Versailles. À la cour du Roi Soleil, Cécile et son amie Pauline, qui vient d'être nommée demoiselle d'honneur de la reine, découvrent un monde d'éclats et de lumières. Mais c'est aussi un univers de complots et de secrets. Ensemble, elles vont vivre une incroyable aventure, en faisant attention à ne pas se laisser éblouir par tout ce qui brille !
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Cette année, je me suis mis en tête de lire plus de romans historiques, alors lorsque j’ai découvert le résumé de cette saga, je suis partie, bille en tête. Et c’était une très bonne idée de ma part, parce que ce premier tome est particulièrement divertissant et je ne m’attendais pas à passer un aussi bon moment.
L’histoire commence avec une petite fille qui se fait capturer par un homme en noir. En essayant de lui échapper, elle tombe dans la Seyne et menace de se noyer. Alors que son ravisseur prend ses jambes à son cou, l’enfant est repêchée in extremis par Guillaume de Saint-Béryl. Sauvée, mais amnésique, la petite fille sera alors recueillie et rebaptisée Cécile. Élevée par les Saint-Béryl, elle reprendra le cours de sa vie normalement et fera de Pauline, la sœur de Guillaume, sa meilleure amie. Les années passent et par un heureux concours de circonstances, Pauline et Cécile sont conviées à la Cour de Louis XIV, pour que Pauline y devienne suivante auprès de la reine. Ce qu’elles ignorent, c’est que conspirations et calculs les y attendent…
Complots à Versailles s’inscrit dans une veine très fraiche, durant une époque phare de notre Histoire, celle de la Cour du Roi Soleil. Une part historique qui m’a toujours beaucoup plu et que j’ai pris plaisir à retrouver ici. Dans ce roman, Annie Jay laisse s’exprimer toute sa créativité et nous embarque dans une aventure palpitante. L'histoire reprend des faits réels, mais les intrigues, elles, sont entièrement fictionnelles.
C’est avec douceur que l’auteur nous immerge dans les méandres d'un Paris qui incarne la puissance et le pouvoir. On y découvre l'envers du décor et l’abondance de la vie à la Cour. On plonge dans une époque où la médecine n'en était qu'à ses balbutiements, où les croyances régissaient chaque jugement et où les manigances se chuchotaient dans tous les recoins.
Au milieu de ce faste, il y a Pauline et Cécile. De toutes jeunes filles catapultées très tôt dans la vie à la Cour. D'un côté, Pauline gravite dans les hautes sphères et côtoie le gratin de la Cour du roi. Elle attise la haine et suscite l’envie, sans même en avoir conscience. De l'autre, Cécile mène une vie plus modeste et n’a pas d’autre ambition que de venir en aide aux plus démunis.
Si on veut survivre à la Cour, il faut intriguer. Faire preuve de charité, de compassion et de bienveillance ne sert strictement à rien, c’est bon pour les pauvres. Et les deux amies sont comme de petits poissons inoffensifs dans un aquarium où nagent les requins. On se prend rapidement au jeu des intrigues, et on finit par adorer détester les petites manœuvres mesquines de cette chère Madame de Montespan.
J’ai aussi beaucoup apprécié la relation entre Pauline et Cécile. Le rôle des oies blanches leur correspond à merveille, mais c’est la relation qui les unit qui a suscité mon intérêt. Une amitié simple et authentique. Elles sont comme des sœurs et se soutiennent l’une l’autre.
En résumé, j’ai passé un très bon moment avec ce premier opus. La suite ne pourra que me plaire davantage et promet nombre de rebondissements inattendus. Complots à Versailles est un univers à la portée de tous, dans lequel l’action et les mystères ne manquent pas. Une plongée dans la Cour du Roi Soleil, la vraie, avec ses fomentations et ses coups bas.
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Versailles, 1682. À la cour, les dames s’arrachent les remèdes d’une certaine Madame Jouvence pour embellir ou rajeunir. Mais Héloïse de Montviviers, une amie de Madame de Montespan, réchappe de peu à la mort après avoir utilisé certains de ces produits miracles. Alors que Pauline tente de mettre de l'ordre dans ses sentiments pour le beau Silvère, Cécile enquête de son côté : qui donc se cache derrière la « dame aux élixirs » ? Toujours main dans la main, et plus que jamais amies, les deux demoiselles d'honneur vont tenter de démêler de sombres intrigues. Car pour évincer une rivale ou gagner le cœur du Roi, tous les coups sont permis…
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En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, Complots à Versailles est devenu ma valeur sûre, et ce deuxième opus n’a fait que confirmer ce que je savais déjà ! Annie Jay m’a embarquée dans une aventure tout aussi palpitante que celle de À la cour du Roi.
Retour à Versailles ! D’un côté nous avons Pauline en prises avec les complots de la cour. La pauvre doit essuyer bien des coups bas, et elle tente de les déjouer in extremis. Comme si les choses n’étaient déjà pas suffisamment compliquées, une des dames de la cour manque de mourir après avoir utilisé des produits de beauté très en vogue ces derniers temps. De l’autre côté, il y a Cécile – toujours prompte à faire la lumière sur de nouveaux mystères et à secourir la veuve et l’orphelin –, qui décide de mener son enquête en infiltrant la boutique de celle qui se fait appeler Madame Jouvence. Elle n’a aucune idée dans quel engrenage elle vient de mettre les pieds…
J’ai vraiment tout aimé dans cette histoire. L’immersion totale au cœur de cette cour aux allures de jungle, mon affection grandissante pour les personnages, le suspens à couper au couteau et la tension qui règne côté sentiments… Ce deuxième opus m’a totalement comblée et m’a même apporté plus que je n’en demandais !
Annie Jay ne manque pas d’imagination pour créer de nouvelles situations et de nouveaux dangers. Le tome 1 faisait office d’introduction afin de comprendre les personnages et faire la lumière sur le passé de certains. Le tome 2 aborde le milieu de la beauté et tout ce qui touche aux cosmétiques. En plus d’être très distrayant, le récit nous en apprend également beaucoup sur ce culte de la beauté à la cour. On peut ainsi faire un comparatif avec notre société moderne.
D’autres sujets tout aussi captivants sont abordés. Il y a toujours les jeux de pouvoir et le faste qui caractérisent la vie à Versailles, mais on aborde également des thématiques telles que la sorcellerie ou encore la médecine. Et ce avec ce mélange de réalité et de fiction qui n’appartient qu’à l’auteur.
Au niveau de l’histoire, je me suis laissée entraînée dans les aventures de Cécile et Pauline sans chercher à lutter. Pauline doit se montrer attentive, puisqu’au moindre faux pas, ses ennemis ne pourraient faire qu’une bouchée d’elle. Athénaïs de Montespan (qui la déteste à un point viscéral) est plus en retrait, ici, laissant la part belle à deux harpies qui lui arrivent presque à la cheville : Charlotte de Mail-Beaubourg et Héloïse de Montviviers. Avec ces deux-là et leurs manigances, impossible de s’ennuyer ! C’était tellement divertissant et cocasse qu’il ne me manquait plus que les pop-corn pour me sentir comme au cinéma.
Du reste, Pauline a aussi ses problèmes de cœur à gérer. Ses fausses fiançailles avec Silvestre attisent les interrogations, et ils essaient tant bien que mal de donner le change. J’ai aimé – que dis-je ? Adoré ! – l’évolution de leurs rapports. Aidée de son amie Elisabeth, Pauline va forcer un peu le destin, et rien que de m’en souvenir, j’en ai la chair de poule.
En suivant l’épopée de Cécile, on passe de la richesse de Versailles aux quartiers plus modestes de Paris. La jeune fille s’improvise enquêtrice dans l’espoir de démanteler les pratiques douteuses de Madame Jouvence. Mais elle est à des lieues de se rendre compte que la réalité est tout autre et que les apparences peuvent être trompeuses. Je ne vous en dis pas plus, mais ce qu’elle va apprendre ne manque pas d’intérêt !
En résumé, La dame aux élixirs est une suite à la hauteur du premier tome. Entre Paris et Versailles, les aventures ne manquent pas et les machinations non plus. Sans parler de l’histoire d’amour qui colle les frissons, et le danger qui ne se tient jamais très loin. Je suis désormais une fervente admiratrice d’Annie Jay qui est parvenue à renouveler son histoire, tout en me donnant envie de la poursuivre.
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À la cour de Louis XIV, le mot d’ordre est « plaire au roi ». Pauline et Cécile, désormais comtesse d'Altafuente, y évoluent librement, attisant la jalousie de Madame de Montespan. C’est alors que la cassette de la reine disparaît. Dans le même temps, Agnès, remplisseuse à la cour et amie de Cécile, est enlevée. La jeune comtesse se lance à sa recherche, d’autant plus inquiète pour son amie que le château de Versailles devient le théâtre de morts suspectes.
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Ce troisième tome est à mes yeux le plus abouti, le plus soigné, le plus intense, et je n’en attendais pas moins d’Annie Jay. Jusqu’à présent, j’ai pris soin de savourer chaque tome pour faire durer le plaisir le plus longtemps possible, et chaque fois que j’en termine un, je suis triste de me dire que je me rapproche de plus en plus du final, et qu’après ça il n’y en aura plus…
Nous retrouvons Cécile et Pauline à Versailles. Tout va pour le mieux, même si les intrigues à la cour vont bon train et ne faiblissent pas, obligeant Pauline à se montrer prudente. Les choses s’enveniment un peu plus lorsque des décès surviennent au cœur même de Versailles. Sans parler de la cassette de la reine, qui disparaît en même temps qu’Agnès, une amie couturière de Cécile. Tout le monde pense qu’il s’agit d’un odieux larcin, mais Cécile, elle, est persuadée qu’il n’en est rien. Elle est bien décidée à apporter la lumière sur ces mystères, quitte à se mettre gravement en danger.
J’ai surtout été séduite par les thématiques que développe Annie Jay. Plus que de simples anecdotes, c’est tout un pan de la société qu’elle nous dépeint avec de nombreux détails. Moi qui n’ai connaissance de cette époque qu’à travers les manuels d’Histoire au collège et au lycée, j’ai été fascinée d’apprendre toutes ces choses.
L’auteur fait passer certains messages sans équivoque, en particulier la place qui est donnée à la femme. Ces femmes indépendantes, forcées de rester dans l'ombre parce qu'elles vivent dans une société misogyne. On en avait déjà eu un aperçu dans les tomes précédents avec Cécile qui essaie de se faire une place en temps que guérisseuse, mais qui est méprisée par les hommes médecins, persuadés qu’une femme n’a rien à faire dans ce milieu qui leur est réservé.
Dans L’aiguille empoisonnée, on passe encore un cran au-dessus, puisqu’on s’aperçoit très vite que la place d'une femme ordinaire est inexistante. Dans le monde de la couture, ce sont les hommes qui se chargent de réaliser les vêtements du dessus. Les femmes doivent se cantonner à ceux du dessous, à recoudre les ourlets ou à piquer les bijoux sur les robes. Si elles sont prises en train de concevoir des atours, c’en est fini pour elles.
Combien de fois n'ai-je pas levé les yeux au ciel en lisant certains passages honteux ? Parce que je sais que fut une époque, on pensait les femmes très limitées intellectuellement. Et aujourd'hui encore, certains hommes en sont persuadés et les enclavent. C’est révoltant.
Le roman prend vite des allures d'enquête policière. Les morts et les disparitions s'accumulent et on ignore ce qui se passe. Plus on avance, plus ça sent mauvais, et plus on se dit que la situation d'Agnès est précaire. La trame se déroule de manière très méthodique, étape par étape. Annie Jay pense à tout et soulève tous les questionnements que l'on pourrait se faire.
Elle nous offre également une vision très large de la situation, ce qui nous permet de tirer nos conclusions tout seuls. Cependant, elle prend garde à laisser le plus important dans l’ombre, ce qui est très frustrant. Le lecteur connaît le lien de cause à effet, mais pas le ou les personnages responsables de tous ces morts, ni la raison qui les pousse à faire ça.
J’en viens donc naturellement à l'histoire de l'aiguille, maintenant. Je n'en parlerai pas beaucoup, car elle fait partie intégrante de l'intrigue, mais je suis déçue que le titre en fasse mention. De fait, la surprise n'est pas totale. Par contre, le cheminement est très intéressant, et même assez stressant ! On se demande entre quelles mains cette fameuse aiguille va atterrir. Elle est comme une épée de Damoclès qui risque de s'abattre à tout moment. Aussi bien sur les personnages qu'on aime que sur ceux que l'on déteste.
Les personnages nous régalent, une fois encore. Cécile m'a bluffée ! Elle était déjà remarquable avant, mais ici, ça dépasse tout ce que j’avais espéré. C'est une héroïne qui a de la niaque et qui fourre son nez partout, même quand on ne lui demande pas. Non seulement elle a bon coeur, mais elle est extrêmement intelligente.
J'ai beaucoup aimé l'évolution de sa relation avec Fagon. Lui est un homme de science renommé, persuadé que la médecine est l'apanage des hommes, elle, une simple guérisseuse avide d'apprendre et de parfaire ses connaissances. Ils se cherchent des poux depuis le premier tome, et on voit peu à peu un subtil changement dans leurs rapports, qui se teinte de respect mutuel. Ça prouve qu'avec de la volonté, chaque personne - même la plus obtuse - est capable de changer, de se bonifier.
Madame de Montespan n'avait pas encore trop fait parler d'elle dans le tome précédent. Mais là, elle bat tous les records ! Mauvaise, envieuse et calculatrice, elle se comporte de manière impitoyable et continue d'intriguer pour gagner les faveurs des partisans. On se plaît à la haïr allègrement tant elle nous retourne le coeur ! Elle est tellement mal intentionnée qu'elle en devient risible, et même franchement pitoyable ! Plus rien de va : le roi ne pose plus le même regard sur elle, la cour chuchote sur son passage et elle prend de l'embonpoint. Comment rivaliser face à Pauline de Saint Beryl qui illumine une pièce grâce à sa fraîcheur, sa jeunesse et des magnifiques toilettes, aussi simples qu'élégantes ? Madame de Montespan n'a pas l'intention de se laisser faire !
Pauline est beaucoup plus effacée dans ce tome, à la limite de la frivolité. Elle ne fait pas grand cas de tout ce qui arrive et le rôle de la sauveuse revient indéniablement à Cécile qui fait montre de beaucoup d'astuce et de suspicion. Certains personnages font leur apparition occasionnellement dans la saga, mais marquent les esprits. Je pense surtout à Madame du Payol qui fait mine d'être sourde comme un pot alors qu'elle entend parfaitement bien en réalité !
En résumé, L’aiguille empoisonnée a frôlé le coup de cœur ! Un savant mélange d'intrigues et d'humour. Des touches très discrètes de romance et un danger qui plane et qui attend le bon moment pour s’abattre sur les personnages. Annie Jay réalise des prouesses en parvenant à se renouveler, tout en faisant passer des messages importants sur le féminisme. L’intrigue est complexe et finement élaborée ; quand on pense naïvement qu’il n’y en a plus, il y en a encore. Pour tout vous dire, je ne suis pas pressée de terminer la saga…
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