La couverture de Nat est grillée. Bientôt, tout le monde saura qu’elle fait partie des « marqués ». Le casino, où elle officie comme croupière, va découvrir qu’elle a volé des jetons… Sans aucun scrupule, elle fait accuser quelqu’un d’autre à sa place : un dénommé Wes qui a beau être joli garçon, n’en demeure pas moins arrogant. Nat, elle, a déjà détourné le regard : elle a assez d’argent pour quitter cet infâme New Vegas plongé dans l’ère glaciaire, et rejoindre le Bleu, là où l’air est pur et la mer azure. Là où des renégats comme elle peuvent vivre en paix. Il suffit juste de payer grassement un mercenaire. Mais le passeur, ô surprise, n’est autre que Wes… Après tout, se dit Wes, un voyage dangereux en compagnie d’une jolie fille ne se refuse pas.
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Je n’ai pas honte de le dire, ce qui m’a convaincu de lire ce livre, c’est sa couverture hivernale (parfaitement dans le thème, en ce moment !). Je me suis peu attardée sur le résumé, j’ai à peine jeté un oeil sur les avis déjà rédigés sur internet, et j’ai foncé tête baissée. La question est de savoir si j’ai bien fait ou non…
Nat est une adolescente qui vit dans un monde post-apocalyptique. La glace a envahi chaque parcelle de la Terre, produisant ainsi une chute démographique et une baisse de l’espérance de vie. La jeune fille gagne péniblement sa vie en étant croupière à New Vegas, une ville élitiste, seul endroit où elle peut espérer amasser suffisamment d’argent pour trouver des terres plus fertiles. Car son rêve est de rejoindre le Bleu, ce paradis merveilleux où la neige ne fait pas loi. Le seul petit ennui, c’est que Nat a un secret. Elle est une Marquée, et les gens comme elle sont farouchement traqués pour être éliminés aussi sec. Nat est bien décidée à aller au bout de ses projets, même si pour cela, il faut dénoncer quelqu’un et prendre la poudre d’escampette avec des jetons volés. Un autre problème se dresse finalement devant elle : le seul capable de l’amener au paradis dont elle rêve est celui qu’elle a dénoncé.
Lorsque j’ai entamé ma lecture, j’admets avoir eu un peu peur. Je n’y comprenais rien du tout. Melissa de la Cruz et Michael Johnston nous jettent sans ménagement dans le bain aux requins et nous regardent nous dépatouiller, alors que l’on essaie tant bien que mal de garder la tête hors de l’eau. C’est très perturbant de se retrouver spectateur sans aucun préambule ni explication. Il faut dire qu’avec une héroïne telle que Nat, peu encline à s’épancher sur elle-même, il est difficile de grappiller quelques informations.
Si le début est laborieux, heureusement, on finit par obtenir quelques pistes. Une fois la première moitié du roman passé, j’ai commencé à prendre beaucoup de plaisir dans ma lecture. Le mélange science-fiction/dystopie/fantastique est très intéressant et nous pousse à vouloir en savoir plus. Évidemment, les auteurs ne lâchent pas les révélations comme ça, elles viennent à leur rythme, paresseusement.
Comme beaucoup de romans post-apocalyptiques, l’histoire met l’accent sur l’écologie et sur ce monde que nous sommes peu à peu en train de transformer. La Terre, telle qu’elle nous est présentée ici, n’est plus qu’un bloc de glace aride. Les aventures de Nat et de Wes les entraînent vers des contrées qui titillent la curiosité, un voyage vers un paradis qui semble être à l’autre bout de la galaxie tant la Terre semble s’être métamorphosée.
Quant aux personnages, c’est peut-être un choix de la part des auteurs, mais j’ai senti une grande distance entre eux et moi. J’ai apprécié le fait que la vie ne leur ait pas fait de cadeau. Nous faisons face à des héros graves, matures et réfléchis. C’est difficile de croire que certains aient eu le temps de vivre en si peu de temps autant d’horreurs, mais on ne peut s’empêcher de compatir. Ceci dit, je me suis tout de même sentie assez extérieure, car je n’avais pas le sentiment de les comprendre au plus profond d’eux-mêmes.
En résumé, j’ai eu quelques difficultés d’immersion avec Frozen, mais portée par mon envie d’en connaître plus, j’ai fini par découvrir un monde post-apocalyptique saisissant, doté d’un certain potentiel. Beaucoup de mes interrogations sont restées sans réponse, mais il n’empêche que j’ai apprécié cette histoire et que je suis bien curieuse d’en apprendre plus. |
INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES
REMERCIEMENTS
Merci à Marie ainsi qu’aux éditions Hachette pour leur confiance.