Benjamin est toujours le nouveau du lycée, celui qu'on ne remarque pas. Il se fond dans le décor, se fait de nouveaux amis, il observe. Mais cela ne dure jamais... Juste le temps d'atteindre sa cible et d'accomplir sa mission, selon les ordres qui lui sont donnés par téléphone par une mystérieuse Agence. Le jour où il doit éliminer le maire de New York, tout change car, imperceptiblement, Benjamin modifie les règles du jeu, en sentant ses émotions affleurer. Il se rapproche dangereusement de Sam, la fille du maire, sans savoir qu'elle aussi est en mission, sans savoir que son humanité naissante est sa pire ennemie.
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Moi qui ne lis pas tellement de polars, j’ai tout de suite été attirée par ce roman qui promet une belle aventure. Mon premier conseil serait – avant toute chose – de vous déconseiller la lecture du résumé. Je trouve qu’il en dit trop et étouffe dans l’œuf l’intérêt que l’on est susceptible de porter à l’intrigue. J’ai eu la mauvaise idée de le faire, et j’aurais clairement dû m’abstenir. Alors, n’hésitez pas à vous laisser porter sans zieuter la quatrième de couverture.
C’est l’histoire de Zach, un jeune garçon de seize ans qui travaille pour une organisation secrète appelée « Le Programme ». Séparé de ses parents et entraîné comme une machine, son job est de remplir les missions qui lui sont octroyées sans chercher à comprendre leur but final. Ce qu’on lui demande ? Éliminer les gêneurs, afin de maintenir la paix sur le territoire américain. Zach obéit sans rechigner et se révèle très efficace. Un jour, cependant, son ordre de mission se révèle assez inhabituel : il a cinq jours pour éliminer le Maire de New York. Et pour l’atteindre, il doit parvenir à se rapprocher de sa fille, Samara, aussi belle qu’intrigante.
Voilà, c’est tout ce qu’il faut savoir pour partir à l’assaut de cette histoire pantelante. Ce n’est pas le genre de thriller-polar qui laisse une trace impérissable dans les esprits, mais ça se lit bien. Et surtout, ça plaira à un jeune lectorat en quête d’un peu d’adrénaline.
Cible n°1 s’écarte assez des romans que je lis habituellement. Ici, c’est l’efficacité qui importe. Les chapitres sont courts, mais concis. La plume donne une impression de froideur vis-à-vis des personnages et nous maintient à distance. Cela dit, il y a un je-ne-sais-quoi qui nous pousse à tourner les pages de façon frénétique, car plus on avance dans le récit, plus la tension grimpe crescendo pour nous offrir un final qui vaut largement le coup d’œil.
L’histoire se déroule sur une poignée de jours, d’où l’impression que tout se passe dans l’urgence. On tombe même dans un chaos indescriptible vers la fin. Ça donne un cocktail très sympathique, entre suspens et compte à rebours menaçant. Une ambiance à laquelle j’ai tout de suite accroché.
On fait face à un héros qui connaît son métier et agit mécaniquement, tel un Terminator ou encore un Ange de la Mort. On peut ressentir de l’empathie pour ce jeune garçon, esclave d’une organisation qui régit sa vie, mais on reste aussi très extérieur, parce que Zach ne fait que repousser au plus profond de lui-même ses élans naturels, son côté humain.
Il y a un fort côté psychologique dans la manière d'analyser le comportement des gens ainsi que les rapports sociaux culturels. Au-delà du divertissement que procure cette fiction, l'apprentissage et l’analyse du genre humain ne sont pas en reste. Oui, le lecteur assimile des choses et élargit ses connaissances.
Je n’aurais pas dit non à un roman plus étoffé, car le suspens est incontestable et les idées sont en place. Tout se déroule vitesse grand V. Ça plaira certainement aux plus jeunes qui recherchent là un dépaysement éclair. Personnellement, j’attends encore plus dans la suite, car cette histoire ne manque pas de ressources et parle avec beaucoup d’originalité des méthodes d’espionnage, notamment.
MA NOTE FINALE :