Depuis trois mille ans, les Faeregine règnent sur Impyrium.
Pourtant, au fil des siècles, leur magie s'est affaiblie. Aujourd'hui, elle n'est presque plus qu'un souvenir. D'autres mages, plus puissants, convoitent le trône. Hazel est le dernier espoir des Faeregine. Sa magie paraît sans limites. Mais est-ce une chance ou une malédiction, pour Hazel, pour sa famille, pour Impyrium ? |
J’ai d’abord craqué pour la couverture. Très tournée jeunesse mais tout simplement splendide, elle m’a immédiatement tapée dans l’œil, et j’étais pressée de plonger dans un nouveau monde imaginaire plein de magie.
Nous sommes dans le futur, 3000 ans après qu’un cataclysme ait ravagé le monde. La société s’est reconstruite autour des Faeregrine qui règnent sur Impyria d’une main de fer depuis plusieurs siècles. Mais voilà que leur magie s’effiloche et que le seul moyen pour eux de conserver le pouvoir est de confier les rênes à Hazel, la dernière de leur lignée. Elle qui a toujours été sous-estimée et traitée différemment, voilà qu’elle se retrouve propulsée sur le devant de la scène sans y avoir été préparée. Entre jeux de pouvoir, démons et complots, les temps s’annoncent durs, car nombreux sont ceux qui rêvent de renverser le gouvernement en place.
Je pensais être tombée sur de la fantasy pure et dure (c’est ce que suggérait la couverture), mais en réalité, il s’agit d’un drôle de mélange entre la magie et la science-fiction. L’univers est post-apocalyptique et l’auteur nous embarque au cœur d’une société qui a été rebâtie d’une autre manière. La magie est intégrée dans les mœurs et les technologies que nous utilisons à outrance, elles, font l’objet d’une surveillance extrêmement poussée. Le monde tel qu’on l’a connu n’existe définitivement plus.
Le début a été un peu compliqué, en ce qui me concerne. Même si le roman est immersif par la suite, il m’a été difficile de trouver mes marques, parce que je ne savais pas vraiment à quoi me raccrocher. Henry H. Neff nous plonge dans le vif du sujet, et pour ne pas couler, il faut s’adapter, tout en acceptant de ne pas disposer de toutes les informations. Personnellement, j’aurais préféré un petit topo à un moment donné, histoire de savoir quel Cataclysme avait secoué notre civilisation, ainsi que la manière dont cette nouvelle société avait émergé. J’aime connaître le passé pour mieux comprendre le présent. Mais l’auteur a fait un choix, celui de se focaliser sur des bases déjà bien établies.
Hormis cette entrée en matière un peu trop floue à mon goût, j’ai trouvé l’univers de Henry H. Neff très fourni et bien imaginé. Derrière le faste, les richesses et la beauté se cachent un environnement impitoyable, une jungle dans laquelle s’ébattent des fauves affamés de pouvoir et de puissance. C’est à travers les yeux d’Hazel et de Hob que nous en découvrons les coulisses.
Hazel, 13 ans, se voit contrainte de faire des choses auxquelles elle n’était pas du tout préparée. Les siens l’ont toujours traitée comme le vilain petit canard de la famille. Physiquement, elle n’a jamais été à la hauteur, mais voilà que les Faeregrine n’ont pas d’autre choix que de s’en remettre à elle et à ses pouvoirs magiques. Bien malgré elle, l’adolescente va se retrouver au cœur même d’une tempête politique. On se prend d’affection pour cette petite fille trop jeune pour vivre pareille pression. On ne peut pas s’empêcher d’avoir un peu pitié, mais au fil des pages, Hazel nous prouve qu’elle peut avoir de la ressource.
Hob est issu d’un milieu beaucoup plus modeste. Mineur dans une contrée défavorisée, il subvient péniblement aux besoins de sa famille. Un jour, une opportunité qu’il ne peut pas refuser s’offre à lui et le garçon fait son entrée à Impyria. Être du côté de Hob, c’est voir cet univers avec des yeux neufs. Ce qu’il va découvrir lui laissera un goût bien amer.
Concernant l’intrigue, je pense que ce premier opus est avant tout introductif. L’auteur pose les bases au moyen d’une plume simple et accessible, et s’il n’y a quasiment pas d’action, l’intérêt du roman repose sur des péripéties internes, des manigances et des coups bas. J’aurais aimé que ça bouge un peu plus et surtout que la fin nous apporte une sorte de conclusion ouverte sur le 2e tome. Mais il semble que Henry H. Neff ait décidé de nous réserver ses surprises pour plus tard.
En résumé, Impyrium est un premier tome riche et intéressant, mais malheureusement desservi par un rythme qui manque clairement de dynamisme. L’univers et tous ses rouages forment un nœud complexe, et je me suis beaucoup attachée aux héros hauts en couleur. J’ai bon espoir que la suite apporte avec elle son lot d’action et de révélations. |
INFORMATIONS SUPPLÉMENTAIRES