'ai bien apprécié ce choix de sobriété, qui s'avère bien plus profond et intérieur que prévu.
En résumé, ce dernier tome est réussi et nous en met plein les mirettes. Shannon Messenger clôt ici une histoire où le vent est une entité précieuse, où les batailles se livrent aussi bien en soi qu'à coups de pouvoirs magiques. J'ai été très heureuse de suivre Audra et Vane durant ces trois tomes, de les voir évoluer de page en page, traverser des tempêtes redoutables, mais ne jamais abandonner. N'hésitez pas, cette saga vaut le coup d'œil !
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