Salut les culs, moi c'est Jacinthe Nitouche, Jaja pour les intimes. Que dire à part que je vis ou plus exactement j'essaye de survivre avec trois filles plus cinglées les unes que les autres, Pétra Van de Pute, Jane Moreau et Phillis Pine dans un endroit que nous avons rêveusement surnommé « Bora-Bora ». Oui sur le papier ça peut envoyer de la bûchette mais dites-vous que dans la vie c'est pire. Pour épicer le tout, un mâle de nature indéterminée qui a le don de me mettre le téton en érection et la vulve au court bouillon est apparu subitement sur notre palier. Vous allez donc suivre une année de notre merveilleux quotidien et j’ai envie de dire : « Mais quel quotidien !!!! ». Quoi ? C’est moi qui raconte, je ne vais pas vous dire que notre quotidien est aussi mou que le périnée
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de Mamie Nova, ce ne serait pas crédible. Voilà, alors après j'ai envie de dire qu'il ne vous reste plus qu'à mélanger tout ça dans un shaker, de verser le tout dans un joli verre à cocktail avec une paille et de le déguster amoureusement.
Voilà un moment que j’entends parler de ce livre. J’ai connu les éditions Edibitch assez tardivement et sa ligne éditoriale (exclusivement féminine) m’a tout de suite attirée. J’ai donc commencé Bora Bora’s Bitches avec le sourire aux lèvres et prête à me bidonner. Malheureusement, ça a été une véritable désillusion. Mon ressenti général sera donc… plutôt négatif. Pour être tout à fait honnête, j'ai abandonné au bout de 400 pages, environ.
Jacinthe est une jeune femme épanouie qui vit dans son appartement (joyeusement baptisé Bora-Bora) avec ses 3 colocataires : Pétra, Phillis et Jane. Leur point commun ? Elles sont toutes très haut perchées et n’ont aucune pudeur. Un lien indestructible les unit et elles partagent tout : les galères, les coups de coeur et les angoisses, bien qu’elles soient toutes très différentes les unes des autres.
Le concept initial de Bora-Bora’s Bitches m’a immédiatement attiré. 4 meilleures amies qui vivent une existence déjantée et sans complexe, c’est tout ce que j’aime. Ça m’a d’ailleurs beaucoup fait penser à Sex and the City et j’avais très envie de retrouver un univers similaire. Quand j’ai lu le résumé, je me suis dit : “Aïe, le langage est assez cru. À mon avis, ça passe ou ça casse”. Quelle déception de constater que ça n’était pas passé, mais alors pas du tout !
Par où commencer ? Pendant toute ma lecture, j’ai eu la sensation que l’humour était forcé et très lourd. Si au début ça ne m’a pas tout de suite percuté, au bout d’un certain moment, les pauses que je m’accordais étaient de plus en plus longues. Alors certaines répliques étaient vraiment très drôles, l’auteur ne manque pas de réflexions caustiques et franchement pour ça, chapeau ! Mais ça m’aurait sans doute moins frappé si Bora Bora’s Bitches n’était pas un roman mastoc de presque 600 pages. Au fur et à mesure, j’avais l’impression de tourner en rond, et même de faire du surplace. L’auteur commence son histoire de façon assez soignée, mais on se retrouve bientôt avec des tartines de dialogues à ne plus savoir quoi en faire.
Et la question qui m’a le plus titillée c’est : pourquoi écrire ce livre ? On aurait dit que l’idée de ce roman était partie d’un délire entre copines, comme si les personnages étaient tirés de personnes réelles et qu’elle avait écrit au fur et à mesure, juste pour s’amuser et sans “réel” fil conducteur. Voilà pourquoi j’ai la sensation que cette chick-lit est avant tout un roman très personnel, qui manque de structure.
Le langage, maintenant. Je ne suis pas de ces gens qui rougissent dès qu’ils entendent une blague un peu trop cocasse, bien au contraire. Mais là… Brrrr, c’était vraiment too much ! J’aurais aimé quelques moments d’accalmie, sans que nos héroïnes se parlent en se balançant des “grosses” et des “poils de cul” à toutes les sauces. Si au début c’est très drôle, ça a fini par me sortir par les yeux au bout de 200 pages.
Mais il n’y a pas que du négatif, bien sûr. Le personnage de Jacinthe est franchement intéressant quand on creuse un peu. Cette fille est une alienne tout droit tombée sur Terre, et j’ai aimé certaines de ses réflexions assez profondes. Sa relation avec 4B (le voisin de palier) m’a plus d’une fois tiré un frisson. C’est simple, dès que le beau 4B entrait en scène, toute mon attention s’en trouvait redoublée.
J’ai aussi beaucoup apprécié les petites notes à la fin de chaque chapitre. Les références aux films, aux séries, aux personnalités que l’on connait tous. Ça, ça m’a souvent fait rire, et j’attendais limite que le chapitre se termine pour pouvoir aller les lire !
En résumé, je pense que ce roman aurait gagné à être remanié. Moins d’effusions de vulgarité, plus de récits et un livre un peu plus court l’auraient rendu beaucoup plus attractif à mes yeux. Je n’aime pas tellement écrire une chronique comme celle-là, malheureusement je crois que je m’étais fait une image de ce roman extraordinaire, et du coup j’ai été assez déçue. Néanmoins, Bora Bora’s Bitches est un livre très singulier qui – on le sent – a demandé beaucoup de travail à l’auteur. Cette dernière est tout de même dotée d’un humour très piquant et ça, c’est admirable.
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