Dix personnes apparemment sans point commun se retrouvent sur l'île du Nègre, invités par un mystérieux M. Owen, malheureusement absent. Un couple de domestiques, récemment engagé, veille au confort des invités. Sur une table du salon, dix statuettes de nègres. Dans les chambres, une comptine racontant l'élimination minutieuse de dix petits nègres. Après le premier repas, une voix mystérieuse s'élève dans la maison, reprochant à chacun un ou plusieurs crimes. Un des convives s'étrangle et meurt, comme la première victime de la comptine. Une statuette disparaît. Et les morts se succèdent, suivant le texte à la lettre. La psychose monte. Le coupable se cache-t-il dans l'île, parmi les convives ?
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J’ai lu ce livre il y a déjà plusieurs années, au collège, dans le cadre de mon cours de français. Je n’en avais gardé aucun souvenir, et je l’ai lu avec des yeux neufs. Je suis ressortie de ma lecture un peu déçue, même si le livre a retenu mon attention jusqu’à la dernière ligne.
Dix personnes, que rien ne semble relier, sont invitées sur une île isolée, aussi appelée “L’île du nègre”. À leur arrivée, leur propriétaire est absent, et il n’y a qu’un couple de domestiques pour les accueillir. En prenant leurs aises dans leur chambre, chacun à la surprise de découvrir une étrange chanson (bien connue), contant de quelle façon dix petits nègres trouvent la mort. Au début, cette chanson fait rire, car elle colle parfaitement avec le nom que porte l’île.
Les premières heures se passent très bien, les invités font connaissance. Mais le soir venu, les choses sérieuses commencent. À leur réveil, un premier mort est à déplorer, puis à mesure que le temps passe, les pertes se succèdent, et le plus étrange c’est que leur décès colle parfaitement bien avec les paroles de la comptine des dix petits nègres.
Les premiers chapitres sont plutôt rebutants. On se retrouve avec un flot d’informations à digérer sur chaque personnage, et j’en venais à m’emmêler les pinceaux, à ne plus savoir qui était qui. Heureusement, cet affolement est de courte durée, car les morts se succèdent à vitesse grand V.
J’ai apprécié cette atmosphère que l’auteur a su insuffler à l’intrigue. C’était suffocant et j’en avais même froid dans le dos à certains moments ! Les choix du tueur m’ont rappelé le scénario des films Saw, et sans tourner dans le gore, l’idée en elle-même était carrément flippante !
Malgré des qualités indéniables, beaucoup de points m’ont empêché d’apprécier complètement ma lecture. Le livre en lui-même a cette capacité de nous maintenir accrochés jusqu’à la toute fin, mais ça n’a malheureusement pas suffi, j’en attendais plus. Il faut dire que l’histoire devient vite prévisible, car le tueur utilise chaque fois le même schéma pour arriver à ses fins. Ensuite, j’ai trouvé les personnages pompeux et pas du tout réalistes. Si je me retrouvais coincée sur une île sans possibilité de partir ou de me cacher, je ne réagirais pas avec autant de stoïcisme ni de pragmatisme. Ils m’ont rapidement agacée, je ne me suis attachée à aucun d’eux, c’est bien dommage. Lorsque la femme de Rogers meurt, par exemple, à aucun moment on ne ressent la peine du mari. Il reste impassible tout le long. Ça n’a rien de naturel, ça ne colle pas avec l’instinct humain.
Autre point qui m’a chiffonnée : le rythme de l’histoire. Si les meurtres s’enchaînent assez rapidement, le récit, lui, a tendance à vite trainer en longueur. Au bout d’un moment, je commençais à me lasser, à avoir hâte de connaître le dénouement de l’histoire.
Concernant le dénouement en question, je n’ai pas été convaincue. Mais alors pas du tout. Alors certes, on ne s’attend pas à ce que le tueur soit cette personne, mais rien ne laisse filtrer que ça pourrait être lui. Le scénario est tiré par les cheveux et beaucoup trop gros pour qu’on y croie. À aucun moment on aurait pu se douter de l’identité du meurtrier, l’auteur ne laisse pas de petits indices pour nous mettre sur la voie, rien. Et pourtant, c’est ce que j’aime dans les polars. Là c’était assez décevant.
Malgré tout, la plume a la capacité d’accaparer l’attention de ses lecteurs. Elle est bien tournée, et en même temps très accessible. L’auteur a beaucoup d’imagination.
PLUMES DE RÊVE