Je vis sur les routes pour fuir le passé mystérieux de ma famille.
clic À mon arrivée à West Academy, des reines de beauté sont sauvagement assassinées. clic je partage les meurtres du Preneur d’Anges à travers des visions cauchemardesques. clic Je doute de tous ceux qui m’entourent, à commencer par moi-même. SOURIEZ ! VOUS ÊTES ASSASSINÉ ! |
Grande amatrice de romans horrifiques, la couverture de Photophobia m’a tout de suite inspirée et le résumé en disait juste assez pour piquer ma curiosité. J'ai foncé et me suis plongée dedans avec grand plaisir. J'aime les frissons que ce genre de romans provoque, et je n’ai pas été déçue du voyage, parce que lire un livre comme celui-là vers 2 heures du matin, ça n’est pas tout à fait le meilleur des somnifères…
Darla a ce que l'on peut appeler une vie pas comme les autres. Son père, Hopper, est un raté et un alcoolique qui gagne sa vie en escroquant les gens. Ils bourlinguent depuis des années, à tel point que l’adolescente n’a connu qu’une existence instable à tous les niveaux. Mais un jour, alors qu'ils cavalent dans le pays après une énième frasque de Hopper, ce dernier décide qu'ils s'installeront à Saffron Hills, un endroit paisible où les habitants sont particulièrement riches. Ainsi, Darla se voit contrainte d'intégrer un nouveau lycée et de côtoyer la jeunesse dorée de Saffron Hills, qui semble tout droit sortie d'un magazine de mode.
C'est l'occasion de repartir à zéro, mais Darla se rend très vite compte que l'intégration va être compliquée : les autres élèves sont imbus d’eux-même et vivent dans leur petite bulle égoïste. Une petite bulle dans laquelle elle n'a clairement pas sa place. Pour couronner le tout, des meurtres sanglants surviennent et les victimes ne sont autres que les adolescents les plus beaux et les plus populaires du lycée. La jeune fille semble être la seule à pouvoir dénouer la situation.
En commençant Photophobia, je recherchais des frissons et une tension qui allait crescendo. De ce côté-là, j’en ai eu plus que je ne pouvais l’espérer. Les meurtres insolubles sont bien menés, et pour être tout à fait honnête, ce sont les scènes que j'ai préférées, car elles instaurent un malaise poisseux, dans lequel on ne sent pas très bien. La mise en scène glauque apporte du cachet à l’histoire, c’est indéniable.
On se retrouve dans la tête de Darla, cette pauvre adolescente qui cherche à se faire une place sans faire de vagues, qui malgré les bêtises de son père continue de l’aimer de tout son cœur. Elle a quelque chose d’assez émouvant, cette Darla. Et lorsqu’elle se met à avoir des visions sanglantes d’un mystérieux tueur, sa vie déjà bien compliquée, se corse un peu plus. Mis à part elle, je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, j’étais extérieure et détachée la plupart du temps, malgré les scènes parfois difficilement supportables.
En dehors des assassinats qui s’amoncèlent dangereusement, le roman aborde d’autres sujets, susceptibles de mettre les nerfs à vif. Darla est obligée de se coltiner les coqueluches et les pimbêches de Saffron Hills. Si ces gosses pourris gâtés ont quelque chose de cliché, il n’empêche qu’on apprend à les connaître, dans une certaine mesure. On entrevoit brièvement ce qui se cache derrière les sourires de pub pour dentifrice et les selfies boudeuses. Certains d’entre eux cachent des fêlures insoupçonnées, d’autres sont tout simplement irrécupérables. Seulement, ils ont tous un point commun : celui d’être d’une beauté renversante. Et le tueur de Saffron Hills est particulièrement friand des beautés…
Concernant la fin, j’avais deviné l’identité du tueur assez rapidement. Quant à son mobile et toutes les révélations qui en découlaient, c’est assez drôle parce que j’avais envisagé cette hypothèse, mais la trouvant trop absurde, je l’avais mise de côté. Alors que c’était bien ça. En soi, l’idée est bien trouvée, ça donne lieu à des connexions insoupçonnées, qui permettent à l’histoire de prendre tout son sens. Seule déception : on n’a pas l’ombre d’un indice concernant l’origine des visions de Darla. Dommage.
En résumé, Tom Becker nous plonge dans une enquête haletante où l’ennemi peut se cacher derrière n’importe quel objectif. Aux côtés de Darla, on creuse le passé de Saffron Hills, une ville autarcique où la beauté est au centre de toutes les attentions. Photophobia a de quoi faire frissonner d’épouvante n’importe quel lecteur averti avec son ambiance sinistre et inquiétante.
|
REMERCIEMENTS
Merci beaucoup à Elodie et aux éditions Milan pour leur confiance.
INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES