Parqués entre des murs et des clôtures, les Hommes survivent comme ils le peuvent.
Arrivés en bas de la chaîne alimentaire, ils sont épargnés grâce à l’Accord : tous les trimestres, des fourgons d’êtres humains sont offerts aux Autres afin de les nourrir. Mais comment choisir qui doit vivre et qui doit mourir ? La règle est pourtant simple : seuls les délinquants sont envoyés de l’autre côté du mur, dans la Fosse. |
Ce nouveau titre signé Plume Blanche m'a tapé dans l'œil dès qu'il a été annoncé. La couverture laissait présager un roman à la lisière de l'horreur, et comme je suis une trouillarde qui adore se faire peur, je n'ai pas hésité avant de décider que je voulais le lire. J'avais déjà eu l'occasion de dévorer Nouvelles d'un myrien, la première saga de l'auteur, et j'étais bien curieuse de la retrouver dans un tout nouveau registre. Je ne savais pas très bien dans quel univers j'allais atterrir (et pour être tout à fait sincère, je n'avais même pas lu le résumé). Ce roman n'a pas tardé à m'alpaguer dès les premières pages tournées.
Les Autres raconte l'histoire de notre société dans un futur plus ou moins immédiat. La ville s'est retranchée derrière des fortifications pour se protéger d'une menace qu'on ne connaît pas très bien. Les délinquants et autres petites frappes ne sont pas gardés très longtemps dans les prisons et sont livrés aux créatures qui vivent à l'extérieur de la ville. Soen, un garçon qui n'a pas la vie facile, habite au coeur de cette ville. Orphelin, il a été accueillit par sa tante, Judith. Sous des dehors généreux et attentifs, cette dernière se révèle être une effroyable personne. Le jeune garçon est fiché comme un délinquant récidiviste et est envoyé à Clémenceau, une école qui a des allures de prison. Il tente de survivre dans cette société qui ne fait pas de cadeaux, et si sa tante lui fait une peur bleue, celle-ci n'est rien comparée à la menace que représente la Fosse, le monde du dehors.
La couverture annonce déjà le ton, mais Les Autres est une histoire qui oscille entre suspens, épouvante et dystopie. Quand on n'a pas lu le résumé comme moi, on tâtonne un peu au début, emmagasinant les quelques informations qui nous sont données pour en déduire nos propres conclusions. En premier lieu, c'est ce que j'ai apprécié. Sandra Moyon ne nous donne pas toutes les informations en bloc et nous laisse plutôt appréhender son univers au fur et à mesure, dévoilant lentement les pans affreux de son intrigue. On a le temps de sentir le collet se resserrer pour nous prendre à la gorge et ne plus nous lâcher. J'ai tout particulièrement aimé cette tension qui ne fait que grimper crescendo.
Soen est le genre de héros qu'on ne peut pas s'empêcher d'aimer de tout notre coeur. À bien des égards, il m'a fait penser à Luhan (le héros de Nouvelles d'un myrien). Tous deux sont dotés d'une grande sensibilité et sont les victimes de la cruauté qui les entoure. Combien de fois n'ai-je pas eu envie d'entrer dans le livre pour prendre Soen dans mes bras et le rassurer ? Sandra Moyon ne laisse pas place aux doutes : elle compte bien rendre la vie de Soen insupportable.
Ça vous ai déjà arrivé d'être confronté à un personnage qui vous sort par les yeux, d'imaginer les pires sévices qu'il pourrait subir, d'envisager des tortures toutes plus douloureuses les unes que les autres, pour le simple plaisir de le voir souffrir ? Eh bien j'ai ressenti ça et bien plus encore pour la tante de Soen. Je l'ai haïe à un point difficilement quantifiable.
Pauvre Soen... Beaucoup de choses lui tombent sur la pomme, et le pire, c'est qu'il ne peut pas répliquer, puisqu'il risque de finir dans la Fosse, cet endroit que personne ne souhaite découvrir.
La plume de Sandra, simple, directe et incisive, est très rafraîchissante. Je n'ai eu aucun mal à me projeter dans cette histoire, à m'imaginer dans la peau de Soen. J'ai adoré ce mélange d'horreur et de dystopie qui n'a pas fini de me surprendre.
La suite promet une aventure très différente en tous points, et je compte bien être de la partie ! Alors vivement sa sortie !
En résumé, Le Survivant est un récit qui joue avec nos nerfs et nous fait passer par tous les états d'esprit : un stress viscéral, une peur prégnante, un suspens insoutenable et une empathie intense vis-à-vis d'un héros démuni et dépassé. Sandra Moyon a le chic pour nous faire aimer ses héros vulnérables (mais forts à leur manière). Un roman dont les pages se tournent toutes seules ! |
REMERCIEMENTS
Très grand merci aux éditions Plume Blanche pour ce partenariat dans le cadre de leur opération de l'été !
LE BOUDOIR DE LETTY ET JUSTINE
Comme vous vous en doutez, c'est un premier tome qui m'a énormément plu. Même si pour moi c'était une seconde lecture, j'ai autant apprécié que la première, voire plus. J'ai adoré l'univers créé par l'auteure, ses personnages tous différents, mais surtout Soen avec ses faiblesses et ses forces. Je ne doute pas que dans la suite, il risque de nous surprendre ! En tout cas, je vous conseille vivement de vous jeter dessus à sa sortie, si vous ne l'avez pas pré-commandé !
INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES
DE LA MÊME AUTEUR :
Nouvelles d'un myrien
Nouvelles d'un myrien