Six prétendantes d’un côté.
Six prétendants de l’autre. Six minutes pour se rencontrer. L’éternité pour s’aimer. Ils sont six filles et six garçons, dans les deux compartiments séparés d’un même vaisseau spatial. Ils ont six minutes chaque semaine pour se séduire et se choisir, sous l’œil des caméras embarquées. Ils sont les prétendants du programme Genesis, l’émission de speed-dating la plus folle de l’Histoire, destinée à créer la première colonie humaine sur Mars. |
Lorsque la sortie a été annoncée, je n’ai pas osé aller lire le résumé. Mais la couverture et les chroniques qui sont tombées par la suite m’ont donné une furieuse envie d’avoir ce roman dans les mains. Ça tombait très mal, car je n’avais pas les sous pour me le prendre, mais mon chéri m’a fait la surprise en me l’offrant. Je l’ai commencé dès réception, mettant de côté ma lecture en cours pour me plonger dedans. En moins de 24h, cette petite merveille était dévorée.
Phobos nous conte l’histoire de la conquête de Mars. Léonor, une jeune fille de 18 ans, participe à un programme extraordinaire : un jeu de téléréalité du nom de Genesis, qui consiste à balancer 12 jeunes adultes dans une fusée, direction Mars. Garçons et filles sont séparés dans leurs capsules respectives. Chaque jour et pendant toute la durée du voyage, un candidat pourra inviter la personne de son choix dans une entrevue de 6 minutes, un speed dating permettant de faire connaissance. Ils n’ont que quelques mois pour apprendre à se connaître, arrêter leur choix et former leur couple. À l’arrivée, 6 mariages seront célébrés, et la planète rouge sera prête à être peuplée. C’est donc un aller simple, ces jeunes laissent leur vie sur Terre derrière eux pour en commencer une autre.
Des milliards de téléspectateurs vibrent pour cette émission au concept unique. Mais il n’y a que derrière la caméra que les gens connaissent la vérité. Car rien ne va se passer comme prévu, et les candidats eux-mêmes vont voir leur rêve tourner au cauchemar. Leonor est loin de se douter de tout cela. Elle rêve d’amour, elle rêve de laisser sur Terre son début de parcours chaotique, la Leonor orpheline jetée dans une poubelle alors qu’elle n’était qu’un nourrisson. Ses blessures et ses fantômes, elle ne tient pas à ce qu’ils empiètent dans sa nouvelle vie. Et elle n’est pas la seule. Les autres sélectionnés ont également un passé lourd, ce que l’on découvrira au fur et à mesure.
Nous suivons donc cette compétition (oui, parce que ça reste une compétition) non sans excitation, en alternant entre plusieurs points de vue. Il y a d’abord « le champ » – sous-entendu le champ de la caméra – avec Leonor et les 5 autres jeunes filles. Ensuite, le contrechamp, avec l’équipe de Genesis ; et enfin le « hors champ », mais ça je vous laisse le découvrir. Il y a donc une richesse de points de vue notable concernant ce programme, car les décors ne sont pas les mêmes, et on aborde certaines scènes sous différents angles de vue. Les scènes sont donc très dynamiques et ne laissent pas le temps de s’ennuyer.
Concernant Leonor, le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est une sanguine. Elle peut se montrer douce, empathique et bienveillante, et l’instant d’après vous mettre un gros coup de casserole sur la caboche. J’ai aimé son côté imprévisible, imparfait, sa rage et ses névroses. Elle est pleine de cicatrices, mais elle garde le contrôle sur tout. D’ailleurs, c’est un aspect de sa personnalité que Victor Dixen a choisi de mettre en avant. Car Leonor préfère avoir toutes les cartes en mains, et même si ses manières très cartésiennes peuvent surprendre les autres candidats, ça ne la rend que plus attachante et plus drôle pour nous (la première liste de coeur m’a fait mourir de rire, par exemple).
De l’humour, il y en a. Et c’est distillé avec parcimonie et de façon très habile. On trouve également du suspens et un bon paquet de secrets. À cela, ajoutez une touche de romantisme, mélangez le tout à une tension palpable (sans oublier le zeste de faux-semblant), et vous aurez Phobos, LA révélation de l’année 2015.
Et pour combler toutes mes attentes, il y a eu une vraie recherche dans la conception de ce roman. Victor Dixen ne s’est pas contenté de pondre quelques mots savants, pif paf pouf, voilà, fini. Non, tout est pensé dans les moindres détails et rien n’est laissé au hasard, que ce soit dans le domaine de la science ou de la politique. Car oui, j’avais oublié de le préciser, mais les stratagèmes politiques sont aussi de sortie !
Concernant les personnages, ils attirent tous l’attention. Ils sont nombreux et divers et je me nourrissais de toutes les infos que l’auteur daignait nous fournir. J’ai mes préférences concernant les participants et… je dois dire que j’ai eu du flair ! Mais je n’en dirai pas plus à ce sujet…
Autrement, Victor Dixen surfe sur les stéréotypes et c’est très drôle. Loin d’être gênant, on devine que c’est une démarche voulue, qui nous amène instinctivement à nous méfier de certains protagonistes.
La plume de l’auteur est un véritable petit plaisir. Il construit son roman de façon très organisée et n’abat pas toutes ses cartes en même temps, et surtout pas de façon hasardeuse. Chaque scène est la pierre qui vient se rajouter à un édifice solide. Il pousse le concept de la télé-réalité au maximum, alors qu’en parallèle, notre propre société tend vers cette surconsommation des programmes abrutissant où le voyeurisme devient monnaie courante. Ça ne vous fait pas réfléchir ? Moi, si.
ILS CROYAIENT MAITRISER LEUR DESTIN.
Ils sont les douze pionniers du programme Genesis. Ils pensaient avoir tiré un trait sur leurs vies d’avant, pour devenir les héros de la plus fabuleuse des odyssées. En réalité, ils sont les victimes de la plus cruelle des machinations. ELLE CROYAIT MAITRISER SES SENTIMENTS. Sur Mars, Léonor espérait trouver la gloire et, pourquoi pas, l’amour. Elle pensait pouvoir ouvrir son cœur sans danger. En réalité, elle a ouvert la boîte de Pandore du passé. MEME SI LES SOUVENIRS TOURNENT AU SUPPLICE, IL EST TROP TARD POUR OUBLIER. |
Comme je l’attendais, cette suite ! Elle a fait grand bruit sur la blogosphère peu après sa sortie. Partout j’entendais les lamentations des blogueurs qui venaient de terminer ce deuxième opus, et j’étais impatiente de savoir ce qui les mettait dans tous leurs états. Alors effectivement, Phobos, tome 2 est comme un cyclone qui balaye tout sur son passage, nous y compris. Un pur moment de délectation que j’avais du mal à reposer.
La chaîne Genesis est sur le point de reprendre, après quelques heures hors antenne. Les participants sont toujours à bord du Cupido, le vaisseau censé les amener sur Mars pour coloniser la planète et faire plein plein de petits bébés. C’est l’heure des dernières listes de cœur, l’heure des préparatifs… les prétendants vont enfin pouvoir se toucher, s’embrasser.
Enfin… ça, c’est ce que pensent les milliards de téléspectateurs, vissés à leur chaîne préférée, à 50 millions de kilomètres. Mais la réalité est tout autre. Leonor a appris la vérité concernant le rapport Noé et en a informé ses compagnons de route. À présent un dilemme se pose : faut-il descendre sur Mars ou faire demi-tour pour révéler au grand jour les fourberies de Serena McBee ?
Oui, mon résumé est bien court, mais je ne souhaite pas spoiler qui que ce soit. Sachez simplement une chose : ce roman est immensément riche. Quand on pense être dans une impasse, il se passe toujours quelque chose qui débloque la situation, provoquant un séisme considérable. Victor Dixen manie le suspens à un point... Insupportable. Il nous fait languir, joue avec nos nerfs et titille notre patience.
Dans ce deuxième opus, l'art de la manipulation de masse est à son apogée. Le concept de l'émission s'est transformé en véritable addiction dans le monde entier, se propageant comme une traînée de poudre. Évidemment, c'est Serena qui endosse le beau rôle ! L’auteur, lui, démontre à quel point nous sommes manipulables et manipulés. Les gens qui gravitent dans les hautes sphères sont faux et avides de toujours plus d'argent et de célébrité. Ce roman dénonce aussi implicitement la société qui part en vrille et la crédulité des téléspectateurs, persuadés que tout ce qu'ils voient est spontané, authentique.
J'ignore si c'est voulu, mais j'aurais bien aimé voir un peu plus de nuances au niveau des personnes hors champ. J'imagine que dans cette foule, certains doivent être un peu sceptiques quant à ce que leur renvoie leur écran de télévision. Ce sera le seul reproche que je formulerai ici.
Durant toute la lecture, on a cette angoissante impression de tomber en chute libre avec les participants du programme Genesis. Sans parachute ni filet de sécurité. On plonge dans cette suite sans vraiment savoir ce qui nous attend à terme. L'auteur a véritablement un don pour frustrer ses lecteurs. Il découpe les chapitres de façon à maintenir un suspens atroce, si bien qu'il est difficile, voire impossible, de lâcher le livre.
La mise en place est, elle aussi, assez inédite. L'auteur joue avec les champs comme personne et s'amuse à nous décrire des actions différées de façon à nous offrir un angle de vue idéal et privilégié. Les petits clins d'œil aux publicités ridicules m'ont beaucoup amusée. Le lecteur a donc l'impression d'être aux premières loges en toute situation. Et puis comme dans le premier tome, le livre est agrémenté d'illustrations qui permettent de mieux visualiser les éléments plus techniques. Bref, moi, j'ai vraiment eu l'impression d'être chouchoutée et privilégiée. Victor Dixen ne fait rien à moitié et il soigne son histoire jusqu'au bout. J'ai également aimé comment il jouait avec le temps de latence (3 à 6 min) entre les faits et la retransmission. Il se passe énormément de choses en très peu de temps, au point de nous donner le tournis. Monsieur Dixen fige les secondes et arrête le temps. Un vrai magicien !
Énorme surprise concernant les personnages. J'ai eu un gros coup de cœur pour Kelly. Autant elle n'avait pas laissé une trace indélébile dans mon esprit avec le premier tome, mais ici, elle est tout simplement éblouissante ! C'est une fille qui n'a pas sa langue dans sa poche et qui balance les vérités toutes crues.
Leonor, l'héroïne, est toujours aussi géniale à suivre et touchante dans sa simplicité.
On en apprend également sur d'autres personnages et sachez seulement que tous les secrets n'ont pas éclaté dans le premier tome. Je suis restée sur le popotin !
Serena, maintenant… Quel être maléfique, machiavélique, bouffi d'orgueil ! Elle nous le prouve d'autant plus ici. Elle n'a aucune limite, aucun respect pour la vie humaine. Ses paroles se font miel alors qu'elle n'est que fiel ! J'ai rarement croisé un personnage aussi perfide dans mes lectures...
En résumé, avec pareil concept, Victor Dixen s'est attaqué à quelque chose de très - mais alors très - balèze. Non seulement il a les connaissances scientifiques, mais combiné à son imagination foisonnante, ça donne un résultat prodigieux. Cette saga fait définitivement partie de mes préférées, et je commence fort dans mes découvertes en 2016. Première lecture de l’année, et c’est le jackpot ! Je n'ai qu'une chose à dire pour clore cette chronique : show must go on.
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Ils sont les douze naufragés de Mars.
Ils sont aussi les complices d’un effroyable mensonge. Les spectateurs se passionnent pour leur plan de sauvetage, sans se douter du danger sans précédent qui menace la Terre. ELLE EST PRÊTE A MOURIR POUR SAUVER LE MONDE Au risque de sa vie, Léonor est déterminée à faire éclater la vérité. Mais en est-il encore temps ? MÊME SI LE COMPTE À REBOURS EXPIRE, IL EST TROP TARD POUR RENONCER. |
Ils incarnent l’avenir de l’Humanité.
Six garçons doivent être sélectionnés pour le programme Genesis, l’émission de speed-dating la plus folle de l’Histoire, destinée à fonder la première colonie humaine sur Mars. Les élus seront choisis parmi des millions de candidats pour leurs compétences, leur courage et, bien sûr, leur potentiel de séduction. Ils dissimulent un lourd passé. Le courage suffit-il pour partir en aller simple |
Ils doivent faire le choix de leur vie, avant qu’il ne soit trop tard.
Phobos est une saga que je n’ose pas lire trop vite, de peur de finir frustrée en attendant la suite. Pourtant, l’occasion s’est présentée de lire Phobos Origines, un hors-série qui me faisait de l’œil depuis sa sortie, puisqu’il abordait le sujet brûlant des garçons du programme Genesis. J’avais un gros faible pour certains garçons, mais la fin du tome 2 avait fait voler mes certitudes en éclats. J’espérais donc en apprendre davantage avec cette lecture. J’en suis ressortie bluffée, sans surprise, et surtout très impatiente de poursuivre cette merveilleuse saga.
Dans ce prequel, Victor Dixen donne la parole aux 6 garçons avant qu’ils n’intègrent le programme Genesis qui consiste à les envoyer sur Mars. On découvre alors Mozart au Brésil, Tao en Chine, Samson en Afrique, Alexei en Russie, Kenji au Japon et Marcus aux États-Unis. Tous ont un rêve : celui d’échapper à la vie qu’ils mènent sur Terre. Tous ne rêvent que d’une chose : connaître le bonheur et l’accomplissement de soi. Certains cherchent à échapper à ce qu’ils vivent, d’autres aspirent simplement à autre chose. En 300 pages, Victor Dixen nous relate 6 histoires vibrantes de sincérité.
Comme je m’y attendais, dès les premières pages, je me suis laissée porter sans heurt dans l’histoire. Avec une facilité déconcertante, je me suis imprégnée de ce que vivaient Marcus, Tao, Alexei, Samson, Kenji et Mozart au quotidien. Ce qui m’a vraiment plu, ça a été d’assister au cheminement de chaque tranche de vie. Victor Dixen nous confronte à leur situation initiale, puis vient le casting du programme Genesis et la machine commence à s’emballer. Tout ça en abordant des sujets aussi divers que variés : on y parle du sens de la famille, de l’amitié, de l’amour, des superstitions et des gangs.
L’auteur ne ménage pas ses personnages et le lecteur ne peut qu’assister à cette déconfiture, impuissant et démuni. Et c’est ce qui fait sans doute le charme de Phobos. On s’attache aux personnages avec la force du désespoir. On passe son temps à croiser les doigts pour que rien de trop grave ne survienne.
À chaque fois que je terminais l’histoire d’un des garçons, je me disais que c’était la plus poignante. En réalité, leurs parcours sont tous différents et ils parviennent à toucher le lecteur chacun à leur manière. Ils sont plus humains et vulnérables que jamais, et Genesis apparaît alors comme l’oasis au milieu du désert, la porte de leur salut. S’il y en a un qui m’a profondément émue, c’est Samson. Je n’irai pas jusqu’à dire que c’est celui qui a le plus souffert, mais son histoire a vraiment trouvé écho en moi. C’est un personnage qui m’a semblé accessible et vibrant d’authenticité. Il m’a fait mal au cœur un nombre incalculable de fois et je n’aurais pas dit non à rester plus longtemps à ses côtés.
En résumé, Phobos Origines est un hors-série indispensable si on souhaite approfondir l’intrigue et mieux comprendre les garçons du programme Genesis. Victor Dixen nous offre 6 histoires terribles, 6 histoires poignantes, 6 destins entremêlés les uns aux autres. Marcus, Samson, Tao, Alexei, Mozart et Kenji ont tous leurs raisons pour ne pas vouloir rester sur Terre. Tous ont quelque chose à laisser derrière eux et tous rêvent d’une vie meilleure. On se régale devant ses tranches de vie inédites.
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