Un jour de janvier, un cataclysme sans précédent décime la quasi-totalité de l'humanité en quelques secondes. Les survivants doivent affronter par la suite toute l'hostilité de la planète ravagée, les fous dangereux sillonnant les routes... et les hordes d'anges descendus du Ciel pour les exterminer. Le tout sous des coups lancinants frappés à la Grande Horloge de l'Apocalypse. Douze coups, six cents jours, à la fin desquels la réalité telle que nous la connaissons disparaîtra.
À travers le chaos, Ana part à la recherche d'un refuge où se terrer quand la fin viendra. Elle rencontre alors Élias, un clairvoyant qui s'est donné une mission : tuer un maximum d'anges, pour sa propre survie et celle de ses compagnons d'infortune. |
J’ai découvert Rozenn Illiano à travers ses superbes illustrations il y a déjà plusieurs années. Je savais qu’elle publiait ses romans en auto-édition, mais je n’avais pas encore eu l’occasion de la lire jusqu’à aujourd’hui. Verdict ? Il faut croire qu’elle écrit aussi bien qu’elle dessine, car j’ai passé un excellent moment avec Tueurs d’anges.
Ce premier tome raconte l’histoire de l’apocalypse comme celle que l’on trouve dans les films ou dans beaucoup de livres. D’abord, il y a le cataclysme qui décime la Terre et tue la quasi-totalité de l’humanité. La seule différence, c’est qu’ici, on ne doit pas s’attendre à tomber sur des extraterrestres ou des zombies. Ce sont les anges qui se chargent d’éliminer les derniers survivants avant que le douzième coup de l’horloge sonne la fin du monde. Dans ce chaos indescriptible, Ana a réchappé au cataclysme et fait son possible pour ne pas attirer l’attention des anges, espérant survivre le plus longtemps possible. Le monde tel qu’elle l’a connu n’existe plus. Les rares humains qui croisent sa route ne sont pas tous animés de bonnes intentions. Certains se sont reconvertis en pilleurs, d’autres, au contraire, ont choisi de traquer leurs traqueurs. On les appelle les tueurs d’anges.
Dès la première page, le ton est donné et j’ai su que j’allais accrocher. C’est assez fou de savoir d’un seul coup d’œil que l’histoire est faite pour nous, mais c’est vraiment ce que j’ai ressenti. L’ambiance générale du récit n’est pas pour nous mettre à l’aise – bien au contraire ! –, mais la plume de Rozenn Illiano est là pour nous alpaguer dès les premiers mots posés. J’ai rarement vu une telle singularité dans une écriture. Elle a du cachet, elle peut se faire tour à tour sarcastique et oppressante. Il y a une assurance que l’on ne retrouve pas partout et qui fait qu’on croit sans problème à l’histoire. L’espace de quelques heures, j’ai eu le sentiment que l’Apocalypse avait réellement eu lieu et que je tentais de survivre aux côtés d’Ana, Elias, Chester et des autres…
La première partie de l’histoire est racontée par Ana et c’est ce personnage qui a fait toute la différence, à mon sens. Il y a en elle un mélange de fragilité et de force qui fait qu’on s’attache sans tarder. J’ai aimé qu’elle soit aussi méfiante et brute de décoffrage. Et même si elle est délicieusement caustique, on sent bien qu’elle reste une jeune fille apeurée dans ce monde trop vaste aux multiples dangers.
Sa rencontre avec Elias et les révélations qui en découlent apportent un second souffle à l’intrigue. Outre le fait que celle-ci engendre bon nombre de questionnements, Rozenn Illiano ne nous laisse pas reprendre notre souffle bien longtemps puisque de nouveaux mystères viennent épaissir la trame. Je n’en dirai pas plus, mais la seule chose à retenir, c’est que cette petite touche d’onirisme est comme la cerise sur le gâteau. Ce mélange des genres rend l’histoire encore plus prenante (si tant est que ce soit possible !).
Tout au long du roman s’installe une tension de plus en plus palpable. J’avais clairement l’impression d’entrer dans un univers où il n’y avait aucune issue, quoi qu’il se passe durant cette « période de grâce » entre le cataclysme et le douzième coup de l’horloge. Car on sait bien que le monde va disparaître. D’ici peu de temps, tout sera terminé. Mais certains ont pris la décision de mettre à profit ce temps pour agir. Ça peut sembler vain et inutile, mais c’est ce qui rend le récit si empreint de désespoir. Et je n’ai eu aucun mal à me laisser entraîner par ce désespoir.
En résumé, Tueurs d’anges est un premier tome remarquable qui jette les bases d’une intrigue apocalyptique ou chaos, dangers et mystères s’entrelacent étroitement. En dehors de la tension et de la fébrilité omniprésentes, le récit s’avère finalement très psychologique et finement joué. Rozenn Illiano est parvenue avec brio à transformer ce qui nous semble pur et bienveillant en quelque chose de sombre et maléfique. Un surprenant cocktail qui vous fera vivre mille émotions.
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REMERCIEMENTS
Un grand merci à l'auteur pour cette superbe lecture !
LE BOUDOIR DE LETTY ET JUSTINE
En résumé, voilà un premier tome qui m'a surprise par la qualité de la plume, mais aussi par le choix de l'auteure de miser sur la psychologie des personnages, plutôt que sur l'action. Un risque, mais qui se transforme très vite en une qualité non négligeable. Des anges méchants, des personnages atypiques et surprenants, une intrigue qui tient en haleine jusqu'au bout. En somme, un cocktail d'étonnant, qui a parfaitement fonctionné sur moi. Il me tarde de lire la suite !
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