Au coeur d'une immense cavité sous-marine demeure Aquatilia, paisible cité aquatique. C'est en ces lieux que des sirènes, hommes et femmes, vivent en toute quiétude, isolées du reste du monde. L'essence de leur vie d'immortels consiste en la méditation, à laquelle ils dispensent tout leur temps d'éveil. Les habitants d'Aquatilia ont pour but de visiter à distance d'autres lieux ou cités aquatiques par voyage astral, via leur âme.
Tous travaillent avec le plus grand des plaisirs. Tous, à l'exception de Thelma. Depuis son plus jeune âge, cette sirène ne partage pas les mêmes envies que les autres et s'éloigne chaque jour, dans le plus grand des secrets, de sa cité sous-marine. Elle passe ainsi ses journées sur une petite île déserte qu'elle affectionne |
C'est un livre qui m'avait tapé dans l'oeil, il y a un certain temps de ça, mais que j'avais fini par l'oublier. Puis il y a quelques semaines, je suis retombée dessus, et ça me semblait évident que je ne pouvais pas passer à côté (au risque d'oublier encore qu'il me le fallait). J'ai rapidement commencé ma lecture et l'ai terminée tout aussi rapidement.
Thelma est une sirène et vit à Aquatilia, une cité sous-marine cachée aux yeux des humains. Générée par son patriarche, Artemus, elle partage le quotidien de ses congénères qui consiste à méditer et à étudier d'autres contrées aquatiques pour ensuite les visiter par le biais de l'âme, sans quitter physiquement Aquatilia.
Mais Thelma s'ennuie et aspire à d'autres choses. En effet, sa vie avec les autres sirènes est loin d'être divertissante. Détestant être confinée de la sorte, Thelma se rend en cachette sur une petite île paradisiaque, sur laquelle elle flâne et rêvasse d'une vie différente.
Jusqu'à l'arrivée de Constantin, jeune naufragé enrôlé chez les pirates. Thelma, qui a soif de nouveautés, découvre qu'au-delà de son monde à elle, il existe celui des humains. Et cette découverte chamboule toutes ces certitudes, et c'est tête baissée que la jeune sirène se met à côtoyer Constantin, au détriment des lois qui régissent Aquatilia.
Plus le temps passe, et moins Thelma supporte les périodes de méditation au sein de sa communauté. Elle ne rêve que de grand air, de soleil et de Constantin.
J'ai eu du mal à entrer dans ce livre, et je sais pourquoi, maintenant. Ce premier tome est là pour placer l'histoire et expliquer comment le monde sous-marin fonctionne, donc il n'y a pas beaucoup d'action. Certains passages traînent vraiment en longueur et j'ai eu l'impression que c'était là pour remplir, et rien d'autre. Tout cela explique le fait que je ne sois pas entrée facilement dans l'histoire.
Vers le milieu du livre, lorsque Constantin et Thelma se rencontrent, j'ai vraiment accroché, et c'est à cet instant que j'ai commencé à me régaler. J'avais l'impression d'assister à un remix de "la petite sirène", en plus fort et en plus passionné encore.
Puis la fin est arrivée. Une fin longue, qui m'a malheureusement laissée de marbre. C'était très long, surtout le passage concernant l'histoire de l'île, qui s'étale sur plusieurs chapitres. J'ai trouvé ça intéressant, mais peut-être un peu trop dense, ce qui faisait oublier l'idée première de cette vision.
En dehors de ça, l'histoire est unique. J'ai aimé en apprendre plus sur ce monde. Et je me suis sentie proche de Thelma pour ça. Je ne pourrais jamais vivre en recluse dans une cité et faire systématiquement les mêmes choses sans me rendre compte de son caractère redondant. Les scènes avec les sirènes étaient très sympa à découvrir, aussi. Au début, elles sont énigmatiques et assez secrètes. Et petit à petit, leur caractère s'apparente plus à celui des humains, et suivre leurs petites histoires devenait chouette comme tout.
Même si je comprends les réactions de Thelma, j'ai eu du mal à m'attacher à elle. La jeune sirène est assez égoïste, et tout ce qui frappe Aquatilia est de sa faute, sans qu'elle ne se remette en question pour autant. Lorsqu'elle se rapproche de Constantin, elle en oublie tous ses semblables qui l'aiment et les délaisse sans un regard en arrière.
Ça me fait penser à ces gens qui abandonnent leurs amis sous prétexte qu'ils sont en couple. Ça démontre un certain manque de maturité, ce qui rend le récit encore plus réaliste, même s'il est difficile de s'attacher au protagoniste. En résumé, je me suis identifiée à elle, sans pour autant apprécier ses choix (ce qui peut paraitre assez paradoxal, quand on y pense).
Constantin, c'était un peu mon chouchou dans ce tome 1. Il est tendre, aimant, sensible... tout ce que j'aime chez les personnages masculins. En plus de ça, il reste sincère en toute occasion, même quand il sait que la jeune femme ne le comprend pas.
J'ai aimé leur relation. Ils ne peuvent pas apprendre à se connaître en fonction de ce qu'ils se disent (puisqu'il y a la barrière de la langue), mais par leurs actes. Ça rajoutait plus de richesse à leur histoire d'amour.
En revanche, je n'ai pas ressenti une quelconque amitié entre Thelma et les autres sirènes. Elle s'isole, elle ment tout le temps, mais elle considère Dant ou Brise comme des amis, ce qui ne me semble pas logique. Leur relation ne m'évoquait rien de positif, même si j'ai beaucoup aimé le personnage de Dant, nerveux et enjoué. Certains le qualifieraient de "casse-pied", mais moi il m'a touché par son authenticité.
Il m'a fallu un moment pour m'habituer à la plume de l'auteur. En fait, j'ai trouvé le style un peu trop travaillé, avec une surcharge d'adjectifs. Le côté spontané m'a manqué et je ne l'ai découvert que durant la rencontre entre Thelma et Constantin.
En revanche, en grande amoureuse des détails, j'ai apprécié que l'auteur mette l'accent sur les descriptions. J'ai ainsi pu m'imaginer les lieux avec précisions. Ils sont originaux et paradisiaques.
En résumé, une histoire sympathique qui m'aura permis d'appréhender un nouveau monde, celui créé par Bérangère. J'ai apprécié sa richesse, malgré des longueurs qui auraient pu être évitées. Même si je n'ai pas trop apprécié le personnage principal, j'ai aimé la suivre dans ses péripéties. Je suis curieuse de savoir ce que l'auteur nous réserve après ce cliffhanger bien frustrant. |