Lisa Hernest, psychiatre reconnue et spécialisée dans les cas complexes, est appelée à l’institut Saint-Vincent en périphérie de Paris. Elle va rencontrer sa nouvelle patiente : Judy Desforêt, internée pour paranoïa et hallucinations, enceinte de cinq mois et qui refuse de s’alimenter. Dès leur première entrevue, la jeune femme qui se dresse face à elle fait preuve d’une lucidité et d’un discernement hors pair. Et plus Lisa apprend à la connaître, plus leurs échanges viennent ébranler ses propres convictions professionnelles et personnelles. Entretien après entretien, Judy lui livre en effet une curieuse histoire, mêlant sa quête des
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On m’a vanté les qualités de ce roman bien des mois avant sa sortie, et j’étais impatiente de m’immerger dedans. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Paranoïa a été lu très rapidement et que je n’en ai fait qu’une bouchée. Malgré quelques points noirs assez dérangeants, le temps d’une lecture, je me suis sentie troublée à plus d’un titre.
Paranoïa est un livre à deux voix. D’un côté nous avons Lisa, une trentenaire qui exerce la profession de psychiatre d’une brillante manière. Elle fait partie des meilleurs praticiens de son pays et se voit confier les cas les plus rares et les plus compliqués qui soient. Un jour, elle rencontre Judy, une jeune fille de vingt ans sujette à des troubles psychiatriques que personne ne parvient à expliquer correctement. Nous suivons aussi Judy durant sa descente aux enfers. Depuis toujours, elle voit quelqu’un que personne d’autre ne semble apercevoir. Si au début, sa famille pensait à un ami imaginaire, il s’avère que ces visions perdurent et qu’Alwyn – l’homme que Judy est la seule à voir – ne disparaît pas. Réalité ou fiction ? Hallucinations ou fait inexplicable ? Lisa va tenter de démêler cette affaire.
Avant toute chose, il faut savoir que Melissa Bellevigne est connue sur internet comme Youtubeuse beauté. Paranoïa est son premier roman publié, et pour une première, j’ai été plutôt impressionnée. L’intrigue est vraiment sympa, le cadre sombre, mystérieux, et la fin m’a complètement ravie.
Pourtant, quelques éléments m’ont un peu fait grincer des dents. Étant moi-même dans le milieu médical, j’ai un attrait particulier avec la psychiatrie qui est un domaine qui me fascine depuis déjà quelques années. Je n’irais pas jusqu’à prétendre que je suis archi calée sur le sujet, mais il y a des choses qui m’ont un peu laissée perplexe, techniquement parlant. Au début, je n’y ai pas vraiment prêté attention. J’ai vu les termes “délires de persécution”, “schizophrénie”, des mots bien pompeux et impressionnant pour un quidam, mais qui ne s’appliquent clairement pas au cas de Judy. Je n’ai pas trop moufté au début, mais plus j’avançais, moins je comprenais ce diagnostic. Toujours est-il qu’on sent qu’il y a eu de la recherche de la part de l’auteur, mais celle-ci n’a pas été exploitée adéquatement. S’attaquer à la psychopathologie, c’est prendre le risque de tomber dans le cliché, et Melissa Bellevigne n’a pas su enjamber tous les pièges.
Les réticences que j’ai rencontrées concernaient surtout l’aspect pathologique et la relation entre Judy et Lisa peu crédible. Pour une jeune fille paranoïaque, Judy a très vite accordé sa confiance, et les ellipses multiples ont fait qu’il n’était pas possible de jauger l’évolution de leurs rapports tout le long du roman.
Ça peut paraître négatif dit comme ça, mais heureusement, j’ai vraiment accroché au reste, c’est-à-dire à tout ce qui ne concernait pas la psychiatrie. Les flash-back m’ont captivée. L’auteur nous plonge dans le passé de Judy afin de comprendre ce qui l’a amenée là. J’ai été subjuguée par le suspens et l’attente anxieuse. La jeune fille se lance à corps perdu dans une quête qui se révélera dangereuse et bien plus grande qu’elle. Son but étant de comprendre pourquoi Alwyn ne la quitte pas depuis sa plus tendre enfance, et rend sa vie si compliquée. Cette chasse à la vérité est tout simplement haletante, titillante, absorbante.
J’ai trouvé le roman bien trop court. Si l’intrigue en elle-même m’a vraiment plu, je n’ai pas pu m’attacher aux personnages comme je l’aurais voulu. Alwyn est celui qui m’a le plus charmée. Doux, diplomate, protecteur ; malgré ses rapports conflictuels avec Judy, il se montre dévoué et toujours là pour elle. Judy est dotée d’une volonté sans faille. C’est une vraie tête brûlée qui ne laisse personne lui dicter sa loi. Lisa m’a, en revanche, laissée hermétique. J’ai eu du mal à me positionner sur son implication dans l’intrigue. Peut-être parce que son rôle de psychiatre n’a pas su me convaincre comme je l’espérais.
La plume de Melissa Bellevigne est sensible, fine, affutée. Cette auteur a énormément de potentiel et je compte bien la suivre de près. C’est sûr, il y a eu des couacs, mais Melissa a réussi à me surprendre, à me faire bondir. Notamment avec la fin totalement insoupçonnée qu’elle nous a servie ! J’avais déjà lu des blogueurs se plaignant de cette fin, la trouvant trop rapide, pas suffisamment aboutie ou encore trop ouverte. N’étant pas friande des fins ouvertes, d’habitude, j’ai cependant adoré celle-ci. Elle est belle, pleine de promesses, mais nous laisse aussi avec quelques éléments auxquels on ne peut pas répondre. J’ai aimé le fait que Melissa Bellevigne nous laisse l’opportunité de choisir la fin qui nous sied. Moi, j’ai choisi la mienne, et j’en suis ravie.
En résumé, Paranoïa est un livre qui a ses défauts, mais qui ne manque pas de qualités. Pour un premier roman édité, Melissa Bellevigne semble avoir un gros potentiel, avec une plume très agréable, qui nous immerge totalement. La final laisse sur la faim, haletant et frustré ! Moi, je l'ai adoré ! Je regrette néanmoins les grosses lacunes concernant l’univers psychiatrique et ses troubles.
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Qui est vraiment Judy Desforêt ? Une jeune femme assiégée par la paranoïa et des hallucinations telles qu'elle en a perdu la raison jusqu'à vouloir se tuer ? Un esprit troublé qui aspire aujourd'hui à guérir et démarrer une nouvelle vie ? Est-elle victime d'un vaste complot ou bien une manipulatrice au discernement hors pair ?
Qu'est-ce qui a pu pousser Lisa, psychiatre renommée, à baisser sa garde face à cette patiente délirante ? Aurait-elle manqué d'objectivité et de professionnalisme ? Epuisée par le bébé de Judy dont elle est devenue la tutrice légale, Lisa n'a plus aucune certitude sur |
Le premier tome de Paranoïa avait été une lecture plutôt chouette, l’occasion de découvrir une jeune plume francophone. Je pensais qu’il s’agissait d’un one-shot et sa fin (ouverte) me convenait très bien telle quelle. Ma surprise était donc totale lorsque j’ai découvert qu’une suite allait sortir. Poussée par la curiosité, je me suis dit qu’il fallait tenter. Malheureusement, je n’ai pas su m’immerger dans ce tome 2 autant que je l’espérais.
Nous retrouvons une Judy plus paranoïaque que jamais. Ses visions ont disparu maintenant qu’Alwyn l’a abandonnée. Après avoir accouché, elle a confié son bébé à Lisa qui l’a prénommé Will. Le docteur Rivière, son nouveau psychiatre, tente de comprendre ce qui lui est arrivé, en démêlant le vrai du faux, l’impression de la réalité. Judy est-elle réellement folle ? Ou bien ses visions et son histoire avec Alwyn ne sont en réalité que les fruits d’un phénomène paranormal ? Miroir répond à toutes ces questions.
Je ne vais pas tourner autour du pot : j’ai eu des difficultés à comprendre ce tome. Et s’il y a bien quelque chose que je ne supporte pas dans les suites de saga, c’est de manquer de repères d’entrée de jeu. Je ne gardais presque aucun souvenir de Paranoïa et Melissa Bellevigne reste nébuleuse tout le long de son roman. J'avais beau aller de l'avant et m’accrocher tant bien que mal, il subsistait un certain doute dans mon esprit. Il me manquait certaines pièces oubliées pour réussir à reconstituer les événements précédents dans leur entièreté. Et ne pas pouvoir le faire, c’est assez frustrant.
Malheureusement, ce n’est pas tout, l’auteur nous jette dans le bain sans bouée ni brassards et nous regarde lentement nous noyer dans une intrigue qui oscille entre surréalisme et flashs-back. C’est avant tout une affaire de goût, mais j’aurais préféré être accompagnée, parce qu’il m’a fallu un moment avant de trouver mes marques (et encore, je les perdais très souvent tout au long de ma lecture).
Je me suis surprise à décrocher à plusieurs reprises, tout simplement parce que j'ignorais où l'auteur souhaitait en venir. À force de ne pas comprendre, j'ai fini par me demander si je n'étais pas tout simplement stupide…
Deux choses m’ont poussée à poursuivre ma lecture. D’abord, l’envie de savoir, de comprendre. Le fait que le pseudo passé et le présent se mêlent, ça a quelque chose de très intriguant et ça a réveillé ma curiosité maladive. L’autre raison est que la plume de l’auteur est dotée d’un grand potentiel. Elle est crédible, bien maîtrisée et pas dénuée d’une certaine élégance. Melissa Bellevigne a « un petit quelque chose », c’est indéniable. On sent qu’elle a pris de l’assurance dans la rédaction de ce deuxième tome, et c’est plaisant à constater.
La vie ne m'avait pas fait de cadeau, elle m'avait juste laissée me débattre dans les eaux tumultueuses d'un monde trop hostile à ma présence.
Melissa Bellevigne prend également des raccourcis dangereux en parlant de folie lorsqu'il s'agit seulement d'un ami imaginaire qu'un enfant se figure. Entre autres choses. L'aspect psychopathologique est encore bancal et manque d'approfondissements. On est bien trop souvent sur des tournures évitantes avec la prolifération de termes médicaux très pompeux pour cacher quelque chose qui n'a aucune consistance. Dommage.
La fin est intéressante, mais tout a été cousu au gros fil une bonne partie du récit, si bien que je suis restée assez mitigée. L'idée a du potentiel, mais manque de crédibilité pour qu'on y croie entièrement. Même si j’ai apprécié la tournure que cela a pris et qui, d’une certaine manière, lève le voile sur une bonne partie de nos interrogations. En revanche, l’épilogue vient une nouvelle fois balayer nos certitudes et m’a une fois encore donné l’impression d’être une imbécile, puisque je ne l’ai pas compris. Tout porte à croire que Melissa Bellevigne s’offre la possibilité d’enquiller avec un troisième tome. S’il y a une suite, je ne pense pas que je la lirai.
En résumé, Miroir est une suite que je parviens pas encore à définir. Le fait de ne pas comprendre la majorité de ma lecture m’a laissée frustrée et sur les genoux. Pour moi, il s’agit d’un roman aux allures de pièce rapportée, un poil psychédélique, que j’ai du mal à évaluer. Le fond reste intéressant et j’ai apprécié qu’une grande partie des questions que je me posais trouve des réponses.
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