Ma vie s’est toujours déroulée telle une autoroute continuellement rectiligne. Aucun obstacle, il me suffisait de toujours aller droit devant.
Mais, me voilà au bord du précipice ! Je n’ai que deux options : attendre la mort ou sauter. Moi, j’ai choisi ! J’ai sauté… Pour survivre, j’ai renoncé à mon humanité et désormais, j’appartiens à un monde dont je ne soupçonnais pas l’existence. Tout aurait été si simple si je ne devais pas retourner vivre parmi les humains tout en cachant ma vraie nature. Je ne vous ai pas dit ? Je repars de zéro ! Mon passé a été effacé, je ne connais plus personne et je dois me reconstruire une nouvelle vie dans une ville |
totalement inconnue. Je dois également défendre et sauver Ondania – mon monde secondaire – d’un être que je n’ai jamais vu pour ne pas mourir, encore… Mais moi… qui me sauvera ? Je m’appelle Evalyn et je suis une sirène.
Ahem, pourquoi ai-je choisi cette histoire ? Regardez cette couverture bazar de chnouf ! Avec un résumé qui donne envie, qui attire irrésistiblement. Dès que j'en ai fait l'acquisition, je me suis plongée dedans, il n'y avait pas d'autre alternative. Les mythes des sirènes dans la littérature d'aujourd'hui sont si rares que je ne pouvais pas laisser passer cette opportunité.
Nous entrons dans le quotidien d'Evalyn, jeune étudiante sage au quotidien lisse et uniforme. Elle vit aux côtés de sa mère, un peu bizarre mais très protectrice. Sauf qu'un jour voilà, on lui diagnostique une tumeur au cerveau et c'est tout son petit monde qui s'effondre. Du jour au lendemain, elle doit se faire à l'idée qu'il ne lui reste qu'un mois à vivre. Sa mère se lance alors dans des recherches un peu obscures, destinées à allonger la vie de sa fille, sans avoir recours à la médecine : la transformer en sirène.
Alors là imaginez que j'appuie sur un bouton, et que je fais pause. L'idée de départ était excellente, trouver un prétexte pour qu'Evalyn devienne une nymphe aquatique, ça, ça va. Mais c'est allé un peu trop vite à mon goût. Je veux dire par là que ça aurait pu être un peu plus poussé afin que l'on s'imagine l'amour profond que se portait la mère et la fille, accentuer le choc occasionné par l'annonce de sa tumeur. Tout cela m'a un peu chiffonné, en plus du fait que dans la vraie vie, jamais un médecin ne laisserait partir sa patiente à l'article de la mort avec quelques analgésiques sans un suivi serré. C'est tout bonnement impossible et il aurait été bien que quelques recherches soient faites à ce sujet.
Passons.
Suite à une forme de magie peu connue, Evalyn devient donc une sirène. Mais pas une sirène semblable à l'Odyssée d'Homer, avec une queue et une voix enchanteresse. Evalyn gagne un passe gratuit pour une beauté époustouflante, une allure de mannequin et des yeux accrocheurs. Son pouvoir de séduction m'a beaucoup fait pensé aux Chroniques des Enchanteurs, mais ça n'a pas du tout entravé ma lecture, j'ai beaucoup aimé ça.
En revanche, j'ai trouvé les évènements du début un peu survolés. Son apprentissage aux côtés de la "reine des nymphes" aurait pu être plus poussé avec des détails, des scènes comiques. Enfin, histoire de vraiment s'y croire. J'avais l'impression que l'auteur se préparait à une scène plus loin dans le livre, et du coup expédiait rapidement ces moments là. Pourtant, ce sont à mes yeux des scènes essentielles dans un livre fantastique. Il y a aussi les lieux que j'aurais aimé plus détaillés, plus... magiques. C'est à ce moment là que j'ai senti qu'il s'agissait du premier livre de l'auteur (bien que le roman en lui même soit très prometteur !).
Après une série d'évènement divers, Evalyn fait la rencontre de quelques nouveaux personnages, tous très beaux et très riches dans un lieu paradisiaque, et y trouve l'amour. J'ai beaucoup aimé suivre, à l'instar d'une petite souris, l'évolution de sa relation avec Matt - l'archétype de l'homme parfait, en somme.
Malheureusement, le côté "imaginaire" de l'histoire s'est vide dissipé, au profit de la romance. Je ne suis plus très très romance, au début de l'histoire d'amour entre les deux personnages ça passait encore bien, mais vers les trois quart du livre j'ai commencé à saturer. Après ça reste personnel, car j'ai toujours eu du mal avec les mièvreries (oui, je suis une dure, moi^^).
À côté de ça, j'ai trouvé que ça manquait cruellement d'action et que les dialogues étaient beaucoup trop présents. Parfois, il est bien de ne pas avoir systématiquement recours aux discussions pour révéler au lecteur les zones d'ombres. La narration passe souvent mieux.
Je mets le doigt aussi sur quelque chose qui m'a beaucoup - mais alors beaucoup - dérangé (attention spoiler) : l'histoire de fausse couche à la fin du livre. Une femme qui apprend qu'elle vient de perdre son enfant devrait réagir disons... un peu plus vivement, à mon avis. Et lorsqu'on lui demande quel serait son souhait le plus cher, simplement répondre "que mon mari retrouve sa couleur d'yeux d'origine" me semble un peu limite, surtout quand on a perdu un enfant. Quand j'ai refermé le livre après l'avoir terminé, je n'avais que ça en tête. Je ne sais pas pourquoi, mais ça m'a vraiment titillé.
Les personnages dans l'ensemble sont assez lisses. J'entends par là sans réel défaut physique. Le faits qu'ils soient tous dignes d'une gravure de mode et issus des milieux aisés, les dispensant de gagner leur vie comme tout un chacun, j'ai trouvé ça un peu trop facile. Ce n'est pas très réaliste, enfin personnellement je ne connais personne de suffisamment riche pour se passer d'un job.
En revanche, l'auteur a su leur inculquer des caractères bien précis. Petite préférence pour Killian qui m'a beaucoup fait penser à Emmett de Twilight. Il est réellement attachant, un peu pataud sur les bords, mais très sympathique. Ashley et son caractère un peu volubile me sort par les yeux, mais ça c'est normal.
Chris Domain a vraiment mis l'accent sur le relationnel, dans ce premier tome. Si le livre est dénué d'action, il est riche en descriptions de personnages.
Gros point fort au niveau de la plume de l'auteur. C'est fluide, ça s'avale tout entier et c'est très agréable car les mots sont bien trouvés, bien employés et maîtrisés.
L'auteur semble avoir des facilités pour narrer les sentiments de son personnage principal, et c'est très appréciable. Comme je l'ai dit plus haut, il aurait été bien d'étoffer les descriptions afin d'éblouir le lecteur (Ondania est un monde magique, mais je n'ai pas ressenti le côté "extraordinaire" de la chose).
Mais pour un premier livre, je trouve ça plutôt pas mal.
Un roman prometteur qui méritait cependant d'être plus étoffé. Le côté fantastique pas assez présent à mon goût, mais les fans de romance seront servis !
En résumé, une idée de départ très intéressante, un joli style d'écriture qui se boit comme du petit lait, des descriptions de personnages un peu trop privilégiées à mon goût, contrairement aux lieux et à tout ce qui pouvait se passer en dehors du groupe d'amis. Un premier livre relativement agréable pour une auteur avec du talent, bien que certains points m'aient un peu chiffonnés. |
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