Dans ce monde, l'amour est interdit.
Plus que trois mois, et je serai enfin protégée de l'amor deliria nervosa. Après le Protocole, je serai heureuse et en sécurité. Pour toujours. C'est ce que tout le monde dit. Et je l'ai toujours cru. Jusqu'à aujourd'hui. Car aujourd'hui, tout a changé. Aujourd'hui je préfère être contaminée par l'amour, quitte à perdre la raison et me mettre en danger. Plutôt braver l'interdit que continuer à vivre dans le mensonge. |
Je me suis procuré Delirium dans un premier temps parce que toutes les chroniques sur lesquelles j'étais tombée vantaient ses qualités certaines. Le résumé donnait envie car sortant de l'ordinaire, et l'histoire en elle-même regroupait tout ce que j'aime dans un roman.
Autant le dire tout de suite, ma lecture a été difficile.
Nous suivons Léna, jeune fille réservée, enfermée dans des idées reçues très exiguës et arbitraires. Elle vit dans une société qui prône l'absence de sentiments et qui oblige ses citoyens à subir un protocole consistant à les "protéger" du deliria nervosa. En d'autres termes : de l'amour. Ce sentiment est considéré comme dangereux, comme une pathologie qu'il faut radier.
Léna est conditionnée depuis son enfance de telle sorte qu'elle arrive à se convaincre de l'utilité de ce protocole. On lui serine que cette maladie est répugnante, contagieuse et peut entraîner la mort. Léna ne rêve que d'une chose : que le mal soit chassé de son corps. Sauf que les choses ne se passent pas comme prévues, et Léna tombe amoureuse. Elle comprend alors que l'amour n'est pas nécessairement une mauvaise chose et cette prise de conscience lui permet d'élargir un peu plus son esprit, elle qui était auparavant confinée dans ses préjugés.
L'histoire en elle-même est formidable. L'idée est carrément géniale et l'auteur a su amener ça d'une façon toute particulière, sans trop en faire. On entre lentement dans cette nouvelle société. On a le temps de détester tous les interdits, d'être révoltés par la mentalité de ceux qui sont protégés de cette maladie. Bref, l'auteur réussit à jouer avec nos nerfs.
En revanche j'ai eu beaucoup (mais alors beaucoup !) de mal à terminer ce premier tome. Le début était d'une épouvantable longueur. Le quotidien de Léna m'ennuyait. Inconsciemment, je me mettais à sauter certains passages parce qu'à mon sens ils n'étaient là que pour du "remplissage".
J'ai eu du mal à me mettre dans l'action, certaines scènes m'ont lassés. En résumé, j'ai lu l'histoire sur des périodes vraiment décalées les unes des autres, et j'ai même dû me forcer à le terminer, ce qui est tout de même assez inquiétant.
Mais contre toute attente, la fin est beaucoup plus prenante que le reste. Je l'ai avalée en moins de temps qu'il ne faut pour le dire, et j'ai même été carrément frustrée, car finalement, on se retrouve avec un tas de questions qui ne trouvent pas leur réponse.
Je ne vais y aller par quatre chemins : le personnage de Léna m'a agacé. Je conçois qu'elle vive dans l'espoir d'être normale, d'être délivrée de sa peur du deliria, mais pour moi c'était trop. J'ai du mal avec les personnages mous, sans caractère et sans idées propres. Car c'est ce qu'est Léna au début de l'histoire, elle est plus que malléable, et ne pense pas par elle-même. À la longue, la voir douter dès qu'elle mettait un pied devant l'autre m'a lassé.
Alex, en revanche, est un personnage vraiment touchant et adorable. Je me suis prise d'affection pour lui et pour sa douceur, sa prévenance. Son histoire d'amour avec Léna est tendre et fait rêver.
Hanna, la meilleure amie de Léna, est fougueuse, un peu rebelle et pétillante. C'est sûrement le personnage qui m'a le plus plu, du fait qu'elle ajoute un peu de clarté dans ce monde sans émotions.
Lauren Oliver a un indéniable talent. Sa façon de décrire et d'amener les sentiments de Léna m'a impressionnée.
C'est fluide et les tournures sont toujours joliment choisies. On sent le travail que ça a dû demander pour que le récit soit à la fois musical et simple.
Il y avait suffisamment de description, mais en revanche des scènes qui trainaient en longueur et qui m'ont empêché de m'identifier à l'histoire.
En résumé, un roman intéressant dans sa globalité, mais qui n'aurait rien perdu en étant raccourci. Une idée de départ fort intéressante. Un monde bien poussé, très réaliste et facile à s'imaginer. Mais à mes yeux il y avait trop de fioritures, trop de scènes inutiles qui auraient pu être enlevés car pas si indispensables que ça. J'ai eu beaucoup de mal à terminer ce roman, et bien que la fin ait été très intéressante à découvrir, j'ai fermé le livre avec un certain... soulagement. Je ne pense pas me jeter maintenant sur le deuxième tome.
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